Milieux aquatiques et climat
En modifiant la température, l’hydrologie et la qualité de l’eau, le changement climatique modifie les conditions de vie des espèces aquatiques. Des premières modifications de répartition des espèces de poisson sont déjà observées. Le maintien ou le développement de réseaux de suivi constitue un élément clé pour suivre à la fois l’ampleur de ces changements mais également l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Concernant les usages, l’irrigation est le plus sensible aux évolutions climatiques, en termes de besoins de prélèvements. Pour en savoir plus : livre vert du projet de recherche Climator.
Les réseaux de suivi
Le Réseau de référence pérenne
Conformément à la DCE, les conditions de référence définissant les limites de classes du bon état doivent être actualisées tous les 6 ans.
Pour répondre à cette exigence, un réseau pérenne (RRP) a été mis en place par l’OFB pour conforter la connaissance des conditions de référence et les actualiser en intégrant les changements à long terme des conditions naturelles, notamment les évolutions liées au changement climatique.
Le RRP concerne les cours d’eau métropolitains. Il a vocation, à terme, à être étendu aux plans d’eau et aux départements d’Outre-mer. Il est représentatif, en termes spatiaux, qualitatifs et quantitatifs, des conditions de référence des types de cours d’eaux métropolitains.
Il est constitué de 345 sites. Les paramètres et modalités de suivi sont définis dans la circulaire du 29 janvier 2013.
Observatoire des poissons migrateurs dans les fleuves côtiers
Cet observatoire de l’Inra étudie depuis les années 1980 l'évolution des populations de poissons grands migrateurs sous l'effet du changement climatique et des changements liés à l’agriculture. Il est centré sur les poissons amphihalins (saumon, truite, anguille, aloses, lamproies), dont les populations ont considérablement régressé sur les grands fleuves. Ces derniers sont aujourd'hui leurs principaux refuges.
Les 4 fleuves côtiers suivis sont : la Bresle et l'Oir en Normandie, le Scorff en Bretagne et la Nivelle dans le Pays Basque. Les données produites servent de supports à de nombreux programmes de recherche, thèses et publications.
Réseau national de suivi des températures
Ce réseau a été mis en place par l’Onema (aujourd'hui OFB) en 2008. Il permet de suivre sur le long terme et en continu (une mesure toutes les heures) l’évolution de la température de l’eau. En juillet 2017, le réseau compte 573 stations opérationnelles en France métropolitaine. Leur localisation a été choisie en fonction du réseau de surveillance physico-chimique de l’eau dans le cadre de la DCE. Les données sont téléchargeables sur Naïades.
Ce réseau permet d’améliorer l’analyse de la qualité biologique et physico-chimique des cours d’eau. Il apportera des éléments d’analyse pour évaluer l’impact du changement climatique ou d’autres actions de l’homme (refroidissement des centrales énergétiques, urbanisation, agriculture, construction de barrages, …) sur la température de l’eau.
Les résultats d’études
Analyse de la température des cours d'eau du bassin de la Loire
Ce rapport, de l’université de Tours, constitue une première exploitation des données du Réseau national de suivi des températures sur 2008-2012.
L’analyse a été réalisée sur les 192 stations du bassin de la Loire. Les résultats montrent comment la présence d’une ripisylve*, les apports des nappes et la météorologie jouent des rôles différents suivant la saison et la localisation du tronçon observé dans le bassin.
Pour en savoir plus : Thèse sur la modélisation de la température de la Loire
Le projet TIGRE (Thermie en rivière : Analyse géostatistique et description de régime)
Ce projet mené par Inrae et l'université de Tours a permis pour la première fois de réunir, critiquer et valoriser un grand nombre de données de température en rivière issues de différents producteurs (OFB, DREAL, Agences de l'eau, Fédération de pêche,...). Les différentes analyses des mesures ont permis d'identifier quatre régimes thermiques à partir de métriques de températures et de spatialiser deux d'entre elles (les moyennes interannuelles des température moyenne des 30 jours et des 7 jours consécutifs les plus chauds entre 2009 et 2017). Des fiches de synthèse à l'échelle de la station ou à l'échelle du département ont été produites.
Les fiches et l'ensemble des résultats sont accessibles sur une plateforme dédiée au projet TIGRE
Les poissons d’eau douce à l’heure du changement climatique : état des lieux et pistes pour l’adaptation | Comprendre pour agir | octobre 2014
Cet ouvrage fait état des connaissances actuelles sur le changement climatique et ses conséquences sur l’hydrologie des cours d’eau français métropolitains et sur la biodiversité piscicole. Sont présentés différents outils de projection et leur domaine d’application, mais aussi des mesures d’adaptation pour limiter la vulnérabilité des poissons et des écosystèmes d’eau douce.
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Comment déterminer les impacts du changement climatique sur votre territoire ? Comment construire une démarche d’adaptation au changement climatique qui tienne compte de l’eau ?
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Définition
Ripisylve : forêt en bord de rivière