La connectivité marine, un levier pour une gestion plus durable des mers et océans : le projet Cost Sea-Unicorn

Données du projet
Mise à jour
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Mieux connaître la connectivité en milieu marin pour améliorer les stratégies de gestion et de conservation des écosystèmes, c'est l'enjeu du projet européen Cost Sea-Unicorn. Porté par un collectif de plus de 180 scientifiques, le projet vise à intégrer les gestionnaires et les autres acteurs du milieu marin afin d'orienter le mieux possible les recherches pour répondre à leurs besoins.

Récifs de la Passe en S à Mayotte :
poissons anthias et anémones magnifiques (Julie Molinier)

Les mers et océans couvrent plus de 70 % de la surface du globe, représentent la 7e économie mondiale et fournissent de multiples services écosystémiques, dont certains sont vitaux pour l'avenir de nos sociétés (pêcheries, régulation du climat...). Or la protection du milieu marin accuse un retard important par rapport à celle des milieux terrestres.

À venir

    [I-MarCo 2024] 7e conférence internationale sur la connectivité marine | Evénement | -

    Le consortium impliqué dans l’action Cost Sea-Unicorn organise la 7e conférence internationale sur la connectivité marine fonctionnelle et son application à la gestion des milieux marins et littoraux : I-MarCo 2024. Accueillie par l'UMR Marbec à Montpellier, ces 5 jours rassembleront des scientifiques et des acteurs de la gestion du milieu marin du monde entier.

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    Un projet collectif et international

    C’est pour contribuer à pallier ce retard que le projet Cost Sea-Unicorn a été lancé fin 2020, par un collectif de plus de 180 scientifiques de 45 pays, piloté par le CNRS. Son but : estimer au mieux la distribution de la biodiversité marine et son rôle dans le fonctionnement des écosystèmes, et évaluer le degré de connectivité entre les populations et les habitats.

    Cette connaissance est indispensable à plusieurs titres :

    • protéger les ressources et les habitats marins vulnérables,
    • lutter contre la propagation des pathogènes et des espèces invasives,
    • positionner des réseaux d’aires marines protégées efficaces,
    • proposer des stratégies durables pour la gestion des ressources exploitées.
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      Carte d’identité du projet

      Nom : unifying approaches to marine connectivity for improved resource management for the seas (Sea-Unicorn)
      Type : coopération européenne en science et technologie
      Dates : 09/2020 – 09/2024
      Acteurs impliqués en France : 27 participants dont des chercheurs du CNRS, de l'IRD, de l'Ifremer et 2 agents OFB
      Site web (en anglais) : https://www.sea-unicorn.com

      Objectifs visés d'ici 2024

      • Démultiplier les collaborations interdisciplinaires et internationales afin notamment d’unifier les concepts et les méthodes développés dans le domaine émergent de la connectivité marine fonctionnelle,
      • Fournir les données nécessaires pour soutenir la conservation et la gestion durable des mers et océans,
      • Renforcer le lien entre scientifiques, gestionnaires, acteurs du domaine marin afin de promouvoir l'intégration des connaissances sur la connectivité marine dans les outils d'aide à la décision pour la gestion et les politiques environnementales.

        Qu’est-ce que la connectivité marine fonctionnelle ?

        Ce concept désigne l'ensemble des flux migratoires des organismes marins qui déterminent l'interdépendance des populations, des espèces et des écosystèmes, en mer et à l'interface mer-terre. Son étude permet de mieux comprendre les relations entre les espèces ou les communautés et le fonctionnement des différents habitats dont elles dépendent, et de mieux identifier les causes et conséquences des modifications de la distribution spatio-temporelle de la biodiversité marine.

        Bien connaître cette connectivité permettra d'adopter des stratégies de gestion et de conservation plus pertinentes. Mais aussi d'étayer les politiques marines en appui des Objectifs de développement durable pour un océan fonctionnel décrits dans le programme 2021-2030 de la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable de l'ONU.


        Associer les gestionnaires et acteurs des politiques pour orienter les travaux de recherche sur les besoins : le rôle de l'OFB

        Impliqué dans le comité de management du projet, l’OFB contribue à faire le lien entre la recherche et l’utilisation des résultats produits dans le cadre du projet et les actions de gestion. Il s’agit d’intégrer les attentes des gestionnaires d’aires marines protégées (AMP) et plus généralement des acteurs des politiques de préservation des milieux littoraux et marins afin d’orienter les travaux de recherche menés dans le cadre de ce projet.

        Gestionnaires et décideurs : participez !

        Pourquoi rejoindre ce projet ou son réseau ?

        La prise en compte des connaissances sur les liens trophiques et la dynamique des populations au cours de leur cycle de vie sont des éléments essentiels pour la gestion de milieu marin et notamment la planification spatiale des politiques de préservation du milieu marin. Le projet Sea Unicorn a pour objectif de capitaliser les travaux de recherche et les données existantes permettant d’explorer la connectivité marine fonctionnelle, et de contribuer au développement d’outils innovants pour progresser sur ce sujet. L’implication des gestionnaires du milieu marin dans le projet permet d’enrichir le diagnostic de l’existant et d’identifier les attentes des acteurs de la préservation pour la mise en œuvre de leurs actions de gestion.

        Quelles applications concrètes pour la gestion des aires marines protégées ?

        Exemple : prise en compte de la connectivité fonctionnelle pour la cohérence écologique des zones de protection forte au sein du Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des pertuis (PNM EGMP).
        Dans le cadre de sa démarche de désignation de zones de protection forte, le PNM EGMP a pris en compte les enjeux écologiques des espèces et des habitats marins présents sur le territoire, mais aussi les liens fonctionnels entre ces derniers. En effet, certains habitats sont essentiels à la réalisation du cycle de vie des espèces, et l'ensemble doit être considéré pour une gestion efficiente. Lors d’un atelier scientifique réunissant les experts locaux, le PNM a associé des chercheurs impliqués dans le projet Sea Unicorn.

        Synthèse des recommandations scientifiques pour maximiser la cohérence écologique des secteurs de protection forte (2023)

              Contacts

              • Isabelle Gailhard-Rocher (OFB) : isabelle.gailhard-rocher (a) ofb.gouv.fr
              • Neil Alloncle (OFB) : neil.alloncle (a) ofb.gouv.fr
              • Porteur du projet : Audrey Darnaude (UMR MARBEC, Montpellier) : audrey.darnaude (a) cnrs.fr

              Aller plus loin

              Vents porteurs pour la Trame marine et littorale - n°87 | Rencontres | septembre 2023

              Les questions de préservation et de remise en bon état des continuités écologiques se posent avec autant d’acuité à l’interface terre-mer et dans le milieu marin que dans les milieux continentaux, auxquels se limite officiellement la démarche de Trame verte et bleue. À la suite d’un travail exploratoire consacré au sujet, Inrae développe, dans le cadre du centre de ressources Trame verte et bleue, la réflexion nationale sur le déploiement d’une Trame marine et littorale, ses spécificités par rapport au milieu terrestre, et les outils scientifiques et réglementaires mobilisables pour sa construction.

              Rencontres87_2023_Trame-marine-et-littorale_couv