Les espèces amphihalines

Saumon, anguille, esturgeon, lamproies, aloses... Les populations de poissons grands migrateurs subissent un déclin continu depuis plusieurs décennies. Certaines d’entre elles figurent aujourd’hui sur la liste rouge mondiale des espèces menacées. La présence d’obstacles à la migration, l’altération de la qualité de l’eau et de leurs habitats ainsi que la surpêche en sont les principales causes.   

Cette situation nécessite de mobiliser l’ensemble des partenaires impliqués dans la gestion des milieux aquatiques pour multiplier les actions en faveur de la sauvegarde des migrateurs. Ces actions, telles que la restauration de la continuité et des caractéristiques physiques des cours d’eau ou encore la mise en place de mesures efficaces de gestion de la pêche, constituent des leviers importants pour reconstituer les populations.

Vous trouverez dans ces pages un accès direct vers des informations, données, guides disponibles vous permettant de mener des actions de gestion et de préservation des poissons migrateurs à travers ces quatre étapes.

Gérer durablement les stocks de populations migratrices

Les différentes pressions exercées sur les populations de poissons amphihalins ont conduit à leur déclin progressif et certaines des espèces les plus emblématiques figurent sur la liste rouge des espèces menacées en France et dans le monde. Pour définir les mesures de gestion et préservation à réaliser, un diagnostic sur l'état des populations de migrateurs doit être mené , et sur les pressions s'exerçant sur elles. Plusieurs mesures de gestion ont été mises en place pour leur sauvegarde et elles se déclinent à trois échelles : internationale, nationale et locale.

Gestion internationale | Page éditoriale

L’Etat français s’est engagé, via de nombreuses conventions, dans la protection et la gestion des espèces amphihalines à l’échelle internationale. Il est également soumis aux obligations liées au règlement européen R(CE)1100/2007 visant à reconstituer le stock d’anguilles européennes et participe à des programmes européens au titre des directives DHFF et DO.

Gestion nationale | Page éditoriale

L’anguille européenne, le saumon atlantique et l’esturgeon européen disposent de leur propre plan national de gestion. Cet effort de gestion des espèces amphihalines à l’échelle nationale a été renforcé en 2010 par l’adoption de la Stratégie nationale de gestion pour les poissons migrateurs – StraNaPoMi - qui vise à assurer une cohérence des politiques susceptibles d’avoir un impact sur la gestion des poissons migrateurs en fédérant l’ensemble des acteurs concernés.

La gestion locale des poissons migrateurs | Page éditoriale

La gestion des poissons migrateurs à l’échelle des grands bassins fluviaux est assurée localement par les Comités de gestion des poissons migrateurs (CoGePoMi) regroupant l’ensemble des acteurs concernés. Ils mettent en place des Plans de gestion des poissons migrateurs (PlaGePoMi) - qui fixent pour 6 ans les mesures utiles à la reproduction, au développement, à la conservation et à la circulation des espèces, les plans de soutien d’effectifs ainsi que les conditions d’exercice de la pêche dans leurs bassins respectifs.

Réglementation générale | Page éditoriale

Directives, arrêtés, décrets… Les populations piscicoles amphihalines sont protégées, de façon directe ou indirecte, par de nombreuses mesures réglementaires.

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Opération de pêche électrique réalisée par les agents de l'OFB sur la Bérence, à Gavray (Manche), 7/09/2020 (Nathalie Pfeiffer / Office français de la biodiversité)

Suivre les populations migratrices et évaluer les stocks

La mise en place d’un suivi des populations piscicoles migratrices permet d’évaluer l’efficacité des mesures mises en oeuvre pour préserver, améliorer ou restaurer la libre circulation des espèces et la qualité de leurs habitats. Portant sur les conditions de migration et de reproduction, il permet également de faire progresser les connaissances sur ces espèces, d’observer l’évolution de leur population et, le cas échéant, d’identifier les causes de leur déclin.

Le suivi des captures de pêche, l’observation de l’activité de reproduction, l’estimation de l’abondance des espèces par des méthodes de pêche électrique ou encore les stations de contrôle des poissons migrateurs sont autant d’outils qui permettent d’assurer ce suivi.

L’élaboration d’un tableau de bord permettra de dresser un bilan de l’ensemble des actions menées en faveur des migrateurs et d’orienter les futures actions.

Suivi des captures - Poissons migrateurs | Page éditoriale

La déclaration des captures de pêche - pour les pêcheurs professionnels et récréatifs - permet de connaitre le lieu de prise, l’effort de pêche (ensemble des moyens de capture mis en œuvre sur un stock pendant un temps donné), la taille et l’âge des individus capturés. La capture par unité d’effort ou CPUE, correspondant au volume d’individus capturés par unité de temps ou d’engin de pêche, est une mesure indirecte de l’abondance d’une espèce ciblée qui renseigne donc sur l’état des stocks de cette espèce.

Suivi des stocks - Poissons migrateurs | Page éditoriale

L’identification des habitats de reproduction ainsi que leur taux d’occupation informe sur l’état des stocks d’une espèce donnée dans un cours d’eau en permettant de définir sa répartition géographique et d’estimer son taux de reproduction naturelle. Couplée aux données de passage aux stations de contrôle des migrateurs, outils de suivi des populations, elle permet notamment d’identifier les points de blocage à la migration. Un suivi de l’abondance des espèces est également réalisé pour les espèces anadromes et catadromes.