Milieux marins et côtiers
Les eaux côtières et marines peuvent sembler monotones vues de la surface, mais ces milieux sont au contraire riches en biodiversité et soumis à de nombreuse fluctuations : vents, marées, saisons, variations climatiques, salinité, courants... Sous la colonne d'eau, les fonds accueillent différents habitats, abritant nombre d’espèces marines aux différents stades de leur cycle de vie. Primordiaux en termes de fonctionnalités écologiques, mers et océans sont le poumon de la planète, également témoins des changements et des différentes pressions d'origine humaine subis.
Des milieux structurés par des caractéristiques mouvantes
Les milieux côtiers se distinguent des milieux marins par une notion de périmètre : ils concernent les zones allant jusqu'à 12 miles nautiques de la côte, soit environ 22 km. Verticalement deux type de milieux se côtoient :
- l'eau libre de la colonne ou masse d'eau : les habitats pélagiques, fréquentés pas le pelagos c'est-à-dire tous les organismes vivants de pleine mer, sans contact avec le fond,
- les fonds marins : les habitats benthiques.
Coté biodiversité, en eau libre les organismes planctoniques constituent la base de la chaîne trophique. Le développement du phytoplancton et du zooplancton, contrôlé par la température, la lumière et la disponibilité en nutriments, est une ressource alimentaire pour de nombreux organismes.
Les fonds abritent nombre d’espèces marines aux différents stades de leur cycle de vie : invertébrés, poissons, mammifères marins ou encore de tortues marines. Ces habitats benthiques se répartissent en fonction de leur profondeur, de la côte vers le large, et de leur nature, vaseux, rocheux ou sableux. La végétation est surtout composée d’algues, mais aussi de plantes à fleurs.
Les milieux marins et côtiers sont soumis :
- aux assauts du vent : il forme la houle, agite la surface de l’eau, donne naissance aux vagues déferlant sur les côtes du littoral,
- à l'influence des marées, oscillant au cours de la journée. Dans l'Hexagone, le marnage est élevé sur les côtes de la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique, mais limité en mer Méditerranée. "Dans les Outre-mer, les marées sont aussi très faibles aux Antilles françaises et à la Réunion, mais peuvent dépasser 3 mètres en Guyane française et à Mayotte." (Source eaufrance.fr)
- aux variations saisonnières marquées, tels que des apports fluviaux plus ou moins importants,
- mais aussi aux fluctuations climatiques influençant bon nombre de paramètres abiotiques tels que les courants, l’intensité des vagues, la salinité ou encore la température de l’eau, qui structurent la dynamique des communautés biologiques.
Fonctionnalités écologiques : de l'alimentation ou la qualité de l'air à la protection des côtes
Les milieux côtiers et les habitats benthiques jouent une multitude de rôles au sein des écosystèmes : abri, nourricerie pour certaines espèces du large, reproduction, stabilisation et oxygénation des sédiments, nurseries, atténuation de l'hydrodynamisme...
Ils accueillent ainsi des habitats particuliers tels que les bancs de maërl, structures calcaires très riches en biodiversité, les récifs d'hermelles ou les herbiers. Les herbiers de zostères et de posidonies, espèces d’algues et de plantes à fleurs. Les herbiers de posidonies ne s’observent que sur le littoral méditerranéen, alors que les zostères s’observent sur l’ensemble du littoral hexagonal.
Dans les territoires d’Outre-mer, les récifs coralliens hébergent une biodiversité exceptionnelle : c'est l'habitat le plus riche de la planète. Son rôle est capital dans les sociétés humaines : protection du trait de côte contre les tempêtes, production halieutique, etc.
Quelles menaces pèsent sur ces milieux ?
Les milieux marins, particulièrement les zones côtières, sont marqués par les activités humaines. Ces zones :
- concentrent de nombreuses activités et usages tels que la pêche, l’élevage marin, le transport maritime, la production d’énergies renouvelables, l’extraction de matériaux marins, l’artificialisation du littoral ou encore le tourisme,
- subissent ainsi de nombreuses pressions tels que la surexploitation des ressources, ou les pollutions et rejets/déchets contaminant l’ensemble de la chaîne trophique.
Ces effets se combinent à ceux du changement climatique. L’élévation du niveau de la mer, le réchauffement de l’eau et l’acidification des océans perturbent l’ensemble des écosystèmes et entraînent leur dégradation. Directement ou par ricochet, l’ensemble des espèces qui en dépendent sont impactées. En effet, ce sont des habitats clés pour de nombreuses espèces, pour leur croissance, leur reproduction et leur alimentation.
Les pressions subies sont comme pour d'autres milieux de différents types :
• pressions physiques des fonds marins (étouffement, colmatage, nature et répartition des sédiments...),
• espèces exotiques envahissantes,
• pollutions,
• pression démographique, artificialisation du littoral
• surexploitation des ressources vivantes,
• changement climatique et acidification.
Aller plus loin : État du milieu marin et Activités et usages liés au milieu marin sur le SIMM (milieumarinfrance.fr)
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