Dataviz - Regard sur 3 décennies de suivi des poissons en France métropolitaine

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Office français de la biodiversité (OFB)
Éditeur(s)
Office français de la biodiversité (OFB)
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Dataviz
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Application, dataviz et autres outils web
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Au sein de la faune d’eau douce, les poissons constituent le groupe d’espèces le plus visible et le mieux connu. Pourtant, combien d’entre nous savent quelles espèces peuplent les cours d’eau français ? L’objectif de cette datavisualisation est de mieux comprendre le suivi piscicole en France métropolitaine et ses enseignements.

À travers l’explication de l’intérêt d’un tel suivi et sa réalisation grâce à la mobilisation des réseaux, cet aperçu de 30 années de données met en lumière les variabilités de richesse en nombre d’espèces selon les cours d’eau, et les répartitions géographiques détectées pour les espèces suivies.

62 taxons présents en cours d’eau de métropole sont ainsi abordés et un focus sur 14 taxons illustre et approfondit certaines notions.

Taxon : espèce ou regroupement d’espèces

C’est ainsi l’occasion d’approcher le panel de données disponibles, et d’effleurer le potentiel d’information issu des suivis et leur utilité vis-à-vis de la protection des milieux.

Pourquoi un suivi piscicole ?

Prélèvements d’eau, surpêche, détérioration de la qualité de l’eau, travaux hydrauliques, obstacles à l’écoulement des eaux, espèces exotiques envahissantes, sont quelques exemples de pressions humaines entraînant un bouleversement profond de la biodiversité aquatique.

Suivre l’état des peuplements de poissons en cours d’eau et en plan d’eau est indispensable pour évaluer et comprendre les réponses des écosystèmes aux perturbations humaines.
La mise en œuvre des politiques publiques pour l’amélioration de la qualité des milieux nécessite un appui scientifique et technique. Les suivis à long terme y contribuent et permettent de :

  • détecter les effets des pressions anthropiques, mais également d’évaluer ceux des mesures de restauration,
  • identifier les espèces menacées et optimiser la mise en place de mesures de conservation,
  • apporter des informations sur la dynamique des populations, incluant notamment les espèces envahissantes.

Population : groupe d’individus d’une même espèce qui coexistent sur une même aire géographique.
Peuplement piscicole : ensemble des populations de différentes espèces de poissons présentes sur une même aire géographique.

La méthodologie s’appuie sur la pêche scientifique à l’électricité et un réseau de suivi de plus de 30 ans pour suivre les espèces

Cette dataviz concerne uniquement les suivis en cours d’eau en France métropolitaine.
Ces suivis s’appuient sur un échantillonnage annuel effectué par des pêches scientifiques à l’électricité, réalisées durant la période de basses eaux des cours d’eau (mai à octobre) selon un protocole standardisé.

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La pêche scientifique à l'électricité - infographie (O. Debuf, OFB)

 

La pêche scientifique à l’électricité et les données issues

"La pêche à l’électricité est une méthode qui est généralement utilisée pour capturer des poissons vivants afin d’assurer des suivis dans le temps, des échantillonnages ponctuels ou des opérations de sauvetage. "
Extrait - La pêche scientifique à l’électricité dans les milieux aquatiques continentaux, OFB, Guides et protocoles, 2022

Comment est-elle mise en pratique ?

Cette technique consiste à capturer les poissons via l’utilisation d’un champ électrique qui leur cause une réaction neuromusculaire afin d'effectuer des mesures, puis à les relâcher vivants.
C’est la méthode non destructrice la plus efficace pour décrire les peuplements de poissons en cours d’eau.

À noter

En milieu d'eau profonde (type fleuve), certaines espèces sont peu capturées. La hauteur de la colonne d’eau ne permet pas l'échantillonnage des zones profondes puisque les poissons sont captés sur 1 mètre autour de l’électrode. Le protocole de pêche à l'électricité concentre les interventions sur les habitats de bordure et peu profonds, permettant ainsi d'optimiser le nombre d'espèces détectées.

 .

Cette technique fournit les données nécessaires pour les 2 paramètres utilisés ici : la richesse spécifique et l’occurrence des espèces, à l’échelle métropolitaine.
Ils sont présentés sur des cartes de distribution spatiale pour la période d’étude 1990-2019. Il ne s’agit pas de cartes de répartition des espèces : elles montrent la répartition des détections réalisées sur la période de 30 ans.

Richesse spécifique : nombre d’espèces présentes dans un milieu donné
Occurrence : détection d’une espèce à une date donnée et en un lieu donné

Où sont accessibles les données produites et ici utilisées ?

L’Office français de la biodiversité (OFB) assure le suivi piscicole en métropole au titre de la surveillance liée à la directive cadre européenne sur l’eau (DCE), mais également de la connaissance des milieux aquatiques.

Les données sont bancarisées dans la banque nationale « Poisson » accessible depuis l’application de saisie des données piscicoles et environnementales (Aspe). Les données disponibles s’étendent sur une période de 1966 à 2020 avec un total de près de 45 000 opérations de pêche bancarisées réparties sur 6 024 stations (intégrées au référentiel du système d'information sur l'eau - SIE).
Les séries de données chronologiques obtenues grâce à ces suivis permettant de caractériser les variations interannuelles des peuplements de poissons et de détecter des tendances à long terme. Elles sont aussi utilisées pour développer des modèles de répartition des poissons.

Cette datavisualisation repose sur les données disponibles dans la base Aspe, dédiée à la saisie et à la bancarisation des données piscicoles. Ces dernières sont accessibles via les plateformes Naïades et Hub’Eau (API Poisson).

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 Logo Aspe
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Logo Naïades

Un réseau de suivi piscicole débuté il y a plus de 50 ans

En France métropolitaine, des suivis par pêches à l’électricité ont été menés à partir des années 1970 pour répondre à des problématiques locales. Le premier réseau national de suivi piscicole, initié dans les années 1990, repose sur des stations de mesures en cours d’eau : le Réseau hydrobiologique et piscicole (RHP).

Au début des années 1990, les stations de suivi du RHP se situent essentiellement en Bretagne et Normandie, puis dans le quart nord-est. À partir de 1995, le RHP couvre progressivement l’ensemble de la métropole.

En 2000, la directive cadre européenne sur l’eau (DCE) est adoptée par l’Europe et vise l’atteinte du bon état des milieux aquatiques. Un des paramètres biologiques suivis concerne les peuplements piscicoles.
Avec les obligations réglementaires, le réseau de suivi piscicole évolue. Certaines stations du RHP sont reprises dans les suivis dit « DCE », d’autres sont abandonnées. De nouvelles stations sont également créées pour répondre à l’objectif de surveillance. La fréquence de prélèvement évolue également, passant généralement d’un échantillonnage annuel à bisannuel (tous les deux ans).
Le réseau de stations poursuit sa densification.

À partir de 2007, le suivi est réalisé dans le cadre des programmes de surveillance de la DCE, qui s’appuient désormais sur un réseau de plus de 1500 stations pérennes réparties sur l’ensemble du territoire métropolitain.
 

À noter

Cette densification du réseau et cette évolution des suivis ne permettent pas une comparaison fine des données. Ainsi :

  • les informations sont regroupées sur des périodes de 2 ans, afin de représenter l’évolution de cet échantillonnage dans le temps,
  • cette datavisualisation représente les 2 paramètres de manière globale sur la période étudiée : la richesse spécifique et l’occurrence des taxons.

 

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 L’effort de connaissance des cours d'eau en France sur 3 décennies (1990-2019)
Au clic sur "Lecture", l'évolution des stations de mesures défile chronologiquement. Une période peut être sélectionnée et les informations sur une station apparaissent au survol.
 

60 espèces ou groupes d'espèces de poissons analysés

108 espèces de poissons d’eau douce sont recensées en France métropolitaine (2019), selon le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN).

Parmi ces 108 espèces, certaines ne sont pas détectées lors des pêches scientifiques à l’électricité, elles ne sont que rarement identifiées lors d'autres occasions.
Par ailleurs, durant les dernières décennies le nombre d'espèces considéré a varié suite à de nombreuses analyses scientifiques. Des espèces "uniques" à l'origine ont été scindées en plusieurs espèces au vu des différences découvertes (goujons, vairons, ombres, brochets). Distinguer ces nouvelles espèces nécessite souvent de tuer le poisson, ce qui n’est pas réalisé lors des pêches.
Dans le cadre de cette Dataviz et pour ces différentes raisons, certaines espèces ont été regroupées.

Certaines espèces non détectées par la technique de pêche vivent dans des milieux non prospectés (lacs, estuaires), ou d'autres sont très rares ou endémiques de lieux particuliers. Elles sont par conséquent absentes également de cette étude sur les cours d'eau.

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Ainsi sur la période 1990-2019, 60 taxons ont été identifiés par les pêches scientifiques à l’électricité. Ils constituent le socle de cette exploration, s'affinant ensuite en un focus sur 14 taxons.

Des espèces de statuts très différents

L’analyse du statut des espèces de cette Dataviz s’appuie sur la liste rouge des Espèces menacées en France - Poissons d’eau douce de France métropolitaine établie en 2019 par le comité français de l’UICN. Sur les 108 espèces recensées en France métropolitaine :

  • 28 ne sont pas soumises à évaluation, elles sont dites "exotiques" car introduites en métropole après 1500,
  • 80 espèces sont évaluées, dont 15 sont actuellement menacées de disparition soit 1/5 : Anguille européenne (CR), Apron du Rhône, Brochet aquitain (VU), Brochet commun (VU), Chabot du Lez (CR), Chevesne catalan (EN), Esturgeon européen (CR), Grande alose (CR), Lamproie de rivière (VU), Lamproie marine (EN), Loche d’étang (EN), Loche léopard (EN), Lote de rivière (VU), Omble chevalier (EN), Ombre commun (VU).
Répartition par statut Liste rouge des 80 espèces de poissons d'eau douce évaluées (Liste rouge UICN, 2019)
(Source : Liste rouge UICN, 2019)


Les nombreux statuts utilisés pour caractériser les espèces ont été organisés en 4 grandes catégories pour plus de lisibilité :

  • 2 liées aux statuts Liste rouge :
    • espèces menacées : En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU),
    • espèces peu préoccupantes : Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD) et Quasi menacée (NT), c'est-à-dire ne présentant pas (ou peu) de signes de dégradation de leurs populations ;
  • 2 relatives aux espèces introduites :
    • espèces exotiques : introduites dans un territoire qui n’est pas leur aire de répartition naturelle, volontairement (pêche, aquaculture) ou involontairement (transport fluvial, accident),
    • espèces exotiques envahissantes (EEE) : lorsque leur introduction ou leur propagation se révèlent constituer une menace ou avoir des effets néfastes sur la biodiversité et les services écosystémiques associés (Règlement UE n°1143/201).

À noter

  • En toute logique, aucune espèce des catégories Éteintes au niveau mondial (EX) et Disparue de métropole (RE) n'a été captée, ces statuts sont donc absents.
  • Le statut de certaines espèces a évolué entre la précédente évaluation de 2009 et 2019. Mais ces changements concernent des passages à des statuts du même regroupement, ils n'ont donc pas d'incidence sur le classement.
  • Pour la plupart, les nouvelles espèces issues de scissions ont été évaluées dans la liste rouge UICN de 2019.

 

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 Distribution des 60 taxons au sein des catégories de statuts

Les 60 taxons se répartissent parmi les 4 catégories de statuts, excepté 3 qui en concernent plusieurs.
 

  • 10 taxons menacés de disparition : des poissons migrateurs amphihalins (Anguille européenne, Lamproie marine), des espèces adaptées à un milieu particulier (brochets se reproduisant dans des herbiers sur les berges, Loche d’étang, Lote de rivière) ou endémiques à un bassin (Apron du Rhône, ou le Chabot du Lez qui est endémique sur 3 km de cours d'eau !),
  • 32 taxons peu préoccupants,

3 taxons "composites" regroupent des espèces dont au moins une est peu préoccupante et une autre menacée de disparition :

  • Chevesnes, dont le Chevesne catalan - En danger EN,
  • Loches, dont la Loche léopard - En danger EN,
  • Lamproies, dont la Lamproie de rivière - Vulnérable VU.
    • 15 taxons exotiques :  dont le Silure glane, plus grand poisson d'eau douce en Europe, et le Black-Bass, tous deux introduits en France pour la pêche,
    • 2 espèces exotiques envahissantes : 
      • la Perche soleil, originaire d’Amérique du Nord, a été introduite au 19e siècle comme poisson d'agrément pour les aquariums ;
      • le Pseudorasbora ou Goujon asiatique, originaire d’Asie, véhicule un parasite mi-animal mi-champignon (l’agent Rosette) qui propage une mycose interne pouvant entraîner une mortalité des poissons locaux.

    La richesse spécifique suit un gradient amont-aval

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     Richesse spécifique à l’échelle des stations de surveillance
    Au survol de chaque station, la liste des espèces détectées au cours des 30 années s'affiche en fonction des catégories de statut.

    • Les valeurs les plus élevées, et donc le plus grand nombre d'espèces, correspondent principalement aux stations situées sur les fleuves et les plus grands cours d’eau (Loire, Rhône, Seine avant sa confluence avec l’Yonne, Doubs, Meuse).
      La valeur maximale est rencontrée sur la Loire (34 à Decize dans la Nièvre), sur le Rhône (à Chasse-sur-Rhône dans l’Isère) et sur le Doubs (à Molay dans le Jura), mais également sur la Sioule, petite rivière du Massif central (à Contigny dans l’Allier).  
    • Les valeurs les plus basses, moins de 5 espèces recensées, sont concentrées dans les massifs montagneux (Vosges, Jura, Massif central, Alpes et Pyrénées). De nombreuses stations présentent des richesses spécifiques de 1 ou 2 espèces. La Truite commune est alors l’espèce caractéristique de ces milieux, accompagnée ensuite des chabots et des vairons.
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    Ces observations traduisent les effets du gradient amont-aval des cours d’eau sur la composition des peuplements piscicoles. En bref, la richesse spécifique et donc le nombre d'espèces augmente à l’aval.

    Différents facteurs physiques (ou abiotiques) interviennent, tels que l’altitude (jouant sur la température de l’eau), la pente, la largeur du cours d’eau.
    Ainsi il est possible de dire, de façon schématique, que la richesse spécifique augmente à l’aval, où le milieu est plus large, plus lent et plus riche en nutriments.

    Focus : 14 taxons de poissons à la loupe

    Les 14 taxons sélectionnés pour la suite, choisis de manière arbitraire, comptent des espèces parmi les plus connues des Français, et sont représentatifs des 4 catégories de statuts.
     

    À noter

    Parmi les 4 taxons groupant plusieurs espèces, seul l’Ombre commun est présenté parmi les ombres.

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     Au survol des vignettes, la photo illustrant le taxon s'affiche en grand.

    Détail des 14 taxons et de leurs catégories de statuts

    Espèce ou taxonCatégorie de statut
    Anguille européenne (Anguilla anguilla)menacée de disparition (en danger critique)
    Barbeau commun (Barbus barbus)peu préoccupante
    Brochets (Esox spp.)menacées de disparition (vulnérable)
    Gardon (Rutilus rutilus)peu préoccupante
    Goujons (Gobio spp.) peu préoccupantes
    Ombre commun (Thymallus thymallus)menacée de disparition (vulnérable)
    Perche commune (Perca fluviatilis)peu préoccupante
    Perche soleil (Lepomis gibbosus)exotique envahissante
    Poisson-chat (Ameiurus melas)exotique
    Pseudorasbora (Pseudorasbora parva)exotique envahissante
    Sandre (Sander lucioperca)exotique
    Silure glane (Silurus glanis)exotique
    Truite commune (Salmo trutta)peu préoccupante
    Vairons (Phoxinus spp.)peu préoccupantes

     

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     Répartition géographique et fréquence de détection des taxons pêchés sur la période globale
    Pour chaque station, des infobulles indiquent la fréquence de détection (en%) et le nombre de détections du taxon sur le nombre d’opérations de pêches à l’électricité, ainsi que l'année de la dernière détection.

    Des tendances se dessinent dans la répartition géographique des espèces

    Ces cartes mettent en évidence 3 grands types de répartition en France métropolitaine pour ces 14 taxons.

    Bonne représentation en métropole (en dehors des massifs montagneux)

    • Brochets, à l’exception des fleuves côtiers
    • Gardon, goujons, Perche commune : observés globalement partout en France, adaptés à des régions et milieux variés
    • Perche soleil, mais pas sur une large frange littorale du Nord à la Bretagne
    • Vairons, sauf dans les Hauts-de-France
    • Truite commune, y compris dans les massifs montagneux, mais peu dans les bassins de la Loire et de la Garonne

    La plupart de ces taxons présentent des territoires d’exclusion, différents selon les espèces et qu’il est parfois possible d’expliquer par leur histoire et leur écologie.
    Ainsi la Truite commune est la seule espèce, parmi celles étudiées, présente dans les massifs montagneux. Elle apprécie les eaux claires et vives, caractéristiques des cours d’eau de montagne.

    Présentes seulement sur une partie du territoire

    • Anguille européenne (présente dans la moitié Ouest et sur le littoral méditerranéen, en lien avec un besoin d’accès à la mer pour son cycle de vie)
    • Barbeau fluviatile (présent dans les ¾ est du pays et totalement absent des côtes occidentales)
    • Ombre commun (faible présence de cette espèce menacée de disparition, plutôt dans le quart nord-est et le centre).

    Principalement en milieu calme ou grands cours d’eau

    • Poisson-chat
    • Pseudorasbora
    • Sandre
    • Silure glane   

    Ces 4 espèces sont exotiques au sens de l’UICN. Disposant d’une forte capacité à coloniser de nouveaux habitats (reproduction rapide, régime alimentaire opportuniste, tolérance aux conditions environnementales), une espèce exotique peut devenir envahissante. C’est le cas du pseudorasbora.  
    Cette répartition détectée tient probablement à leur dynamique. Leur diffusion se fait à partir de leur point d’entrée (déversement, navigation, etc.), qui se situe plutôt en zones peuplées ou fréquentées en termes de circulation (villes, ports, canaux...) et donc en grands cours d’eau.

    Les espèces communes et celles à présence variable se distinguent

    L'analyse détaillée des fréquences de détection des 14 taxons révèle 2 groupes.

    • Les espèces très communes, détectées lors de la majorité des opérations de pêches : Anguille européenne, Barbeau fluviatile, Gardon, goujons, Perche commune, Perche soleil, Silure glane, Truite commune, vairons.
    • Les espèces à occurrence variable : brochets, Ombre commun, Poisson-chat, Pseudorasbora, Sandre.

    Que retenir de cette dataviz ?

     
    Le suivi des peuplements piscicoles est orchestré depuis plus d’une trentaine d’années. Il fournit des informations précieuses sur leur état et leur évolution. Ces suivis ont été adaptés au cours du temps pour répondre au mieux aux objectifs qui leur incombent, de connaissance comme de suivi DCE. 

    L'état des connaissances progressant, la classification des espèces de poissons a évolué et évolue encore. Une espèce jugée commune à une date donnée peut se révéler ensuite composée de plusieurs espèces. Ces nouvelles espèces, parfois endémiques à certains bassins versants, présentent des caractéristiques génétiques, morphologiques et/ou biologiques spécifiques. La liste des espèces de France métropolitaine peut ainsi s’étendre de ce simple fait.

    Les espèces aquatiques sont, que ce soit en termes de richesse ou d’abondance, étroitement liées aux caractéristiques environnementales du milieu. Les pressions d’origine humaine peuvent modifier notablement le milieu et impacter fortement le vivant.
    Le cas des espèces exotiques envahissantes est un exemple de conséquence de l'activité humaine. Sur le territoire hexagonal, deux EEE de poisson sont présentes : le Pseudorasbora et la Perche-soleil. D’autres sont en cours d’étude et pourraient rejoindre cette liste, telles que le poisson-chat ou certains gobies d’origine ponto-caspienne.

    Les milieux aquatiques sont en constante évolution. Quel que soit l’avenir de la réglementation, il est fondamental de maintenir et améliorer l’acquisition de connaissance, au travers notamment de la production, la bancarisation et la diffusion des données, dans l’objectif toujours de connaître pour mieux protéger.

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    Mentions légales : auteurs, contributeurs

    Données

    Banque nationale « Poisson » [1966-2020]

    Auteurs et contributeurs

    Supervision et production des datavisualisations : Julie Guéguen (OFB) / réalisation : Makina Corpus
    Rédaction : Clotilde Marcel, Eddy Cosson, Caroline Pénil (OFB)

    Relecture : Stéphanie Belaud, Guillaume Body, Hélène Ruscassié, Thibault Vigneron (OFB), Isabelle Witté (PatriNat)
    Réalisation des infographies : Olivier Debuf, Adrien Rousselet (OFB)
    Mise en page : Hélène Ruscassié (OFB)
    Coordination de la collection : Clotilde Marcel (OFB)
    Édition : Office français de la biodiversité - OFB

    La collection

    Dataviz, faire parler les données | Page éditoriale

    Les Dataviz présentent des données sous une forme visuellement compréhensible afin d'en faciliter la lecture et l'analyse. Cela permet de communiquer auprès du plus grand nombre en proposant un regard innovant sur les données environnementales. Il s’agit de donner du sens aux informations issues des bases de données publiques  afin d’aider à la compréhension des sujets qui font l’actualité.

    Périmètre du document
    Emprise géographique
    Nationale
    Zone
    France hexagonale
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    Artois-Picardie
    Corse
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    Seine-Normandie
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    Français
    Cadre réglementaire
    Réglement européen des espèces exotiques envahissantes
    Directive cadre sur l'eau (DCE)
    Milieux
    Milieux aquatiques continentaux
    Groupes d'espèces
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