effacement d'ouvrages transversaux
Retour d’expérience suite à la suppression du plan d’eau de Pont-Calleck (56) | Retour d'expérience
Le rétablissement de la continuité écologique sur le plan d’eau de Pont-Calleck a été total. L’ouvrage mis en place est franchissable pour les différentes espèces piscicoles migratrices en danger d’extinction (notamment Anguille et Saumon atlantique), ce qui est confirmé par les suivis mis en place à l’échelle de l’emprise du site restauré ainsi que du bassin versant. Cette restauration permet la reconnexion potentielle d’un linéaire de cours d’eau d’environ 52 km à l’amont du bassin versant de l’ancien plan d’eau. Au droit de la cuvette du plan d’eau, le rétablissement d’environ 2,8 km d’écoulements libres a permis de retrouver un fonctionnement hydromorphologique plus proche des conditions naturelles. Toutefois, les caractéristiques hydromorphologiques du cours d’eau (tracé peu sinueux malgré une faible pente, berges incisées localement, habitats encore peu diversifiés, etc.) au sein de l’emprise de l’ancien plan d’eau invitent à engager une réflexion sur l’intérêt de ré-intervenir sur le linéaire impacté par les travaux hydrauliques de 1964 (exemple : reconstitution de méandres) afin d’améliorer les bénéfices environnementaux de ce projet.

Restauration de la tête de bassin versant de la Noë Molic (56) | Retour d'expérience
En contexte forestier, sur des terrains anciennement drainés, canalisés et plantés d'épicéas, l'Office National des Forêts a mené une opération de suppression des épicéas et de restauration de petits cours d'eau et de mares en tête de bassin versant afin de les reconnecter aux zones humides.
Les objectifs de ce projet visaient la restauration de la zone humide, la restauration de l’hydromorphologie du cours d’eau et la restauration des habitats humides patrimoniaux.
Les résultats mettent en évidence une hausse moyenne du niveau de la nappe, la reconstitution d’un lit mineur proche des conditions naturelles sur la partie amont, pouvant désormais déborder dans le lit majeur, restaurant ainsi la relation cours d’eau-nappe-zones humides. Sur le second segment restauré, la suppression du seuil a permis de rétablir la continuité écologique et de reconstituer les faciès d’écoulement.
La suppression des résineux aura permis un retour vers des habitats plus naturels qu’avant restauration, avec des espèces végétales adaptées aux zones humides.
Les objectifs du projet ont été atteints sur les volets de la restauration de l’hydrologie de manière globale, et de la restauration du fonctionnement hydromorphologique et biologique du cours d’eau. Sur la reconquête des habitats patrimoniaux, l’atteinte des objectifs est plus partielle, du fait d’une dynamique de recolonisation perturbée par la phase de retrait des rémanents et du ré-engorgement des sols insuffisant dans les premiers horizons pour reconstituer un fonctionnement de milieux tourbeux.

Restauration des fonctions écologiques de la Bièvre amont et de ses affluents en milieu urbain | Retour d'expérience
Dans un secteur urbain en frange de la métropole parisienne où le cours d'eau avait été fortement rectifié et contraint par l'urbanisation, la présence de moulins et les activités agricoles, le syndicat a mené pendant près de 20 ans un ensemble d'opérations d'effacements d'étangs et de seuils, de reméandrage, de renaturation, de retour du cours d’eau dans le talweg d’origine et de recharge granulométrique. Il a ainsi redonné au segment amont de la Bièvre sa physionomie de cours d 'eau et restauré des habitats propices au développement d’îlots de biodiversité et de zones humides, en restituant dans le même temps de meilleures capacités de réponse lors des épisodes de crue face au risque inondation avec 180 000 m3 de rétention supplémentaire obtenus grâce à la suppression des plans d’eau. Les différents suivis menés à l’issue des travaux font état d’évolutions écologiques nettes, avec l’observation d’espèces protégées d’insectes et d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont certaines ont fait leur retour sur le site après les travaux. Toutefois, les indicateurs de bonne santé écologique restent moindres à l’échelle du bassin en raison de l’intensité des activités agricoles, urbaines et industrielles.

Une approche intégrée de restauration et de préservation du bassin de la Glane | Retour d'expérience
La Glane est une rivière de 40 km s’écoulant dans le Limousin, un territoire essentiellement rural. Jusqu’en 2015, elle était ponctuée par un grand nombre d’ouvrages altérant sa continuité écologique et constituant un facteur d’aggravation des phénomènes de sécheresse et de diminution des étiages. Le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne (SABV) s’est employé à restaurer 12 km de la rivière à travers l’effacement et l’aménagement de plusieurs ouvrages et la restauration de 80 hectares de zones humides - des mesures cruciales dans un contexte climatique qui expose la région à de sévères épisodes de sécheresse et d’intensification des étiages. Les bénéfices de ce projet de restauration s’observent grâce à la multitude de suivis mis en œuvre, les indicateurs biologiques indiquant une nette amélioration depuis 2023, date de fin des travaux. Ce sont près de 2000 hectares de terres agricoles qui sont contractualisés dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), impliquant la suppression des produits phytosanitaires et la gestion des zones humides intégrée aux activités de pâturage, comme en témoigne M. Bru, un éleveur de vaches limousines. La restauration de la Glane témoigne d’un travail approfondi de concertation de la part de l’ensemble des acteurs : propriétaires, agriculteurs, riverains ; au service du rétablissement de la continuité écologique et sédimentaire, et de l’amélioration de la qualité de l’eau.

Des actions pour le rétablissement de la continuité écologique sur la Canche et ses affluents classés | Retour d'expérience
Après plus de 15 années d'interventions sur le bassin de la Canche visant principalement à restaurer la continuité écologique pour les grands migrateurs, de nombreux ouvrages ont été effacés ou ont fait l'objet de dispositifs de franchissement. Grâce à la mise en conformité de 122 ouvrages sur 221 bloquants, 163 km de continuité ont été retrouvés, permettant la restauration d'habitats et zones de frayères pour les grands salmonidés notamment. Les dispositifs de comptage piscicoles post-travaux révèlent une augmentation des populations de saumons et de truites de mer. 75 % des zones de frayères ont été rendues accessibles grâce aux travaux de restauration de la continuité écologique, et 70 % du linéaire du bassin de la Canche a été rendu accessible aux salmonidés. Ces interventions semblent également avoir eu un impact favorable sur les inondations connues à l'hiver 2023-2024 dans la Région, reconnu par les propriétaires, qui se montraient en premier lieu peu enclins aux travaux de restauration ; mais la démarche de concertation a constitué une des clés de réussite des opérations menées pour dépasser les freins liés au fort attachement des propriétaires à leurs ouvrages.

Dérasement de seuils sur la rivière sauvage du Guiers Mort | Retour d'expérience
Au sein du PNR de Chartreuse, le secteur amont du Guiers Mort était encore marqué par deux obstacles transversaux, dont un à forte valeur patrimoniale, nuisant à la continuité écologique. Leur suppression était une condition à la labellisation Site Rivières Sauvages visée par les acteurs locaux. La fédération de pêche et son association locale, en lien avec le syndicat, le PNR, et en s'appuyant sur les Amis du Parc pour animer la concertation, ont mené à bien la suppression de ces deux obstacles, et assurent des suivis hydromorphologiques et piscicoles. La suppression des ouvrages a rétabli l’hydromorphologie du Guiers Mort, qui passe d’un style torrentiel à un profil fluvio-torrentiel, offrant alors des habitats plus diversifiés pour la biodiversité. Le rétablissement de la continuité écologique augmente également le potentiel reproducteur d'une truite méditerranéenne de souche endémique, et sa capacité à trouver refuge dans les zones plus fraîches en amont de la rivière, dans un contexte de réchauffement climatique. La destruction du seuil historique, élément patrimonial important de la région, s’est vue compensée par la valorisation du patrimoine naturel local, via le procédé de labellisation site Rivières Sauvages, soulignant ainsi la nécessité d’un équilibre entre attractivité touristique et préservation écologique, et des actions de concertation qui accompagnent les projets de restauration.

Désenrochement des berges en vue de la restauration des dynamiques alluviales à la confluence Doubs-Loue | Retour d'expérience
Dans les années 60, les anciens cours du Doubs et de la Loue ont été drastiquement modifiés, canalisés et endigués. Pour autant, l'efficacité de ces ouvrages pour préserver les enjeux en aval des risques inondations étaient de plus en plus questionnés, et le cours d'eau s'incisait progressivement. A la confluence, la réserve nationale du Girard constatait l'assèchement des milieux.
S'appuyant sur la maitrise foncière liée à la réserve, le syndicat Doubs Loue, avec l'appui de l'EPTB Saône et Doubs et de la réserve, a engagé une concertation de longue haleine pour convaincre les élus et riverains de l'opportunité de désendiguer la confluence sur au total 1400m, pour lui redonner son espace de liberté. Quelques années après, la reprise des processus d'érosion avec le recul de 100m d'une des rives, et la recharge sédimentaire associée ont déjà permis la réinstallation d'habitats par les hirondelles de rivières ou petits Gravelots.
Le succès de cette opération de restauration repose sur le travail de concertation mené auprès des acteurs, riverains, agriculteurs et élus, pour qui les solutions de gestion des inondations n’étaient ni claires ni accessibles, et généraient ainsi plus d’inquiétudes et de réticence que d’adhésion. Grâce à un travail important de sensibilisation, la confiance a pu être gagnée et le projet de restauration du Doubs-Loue, en tant que projet d’ampleur, sert désormais de démonstrateur pour d’autres actions du même type sur le bassin, bien qu’il reste limité au regard du volume de berges encore endiguées sur la Loue.

Reméandrage de la Pisancelle et effacement de trois ouvrages sur le Rongeant à Poissons | Retour d'expérience

Rétablissement de la continuité écologique sur le bassin de la Touques | Retour d'expérience
La Touques, fleuve côtier divaguant dans un bassin composé à grande majorité de pairies et de vergers, a vu sa continuité piscicole être contrainte par de nombreux ouvrages. Depuis une quarantaine d’années, les opérations d’aménagement des ouvrages pour la libre circulation des poissons migrateurs se succèdent, avec l’ouverture et la suppression d’une soixantaine d’obstacles ainsi que l’installation d’une cinquantaine de dispositifs de franchissement piscicole. Les suivis post-travaux, que ce soit dans le cadre des stations de comptage, via les indices Indice Abondance Anguille (IAA) ou encore Indice Poisson Rivière (IPR) indiquent que les bénéfices s’observent particulièrement sur deux espèces migratrices : les truites de mer et les anguilles, dont les populations ont augmenté significativement. Les surfaces accessibles aux poissons sont en effet passées de 15% en 1982 à 86% en 2009. Les travaux de restauration de la continuité écologique ont rendu accessible aux poissons la majorité du linéaire du cours principal et des affluents ; et l’ampleur des actions entreprises font du bassin de la Touques une référence en matière de continuité écologique au sein du bassin Seine Normandie.

Restauration fonctionnelle de la vallée de Saint Ruph-Glière-Eau Morte | Retour d'expérience
