Inventaire des écrevisses par la méthode d’ADN environnemental et la pose d’habitat artificiel - Retour d’expérience sur la mise en œuvre terrain des deux techniques et résultats des suivis par pose de briques. Rapport final
Afin de pallier aux contraintes des méthodes traditionnelles d’inventaires des écrevisses, un projet visant à tester la méthode d’ADN environnemental en Normandie a émergé, avec l’appui de partenaires (Département de l’Eure et Agence de l’eau Seine Normandie). Ce dernier est intégré dans un projet plus large au niveau national, porté par le laboratoire Spygen.
La Direction Hauts-de-France Normandie de l’AFB, appuyée par les services départementaux de l’Eure et de l’Orne, a tout d’abord identifié une trentaine de sites répondant au plan d’échantillonnage, à savoir des secteurs présentant :
- des données historiques de présence de l’espèce ciblée et
- différentes caractéristiques de densités et types de milieux (courant/stagnant).
Pour valider la présence d’écrevisses et estimer leur densité, un protocole fondé sur la pose d’habitats artificiels a été mis en œuvre sur l’ensemble des stations.
Enfin, les résultats ont permis d’affiner le plan d’échantillonnage déterminant les sites qui seraient suivis par la technique d’ADN environnementale.
Le suivi par la pose de briques s’avère assez efficace dès lors que les milieux ne sont pas trop profonds, d’autant plus si on le laisse perdurer dans le temps. En effet, cette technique monopolise peu d’agents ainsi que peu de temps et elle est adéquate pour cibler toutes les espèces d’écrevisses sans effet du positionnement de la brique.
La mise en œuvre des prélèvements d’ADNe permet de réaliser des inventaires à large échelle facilement (peu d’opérateurs, peu chronophage) et sans risque sanitaire. Cependant, une attention particulière doit être donnée aux points suivants :
- l’absence de pollution par un autre ADN,
- elle nécessite de bien connaître la biologie de l’espèce visée (période et type d’activité, habitat...) ;
- le choix de la bonne période pour prélever peut s’avérer complexe dans le cas de recherche multispécifique aux comportements différenciés. Les résultats présentés par le laboratoire Spygen pourront en dire plus dans le cas précis de la recherche des écrevisses via la méthode multispécifique.
Aller plus loin
L’ADN environnemental : une technique innovante pour l’étude de la biodiversité | Page éditoriale
L’ADN environnemental (ADNe) est une technique de surveillance de la biodiversité non invasive pour les milieux naturels et les espèces. Cette approche basée sur la récolte de d'échantillons du milieu (eau, sol, fèces...) permet d’identifier les différents êtres vivants qui résident ou ont traversé ce milieu naturel, y compris des espèces rares.