Agir pour préserver, améliorer et restaurer la circulation et les habitats

Les populations de migrateurs sont régulées par de nombreux facteurs susceptibles d’entraver le bon déroulement de leur cycle biologique. Pour être complet, ce dernier nécessite la libre circulation sur le réseau hydrographique et des habitats de qualité pour assurer les phases de reproduction, de repos et d’alimentation.

Le cloisonnement longitudinal ou transversal des cours d’eau, par la présence d’obstacles transversaux ou de contraintes latérales, contribue à l’altération des conditions de migrations et limite l’accès aux habitats. Ces impacts peuvent être évités, réduits ou supprimés par la mise en place de protections juridiques sur les milieux à préserver, de dispositifs de franchissement piscicole sur les obstacles à la circulation, mais également par une restauration hydromorphologique du cours d’eau. Ces impacts peuvent aussi être diminués par une gestion adaptée des ouvrages ou de la ressource en eau permettant d’assurer des débits minimums biologiques garantissant en permanence la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans le cours d’eau.

 

Mise en place de protections juridiques

Les pouvoirs publics ont mis en place différents outils juridiques qui contribuent à la préservation des habitats et des conditions de migration. La révision du classement des cours d’eau contribue notamment à la libre circulation des migrateurs en interdisant la construction de tout nouvel obstacle à la continuité écologique sur les cours d’eau en liste 1 et en rendant obligatoire la mise en conformité des ouvrages existants sur les cours d’eau en liste 2. Leurs habitats peuvent également être préservés par la mise en place d’arrêtés de protection de biotope ou par une identification en site Natura 2000.

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Restauration hydromorphologique

Les contraintes exercées par l’activité humaine sur la morphologie ou le fonctionnement hydraulique des cours d’eau ont progressivement altéré la qualité des milieux. Les désordres engendrés, tels que la dégradation des habitats ou le blocage de la libre circulation des espèces, impactent les populations de poissons migrateurs. La restauration de la continuité et des caractéristiques physiques des cours d’eau constituent donc des leviers importants pour rétablir les populations et reconstituer leurs habitats.

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Amélioration du franchissement piscicole

Le franchissement des obstacles à la migration - seuil, barrage - peut être assuré par la mise en place de dispositifs adaptés aussi bien à la montaison qu’à la dévalaison. Rendus obligatoires par la loi sur l’eau, ces aménagements permettent d’améliorer la continuité de la circulation piscicole lorsque la suppression de l’ouvrage à franchir n’est pas envisageable.
Pour être efficaces, ils doivent être franchissables dans toute la gamme de débits du cours d’eau en période de migration. Ils doivent également tenir compte des spécificités de chaque espèce présente dans le cours d’eau, que ce soit les exigences biologiques, les capacités physiques - capacités de nage ou de saut - ou le comportement face aux obstacles.

La fonctionnalité des dispositifs doit être assurée par un entretien régulier et leur efficacité peut être vérifiée par des suivis piscicoles.

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Gestion des ouvrages

Différentes modalités de gestion des ouvrages - dont les ouvrages à la mer - contribuent à l’amélioration de la continuité écologique, en limitant leur impact sur le milieu et les espèces :

  •  L’arrêt des turbines en période de dévalaison limite la mortalité piscicole,
  •  L’ouverture des vannes peut assurer le transport sédimentaire et la libre circulation des espèces,
  •  Les débits réservés garantissent la vie, la circulation et la reproduction des espèces vivant dans le cours d’eau,
  •  Les chasses et lâchers d’eau remobilisent les sédiments,
  •  La limitation de l’amplitude des débits d’éclusées et des phénomènes de marnages - variations brutales des débits et du niveau d’eau liées à l’exploitation hydroélectrique - atténue l’érosion des berges et l’exondation des frayères.
    Ces modalités sont toutes fois à examiner au cas par cas.

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Gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau

La qualité physico-chimique des eaux ainsi que la variation des débits conditionnent le cycle de vie des espèces dulcicoles. Leur activité peut être notamment inhibée par une concentration en oxygène dissous - principal facteur limitant de la vie aquatique -, une température ou des débits inadéquats. En plus de constituer une barrière à la reproduction et la migration piscicole, l’atteinte des seuils limites de ces paramêtres peut entrainer des modifications physiologiques sur les espèces, voire être une cause de mortalité.

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