Un exemple de gestion écosystémique des marais littoraux

Données du document
Rédaction
01/09/2012
Mise à jour
01/09/2012
Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

En 2006, un partenariat associant la commune de Braud-et-Saint-Louis, l’ONCFS et l’Onema a été mis en place au parc ornithologique Terres d’oiseaux. L’objectif : expérimenter de nouvelles modalités de gestion afin d’améliorer la fonctionnalité du milieu pour les espèces piscicoles, notamment l’anguille, tout en conciliant les autres enjeux présents sur le site.

Terres d’oiseaux, sur la rive droite de l’estuaire de la Gironde, est situé au cœur des marais littoraux du Blayais. Ce territoire est composé d’un canal central relié à l’estuaire et de huit plans d’eau. Il constitue un milieu favorable à l’anguille européenne Anguilla anguilla. À la suite de nombreuses dégradations, la commune de Braud-et-Saint-Louis a fait appel à l’ONCFS pour valoriser la biodiversité terrestre et améliorer les habitats. L’ONCFS a réaménagé le réseau hydraulique pour créer des plans d’eau et établir des connexions entre les différents compartiments et avec l’estuaire. Les mortalités d’anguilles observées durant l’été 2006 ont mené l’ONCFS à faire intervenir la direction interrégionale Sud-Ouest de l’Onema pour prendre en compte les milieux aquatiques et définir ainsi d’autres modalités de gestion hydraulique du site.

Une approche écosystémique

Dès le départ, une approche écosystémique prenant en compte l’ensemble des enjeux et des contraintes identifiés sur le site a été favorisée. Le fonctionnement hydraulique a été placé au cœur des préoccupations. L’objectif était de recréer des échanges d’eau fréquents avec l’estuaire. Une solution satisfaisante a été trouvée : un seul ouvrage a été modifié, celui qui contrôle les entrées d’eau en provenance de l’estuaire et assure le maintien d’un niveau d’eau minimal sur le site.

Le site a été reconnecté à l’estuaire de façon permanente et fonctionne maintenant au gré des cycles de marée. Il est toutefois isolé de l’estuaire pour les grands coefficients afin d’éviter les inondations. De mai à septembre, alors que nombre d’oiseaux nichent sur le site, des entrées d’eau moins importantes sont pratiquées afin de limiter les élévations des niveaux d’eau, tout en conservant des conditions de vie favorables aux poissons.

Des campagnes de pêche ont été mises en œuvre afin de déterminer l’état initial des peuplements de poissons et d’évaluer l’efficacité des nouvelles mesures mises en place à l’automne 2010. Les dernières pêches effectuées à l’automne 2011 par l’unité spécialisée poissons migrateurs Adour-Garonne de l’Onema ont révélé une évolution intéressante des peuplements de poissons et l’apparition de nouvelles espèces, comme le maigre. Prometteuse, cette démarche commence à être transposée à d’autres sites gérés par l’ONCFS et d’autres partenaires.

Contact: matthieu.chanseau@afbiodiversite.fr

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