Transformer la relation au vivant
Nos relations avec le vivant sont un levier d'action, une voie pour activer les changements transformateurs préconisés par l’IPBES. Faire évoluer ces relations entre nous humains et les "non-humains", c’est mettre le vivant au cœur de notre façon de penser, d’habiter le monde, de nos actions et de nos pratiques. En s’appuyant sur ses dispositifs de mobilisation et de diffusion des connaissances, ses liens avec la recherche, sa forte implantation territoriale et sa capacité de mise en réseau, l’Office français de la biodiversité (OFB) cherche à amplifier le passage à l’action à toutes les échelles.
Ainsi, l’OFB travaille depuis 2023 à l’élaboration d’une feuille de route “relations humains - non-humains”, avec l’objectif de soutenir et d’initier des actions en faveur d’une transformation de nos rapports au vivant.
Pourquoi et comment travailler sur nos relations avec le vivant ?
Dans son évaluation mondiale de l’état de la biodiversité en mai 2019, l’IPBES a dressé un constat alarmant de l’effondrement de la nature à un rythme sans précédent. Pour enrayer cet effondrement, l’IPBES appelle à des changements en profondeur sur les plans économique, social, politique et technologique, appelés aussi "changements transformateurs". Ces changements transformateurs concernent notamment nos représentations du vivant, nos relations au vivant. Les leviers pour faire évoluer ces représentations et relations sont d’ordre culturel au sens anthropologique du terme. Ils sont ceux qui fondent notre culture : le système éducatif, les arts et la culture, la formation supérieure et professionnelle, les institutions, les systèmes de valeurs, les normes et technologies, les croyances… Il nous faut passer à autre chose en construisant de nouveaux récits refondant nos systèmes sociaux, économiques et culturels autour et par le vivant (Morizot, 2017).
Notre relation au vivant et la construction de nouveaux récits autour et par le vivant sont explorées :
- par de nombreux scientifiques dans le domaine des humanités environnementales. À titre d’exemple, la publication collective Société, nature, biodiversité (CGDD, 2021) rassemble quelques-unes de ces recherches et dresse un premier panorama des représentations sociales et formes d’appropriation des Français de la « nature ». Elle pointe la variété des points de vue et la complexité des interactions entre les citoyens et le monde vivant qui les entoure,
- via de nombreuses initiatives, impulsées par différents acteurs, différentes structures, qui mettent en œuvre des actions de mobilisation, d’éducation, des initiatives artistiques, etc. Ils investissent le registre des relations humains non-humains. Ces initiatives sont multiformes (universités populaires, débats publics, festivals, spectacles, formations...) et se déroulent à différentes échelles sur tout le territoire.
Néanmoins les politiques et l’action publique demeurent peu connectées avec les recherches et les initiatives. Elles prennent peu en compte cette dimension et ne contribuent pas encore à leur mise en réseau ni à la massification de ces recherches et de ces actions sur le rapport au vivant.
Identifier et définir des actions à mener pour initier des changements
L'OFB se saisit de la question avec l'intention d’en faire un levier pour mieux mobiliser la société. Via ses actions et celles de ses partenaires, l’objectif in fine est de lutter plus efficacement contre l'effondrement de la biodiversité.