Faire évoluer nos relations avec le vivant, pour changer notre manière de vivre et de se représenter la nature

Image
Pont de pierre sur la source du Tarn (Sébastien Lamy, OFB)

Nos relations avec le vivant sont un levier d'action, une voie pour activer les changements transformateurs préconisés par l’IPBES. Faire évoluer ces relations entre nous humains et les "non-humains", c’est mettre le vivant au cœur de notre façon de penser, d’habiter le monde, de nos actions et de nos pratiques. En s’appuyant sur ses dispositifs de mobilisation et de diffusion des connaissances, ses liens avec la recherche, sa forte implantation territoriale et sa capacité de mise en réseau, l’Office français de la biodiversité (OFB) cherche à amplifier le passage à l’action à toutes les échelles.

Ainsi, l’OFB travaille depuis 2023 à l’élaboration d’une feuille de route “relations humains - non-humains”, avec l’objectif de soutenir et d’initier des actions en faveur d’une transformation de nos rapports au vivant.

Pourquoi et comment travailler sur nos relations avec le vivant ?

Dans son évaluation mondiale de l’état de la biodiversité en mai 2019, l’IPBES a dressé un constat alarmant de l’effondrement de la nature à un rythme sans précédent. Pour enrayer cet effondrement, l’IPBES appelle à des changements en profondeur sur les plans économique, social, politique et technologique, appelés aussi "changements transformateurs". Ces changements transformateurs concernent notamment nos représentations du vivant, nos relations au vivant. Les leviers pour faire évoluer ces représentations et relations sont d’ordre culturel au sens anthropologique du terme. Ils sont ceux qui fondent notre culture : le système éducatif, les arts et la culture, la formation supérieure et professionnelle, les institutions, les systèmes de valeurs, les normes et technologies, les croyances… Il nous faut passer à autre chose en construisant de nouveaux récits refondant nos systèmes sociaux, économiques et culturels autour et par le vivant (Morizot, 2017).

Image
Inventaire scientifique mené par les élèves dans le projet 2018-2019 de l'Aire marine éducative Simone Veil de La Rochelle)

Notre relation au vivant et la construction de nouveaux récits autour et par le vivant sont explorées :

  • par de nombreux scientifiques dans le domaine des humanités environnementales. À titre d’exemple, la publication collective Société, nature, biodiversité (CGDD, 2021) rassemble quelques-unes de ces recherches et dresse un premier panorama des représentations sociales et formes d’appropriation des Français de la « nature ». Elle pointe la variété des points de vue et la complexité des interactions entre les citoyens et le monde vivant qui les entoure,
  • via de nombreuses initiatives, impulsées par différents acteurs, différentes structures, qui mettent en œuvre des actions de mobilisation, d’éducation, des initiatives artistiques, etc. Ils investissent le registre des relations humains non-humains. Ces initiatives sont multiformes (universités populaires, débats publics, festivals, spectacles, formations...) et se déroulent à différentes échelles sur tout le territoire.

Néanmoins les politiques et l’action publique demeurent peu connectées avec les recherches et les initiatives. Elles prennent peu en compte cette dimension et ne contribuent pas encore à leur mise en réseau ni à la massification de ces recherches et de ces actions sur le rapport au vivant.

Identifier et définir des actions à mener pour initier des changements

Image
 Randonneurs devant l'interféromètre du plateau de la Bure, un réseu de radiotélescopes (Céline Lecomte, OFB)

L'OFB se saisit de la question avec l'intention d’en faire un levier pour mieux mobiliser la société. Via ses actions et celles de ses partenaires, l’objectif in fine est de lutter plus efficacement contre l'effondrement de la biodiversité. Ainsi, il a ouvert un chantier sur les « relations entre humains et non-humains » structuré autour de plusieurs axes :

  • un recensement et une mise en visibilité d'initiatives existantes,
  • un soutien et une observation en temps réel d'actions inspirantes,
  • des échanges avec des penseurs et des acteurs du changement,
  • la définition collective d'une feuille de route et son animation pour faire essaimer des initiatives inspirantes et intégrer les relations humains - non-humains dans les politiques publiques

La feuille de route s’articule autour de 5 leviers d’action, ainsi qu’un 6e levier transversal dédié à son animation :

  • le 1er levier a pour objet l’acquisition de connaissances sur nos relations au vivant, à travers des actions de recherche scientifique, des études etc.,
  • le 2e levier permet d’accompagner et d’observer dans la durée des expérimentations visant à transformer ces relations, à travers la gouvernance, les droits de la nature, les pratiques de gestion…,
  • les leviers suivants permettent de diffuser les connaissances acquises pour amplifier les changements, à travers des actions de communication, de formation, mais aussi un travail d’appui aux politiques publiques pour y intégrer les relations au vivant, dans le champ de la gestion de la biodiversité, de l’éducation, de la santé…

De l'avancement des réflexions aux actions et outils à mettre en place : les ressources

Des échanges pour comprendre

L’OFB organise des temps de rencontres appelés “conversations stratégiques”, qui croisent les apports de travaux académiques et de mises en œuvre pratiques autour d’une question spécifique.

Image
Panneau de la réserve d'Orlu à Mourtès (Léo Poudré, OFB)

Dans la société et à tous âges, gouvernance

Création, art et littérature

Image
Cadavre de poisson rejeté par un pécheur sur la plage de Cayenne (photo Concours Nature menacée, Alain Guillem, OFB)

Droit et économie

Des rencontres pour avancer collectivement

Pour mener à bien ce chantier, l’OFB soutient et participe également à différents évènements et expérimentations.

Aller plus loin

  • Enquête d'avenir n° 23 - Être(s) Vivant(s), podcast avec Christophe Aubel, directeur général délégué de l’OFB en charge de la mobilisation de la société
  • Être(s) vivants : l’amnésie environnementale, 1er épisode d’une série de podcasts de l’OFB sur les relations entre humains et non-humains.

[Journées d’échanges techniques - en ligne] Amnésie environnementale et (re)connexion à la nature | Evénement |

L’amnésie environnementale et la diminution des expériences de nature peuvent expliquer en partie notre difficulté à nous mobiliser face aux enjeux de biodiversité. Cette journée d’échanges a pour objectif de mettre en lumière des solutions opérationnelles pour lutter contre cette amnésie et ses effets, et reconnecter chacun à la nature.

Jet2023_Amnesie-environnementale.png

Relations humains – biodiversité | Page éditoriale

Objectif général : saisir et rendre visible les relations multiples et complexes que les hommes entretiennent avec la biodiversité et la nature.