Préservation, restauration et réhabilitation des milieux / Priorités d'action 2019-2023

La destruction, la fragmentation et l’artificialisation de milieux naturels constituent l’une des 5 grandes menaces qui  pèsent sur la biodiversité. Ainsi, la préservation et la restauration physique des milieux sont des leviers d’action majeurs de reconquête de la biodiversité. Différentes directives européennes (DCE, DHFF, DCSMM…), plans et stratégies nationales (SNB, TVB, PNACC, SNEEE…) mettent en avant deux enjeux principaux concernant la restauration des milieux : l’acquisition de connaissances et la mise en œuvre des actions.

Pour l’AFB, il s’agit par conséquent :

  • d’accompagner l’acquisition de connaissances des milieux et les effets de la restauration de ces milieux,
  • d’aider au développement d’une ingénierie de la restauration robuste,
  • ainsi que d’appuyer la mise en œuvre de ces actions dans les territoires.

Les axes I et II concernent plus spécifiquement les milieux aquatiques et humides (cours d’eau, plans d’eau, estuaires, littoral, milieux humides), leur fonctionnement hydrogéomorphologique et leur restauration (hydrogéomorphologie et continuité écologique). L'axe III a une portée intégratrice et stratégique.
Cette feuille de route est, par nature, transversale : elle implique des agents des directions recherche-expertise, appui aux politiques et aux acteurs, et police ainsi que des agents des services territoriaux. Elle est également transversale aux différents milieux.

Feuille de route Recherche, développement et innovation /  Référents : Anne Vivier & Gabriel Melun

I. Surveillance et diagnostic hydrogéomorphologique des milieux aquatiques et humides

1.1 Caractérisation du fonctionnement et évaluation de l’état, des pressions et des altérations de l’hydrogéomorphologie

Objectif général : améliorer la connaissance du fonctionnement physique des milieux, développer et transférer des méthodes et outils de caractérisation et d’évaluation de l’hydromorphologie
Enjeux : comprendre les processus, caractériser le fonctionnement des milieux et prévoir leurs trajectoires, poursuivre les travaux, finaliser les méthodes et outils, assurer un transfert opérationnel efficace

  • Connaître et caractériser le fonctionnement hydrogéomorphologique des milieux
    Ex : poursuivre les travaux sur :
    • la morphodynamique (formes et processus) des cours d’eau,
    • le fonctionnement des zones humides (pilotage UMS Patrinat),
    • les têtes de bassin versant,
    • les marais charentais (pilotage pôle Écohydraulique).
  • Évaluer l’état, les pressions et les altérations de l’hydromorphologie des cours d’eau, des plans d’eau et du littoral (métropole / DOM)
    • Plans d’eau : finaliser les travaux en cours sur les indicateurs DCE plan d’eau (pilotage pôle Écla)
    • Estuaires et littoral : quantifier les altérations hydromorpho-sédimentaires et établir une stratégie d’acquisition de données pour suivre l’évolution des caractéristiques hydromorphologiques et des pressions anthropiques
      > Consulter : Évaluation de la qualité écologique des estuaires

1.2 Caractérisation et évaluation du lien hydromorphologie-biodiversité

Objectif général : suivre et favoriser l’émergence d’études permettant de comprendre les liens entre l’hydrogéomorphologie et la biodiversité
Enjeu : améliorer la connaissance des interactions entre les paramètres hydrogéomorphologiques clés et la biodiversité

  • Améliorer les connaissances sur les liens entre hydrogéomorphologie et biodiversité aquatique et terrestre (par exemple avifaune, ripisylve, insectes…)
  • Appréhender l’impact des aménagements sur le fonctionnement écologique des cours d’eau
  • Par exemple, poursuivre les travaux sur l’impact des ouvrages en travers sur le comportement des espèces (pilotage pôle écohydraulique)

II. Ingénierie des projets de restauration

Le terme « restauration » utilisé dans cet axe couvre plus particulièrement la restauration de l’hydrogéomorphologie (cours d’eau, plans d’eau, estuaires, littoral et milieux humides) et la restauration de la continuité écologique (cours d’eau).

2.1 Expertise et appui technique pour la mise en œuvre des projets

Objectif général : développer et transférer une ingénierie de la restauration de qualité.
Enjeux : proposer une ingénierie de la restauration scientifiquement robuste ; mettre à disposition et promouvoir les connaissances en matière d’ingénierie de la restauration.

  • Participer à la mise en place d’un fond technique de référence à destination des gestionnaires (lien avec les centres de ressources de l’AFB)  
  • Mettre au point et expertiser les mesures de mitigation (dont transport sédimentaire) à l’échelle de l’obstacle (pilotage pôle écohydraulique)
  • Développer l’ingénierie sur le transport solide
  • Élaborer des outils d’aide au diagnostic et au dimensionnement des opérations de restauration
    Ex : poursuivre les travaux sur : Stream-ce, le génie végétal, la restauration des milieux  humides.
  • Réfléchir à l'éco-conception des produits utilisés dans le cadre des opérations de génie écologique

En savoir plus sur :

2.2 Suivi et évaluation des opérations de restauration

Objectif général : développer une stratégie de suivi et d’évaluation des opérations de restauration.
Enjeux : améliorer la connaissance des effets des opérations de restauration sur les milieux, tirer des enseignements en ce qui concerne les techniques de restauration et leur mise en œuvre.

  • Piloter la mise en œuvre du projet des sites de démonstration de restauration hydromorphologique des cours d’eau et plans d’eau ; proposer un suivi scientifique minimal et contribuer à l’exploitation des données
    En savoir plus : sur les cours d’eau, et les plans d’eau
  • Appuyer la mise en œuvre de suivis sur des sites pilotes (sites de restauration à enjeux spécifiques)
    Ex : Poutés, Sélune, Bengalis…
  • Evaluer les effets de la restauration/mitigation à différentes échelles spatiales et temporelles
    Ex : tests d’efficacité des dispositifs de franchissement

III. Intégration des projets dans les territoires

3.1 Accompagner la mise en œuvre de la doctrine « éviter, réduire, compenser » et des mesures d’évaluation des dommages écologiques issus d’une infraction

Objectif général : apporter un appui technique et méthodologique à la mise en œuvre de la doctrine « éviter, réduire, compenser » les impacts sur le milieu naturel et l’évaluation des dommages écologiques issus d’une infraction.
Enjeux : participer à l’organisation de l’action en interne et favoriser l’appropriation en forgeant une culture commune.

  • Apporter un appui technique et méthodologique à la mise en œuvre de la doctrine ERC
  • Apporter un appui technique et méthodologique à la mise en œuvre des mesures d’évaluation des dommages écologiques issus d’une infraction

3.2 Restauration et territoires

Objectif général : développer une approche plus globale de la restauration des milieux à la fois dans un contexte réglementaire (trame verte et bleue, stratégie nationale de la Biodiversité, plan national d’Adaptation au changement climatique, directive Inondation…), mais également dans un contexte technique et territorial plus élargi (ingénierie écologique, projet de territoire, espace de bon fonctionnement, bassin versant…) et en lien avec d’autres champs thématiques en faveur de la reconquête de la biodiversité.
Enjeux : faire émerger et/ou suivre des projets pluridisciplinaires, mettre en place les groupes de travail pertinents, contribuer ou participer aux groupes de travail existants (ingénierie écologique, trame verte et bleue, rivières sauvages, life intégré SFN…).

  • Promouvoir la restauration écologique, l’ingénierie écologique et leurs principes
  • Établir des stratégies de restauration dans les territoires. Développer une vision intégrée (enjeux, milieux).