Expérimentation d'un nouveau mode de gestion du risque incendie dans les Alpilles

Données du document
Rédaction
20/06/2023
Structure(s) porteuse(s)
Parc naturel régional des Alpilles
Éditeur(s)
Réseau de Sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques (Sinapce)
Nom du(des) site(s)
Massif des Alpilles
Statut de protection ENP
Parcs naturels régionaux
Image
Contact(s)
jm.pirastru@parc-alpilles.fr
Périmètre du document

Le Parc naturel régional des Alpilles propose un retour sur une expérience de gestion de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) intégrant les enjeux de biodiversité. Dès les années 2000, l'intégration des enjeux de biodiversité a été pensé au travers des documents cadres de gestion de ce massif forestier, le plus grand des Bouches du Rhône avec 30 000 hectares. Les principales actions portent sur l'adaptation du calendrier des travaux DFCI et l'instauration de pâturages dans certaines zones clés.

Spécificités de cette expérience : thème d’activité Gestion des risques naturels, intégration des enjeux de biodiversité dans la prévention des risques naturels.

Un retour d'expérience du réseau Sinapce
Cette analyse est issue site du réseau national Sinapce, valorisant des démarches de sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques.

Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

Avec une superficie de 30 000 ha, les Alpilles sont le plus grand massif forestier du département des Bouches-du Rhône. Ce territoire rural est donc très vulnérable au risque incendie, du fait de l’importante masse combustible que représentent les espaces sylvicoles (enrésinement sur plusieurs milliers d’hectares d’un seul tenant) mais également du fait de sa situation très ventée (vallée du Rhône).

 

Le régime important de feux et la présence de nombreux acteurs ont fait de la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) le premier motif d’aménagement dans les Alpilles (pistes, citernes, débroussaillement…).

Ce massif calcaire entouré de vastes plaines agricoles (plaines de la Durance et de la Crau) est néanmoins resté relativement sauvage et constitue aujourd’hui l’un des cinq sites les plus riches en espèces d’oiseaux et de chiroptères de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Alors qu’il était auparavant exploité principalement pour le pastoralisme et ne comportait que de faibles proportions de forêts, le massif des Alpilles s’est lancé dans une campagne de plantation de résineux (pin d’Alep et autres espèces de pins exogènes) dans les années 1960. Dans les années 1960-1970, un redéploiement pastoral pour la prévention des incendies a été organisé et une quarantaine d’unités pastorales (secteur pâturé) ont ainsi été créées sur le massif et ont contribué à diminuer la masse combustible

 

De façon globale, les actions mises en place par le PNR des Alpilles visent à préserver l’ensemble de la biodiversité locale potentiellement impactée par les travaux et aménagements DFCI (faune nichant dans les milieux de garrigues et forêt impactés par les travaux).

Les réflexions sur l’intégration des enjeux de biodiversité à la DFCI dans le massif des Alpilles ont commencé dès les années 2000, au sein de l’ONF et du PNR des Alpilles, animateur des deux sites Natura 2000 du massif. Ce travail d’intégration qui s’est poursuivi dans le cadre du Plan intercommunal de débroussaillement et d’aménagement forestier (PIDAF) et maintenant du Plan de Développement de Massif (PDM) donne lieu à des négociations annuellement pour adapter les programmes de travaux au vu des niveaux d’enjeux écologiques des secteurs concernés. La mise à jour des données naturalistes (site de nidification) peut donner lieu à des adaptations de ces programmes de travaux en cours de programmation.

Le programme Life des Alpilles (2013-2018) a permis de mener des travaux de réouverture mécanique de milieux de façon “exemplaire” vis à vis de la sélectivité des travaux permettant d’intégrer les enjeux écologiques.

Objectifs
Limiter les dégradations et fragmentation d'écosystèmes dues aux travaux DFCI
Eviter le dérangement de la faune par les travaux DFCI
Limiter les impacts de mesures DFCI plus nombreuses en réaction au changement climatique
Description technique

Les principaux travaux DFCI consistent en la création et l’entretien mécanique de bandes débroussaillées de sécurité de 25 à 50m de large ; ainsi que d’un important réseau de pistes permettant l’accès aux éventuels départs de feu. On peut citer également différents travaux de débroussaillement, l’aménagement de citernes, de vigies, etc. Le PNR des Alpilles a un rôle de coordination des différents acteurs au sein du Plan de Développement de Massif (PDM anciennement PIDAF).

 

Le PNR des Alpilles travaille sur la périodicité des travaux DFCI en coordonnant le planning de coupe de la végétation avec certains enjeux de biodiversité, hiérarchisés au préalable.
Les travaux se déroulant dans les zones présentant les plus forts enjeux sont planifiés au maximum en dehors du début de l’année (c’est-à-dire entre janvier-février et la fin du printemps) afin d’éviter le dérangement et la destruction de la faune et de la flore protégée du site.
Dans le cadre du programme LIFE des Alpilles (2013-2018), des actions de réouverture des milieux pour favoriser la biodiversité tout en prenant en compte le risque d’incendies et en tâchant de les prévenir ont étés mises en place (pâturage sur 150 ha, notamment dans des zones situées en amont des vents dominants susceptibles de propager les feux). Toujours à travers le LIFE Alpilles, une formation a été proposée aux opérateurs débroussailleurs sur la création de bandes débroussaillées de sécurité (BDS) « vertes » : l’idée de cette méthode est d’intervenir préférentiellement sur les bosquets intéressants à la fois en termes de réduction du combustible et en termes de biodiversité (sélection des espèces conservées en fonction des enjeux de biodiversité qu’elles présentent, préservation de nappes de buissons espacées entre elles plutôt qu’uniquement des buissons isolés, etc.).
 

Une attention est en outre portée au maintien des forêts anciennes (surtout de feuillus, assez rares localement à cause du régime de feu), qui sont à prendre en compte dans la prévention des incendies afin d’empêcher que ces zones de grande valeur en termes de biodiversité ne brûlent. De même, les secteurs de nidification des rapaces notamment (aigles de Bonelli, circaètes, etc.) font l’objet d’une attention particulière lors des médiations engagés avec les opérateurs.

Analyse et valorisation
Valorisation

Plus de détails sont disponibles sur la fiche complète de retour d’expérience téléchargeable en haut de page, incluant entre autres : 

  • des précisions sur les enjeux de biodiversité principalement concernés par la recherche de compatibilité,
  • le détail des actions menées autour de la problématique,
  • le cadre dans lequel sont conduites les actions,
  • le coût,
  • les acteurs impliqués et la gouvernance du site,
  • l'apport du statut d'aire protégée à la démarche,
  • le potentiel de transférabilité des actions menées (au regard des publics intéressés, du nombre de territoires concernés et des enjeux actuels)
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