3. Agir pour préserver, améliorer et restaurer l’hydromorphologie

Les mesures de restauration sont définies selon les dysfonctionnements identifiés lors de la phase de diagnostic du milieu et selon les caractéristiques géomorphologiques du cours d’eau. Les mesures de préservation se distinguent des mesures de correction et de restauration selon qu’on vise à éviter, réduire, compenser ou supprimer les impacts sur les milieux aquatiques (Doctrine : éviter, réduire et compenser les impacts sur le milieu naturel).

Les objectifs visés par ses mesures peuvent être multiples et permettre ainsi de concilier les intérêts de chacun : restauration de la continuité pour les espèces aquatiques, réduction des risques d’inondation, amélioration du transport sédimentaire, de la qualité de l’eau et du paysagère.

 

 Préservation : éviter les impacts

Selon l’état des lieux réalisé en 2009, 41,5% des masses d’eau de surface sont en bon ou très bon état écologique. Le maintien de ce bon état nécessite la mise en œuvre de mesures de préservation afin d’éviter les impacts potentiels.

La pérennité et la fonctionnalité de ces milieux peuvent être assurées par une gestion adaptée via :

  • la redéfinition de l’espace de mobilité du cours d’eau dans lequel la rivière peut divaguer et exprimer sa dynamique fluviale - équilibre entre érosion des berges, transport et dépôt des sédiments,
  • l’acquisition des zones riveraines du cours d’eau pour une gestion facilitée,
  • la mise en place de protections juridiques pour limiter les activités humaines impactant la biodiversité,
  • la gestion de la végétation en bord de cours d’eau pour garantir le maintien de l’ensemble des fonctions assurées par la ripisylve et limiter le développement des espèces végétales envahissantes,
  • l’amélioration des pratiques agricoles pour préserver les cours d’eau face aux risques de pollutions diffuses.

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Correction : réduire les impacts


Certains usages nécessitent une modification physique ou structurelle du milieu pour être assurés.
Dès lors que les impacts sur le milieu ne peuvent être évités ni supprimés, il convient de les minimiser par la mise en œuvre de mesures de correction adaptées qui permettront d’améliorer la continuité et/ou d’atteindre le bon état écologique :

  • mise en place de dispositifs de franchissement piscicole pour restaurer la circulation des espèces,
  • gestion des ouvrages pour limiter les effets des prélèvements d’eau, faciliter la circulation des espèces et le transit des sédiments,
  • conception d’infrastructures compatibles avec les espèces et les milieux aquatiques.

Lorsque le bon état écologique ne peut être atteint sans porter préjudices aux usages en place, un objectif de bon potentiel écologique est retenu. Il en résulte alors des masses d’eau fortement modifiées ou MEFM. Pour celles à usage de navigation, ce bon potentiel écologique peut être atteint par une amélioration de la continuité latérale.
Enfin, une gestion adaptée de la phase de travaux en rivières permettra de réduire l’impact sur le milieu.

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 Restauration : supprimer les impacts

Effacement total ou partiel des obstacles à l’écoulement, suppression des protections de berges, remise à ciel ouvert des cours d’eau enterrés, diversification des écoulements par modification de la géométrie du lit, recréation de zones de sinuosité ou méandres… De nombreuses actions visent à supprimer les impacts sur les cours d’eau pour en rétablir la dynamique fluviale et la continuité écologique. Elles répondent à différents niveaux d’ambition selon le nombre de fonctionnalités restaurées.
Certaines d’entre elles disposent d’ores et déjà de retours d’expérience pouvant mettre en évidence des bénéfices tels que l’amélioration de la qualité de l’eau et du paysage ou encore la réduction des risques d’inondation.

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