Relations humains – biodiversité
Objectif général : saisir et rendre visible les relations multiples et complexes que les hommes entretiennent avec la biodiversité et la nature.
Perceptions et représentations
Faire évoluer nos relations avec le vivant, pour changer notre manière de vivre et de se représenter la nature | Page éditoriale
Nos relations avec le vivant sont un levier d'action, une voie pour activer les changements transformateurs préconisés par l’IPBES. Faire évoluer ces relations entre nous humains et les "non-humains", c’est mettre le vivant au cœur de notre façon de penser, d’habiter le monde, de nos actions et de nos pratiques. En s’appuyant sur ses dispositifs de mobilisation et de diffusion des connaissances, ses liens avec la recherche, sa forte implantation territoriale et sa capacité de mise en réseau, l’OFB cherche à amplifier le passage à l’action à toutes les échelles.
[Série vidéo] Méthod'eau, les micropolluants vus par les sciences humaines et sociales | Vidéo | mars 2018
En partenariat avec l'Agence française pour la biodiversité, Arceau-IdF s'est proposé de réaliser une synthèse des résultats des équipes SHS sous la forme de plusieurs courts-métrages. Cela a permis de rendre visible les progrès d'expertise dans le champ des micropolluants dans les eaux urbaines, et de mettre ces connaissances à disposition de gestionnaires de l'eau, collectivités territoriales, acteurs de bassins, mais aussi du grand public.
Lutter contre les micropolluants dans les milieux aquatiques : quels enseignements des études en sciences humaines et sociales ? n°32 | Comprendre pour agir | septembre 2018
En dépit des progrès pour traiter les eaux usées, de nombreux micropolluants se retrouvent dans les milieux aquatiques. Cette pollution invisible à l'oeil nu est un enjeu de société : ce sont nos modes de production et de consommation qui sont responsables. Qu'elle soit ou non accompagnée d'innovations techniques, la lutte contre les micropolluants requiert obligatoirement des changements de pratiques dans le milieu professionnel, l'espace public et à la maison.
Connaître les perceptions et les représentations : quels apports pour la gestion des milieux aquatiques ? | Comprendre pour agir | décembre 2014
La gestion intégrée de l’eau et des milieux aquatiques conduit à porter une attention particulière aux perceptions et aux représentations qu’en ont les différents acteurs (gestionnaires, élus, usagers, public...). Cet ouvrage, illustré d’études de cas, d’encarts méthodologiques et de retours d’expériences, présente les apports des études de perceptions et de représentations dans la mise en oeuvre des projets de gestion des milieux aquatiques.
Autre ouvrages
- Les représentations du tout-à-l'égout et leurs déterminants : analyse socio-psychologique des perceptions et des intentions comportementales (livrable 2.1.a) - Projet Lumieau-Stra, rapport de synthèse - 2017
- Les représentations et les pratiques associées aux cours d'eau en Martinique - 2015
- État de l'art sur les résidus de cosmétiques dans les milieux aquatiques. Livrable 1.2 du projet Cosmet'eau : Lancement et traitement de l'alerte - 2015
L'amnésie environnementale et la diminution des expériences de nature
L’amnésie environnementale recouvre l’idée qu’au fil des générations, nous « oublions » un contexte de vie dans lequel la nature était davantage présente (Kahn, 2002). Plus précisément, chaque individu construirait sa relation au monde à partir des expériences de son enfance ; ainsi, les générations qui se succèdent construisent leurs représentations du bon état de la nature sur des référentiels différents.
L'amnésie environnementale accentuée par une diminution des expériences de nature dans nos sociétés occidentales (Pyle, 1978)
- Plusieurs études réalisées en Europe, aux États-Unis et au Japon montrent que, en moyenne, la fréquentation des espaces de nature par les enfants diminue drastiquement d'une génération à l'autre (Soga et Gaston 2016).
- Or, le contact avec la nature encourage les émotions, attitudes et comportements positifs envers l’environnement (Fleury et Prévot, 2020).
- Par ailleurs, la fragmentation et la rareté des expériences peuvent, dans certains cas, accroître notre méconnaissance des mécanismes adaptatifs de la nature, diminuer notre sentiment d’appartenance à la nature et amplifier l’amnésie environnementale et ses effets.
Illustrations - exemples
Une étude montre que chaque génération de pêcheurs considère la quantité de poissons qu'il rencontre au début de sa carrière comme son point de référence et que, aux États-Unis, les pêcheurs plus âgés dénombrent plus de lieux de pêche dégradés que les jeunes (Pauly, 1995).
En France, l’enquête "les Français et la nature" a montré que les rapports à la nature diffèrent entre générations et qu’ils sont liés au cadre de vie des individus durant leur enfance (voir détail dans l'accordéon ci-dessous).
L’amnésie environnementale chez les Français - Enquête Les Français et la nature, 2020
L’enquête "Les Français et la nature" conduite en 2020 a permis d’explorer en profondeur la place qu’occupe la nature dans l’imaginaire collectif et dans les préoccupations sociales (Pautard et al., 2021). Pilotée par le ministère de la Transition écologique, elle a été menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française.
Son analyse a permis d’illustrer la relation entre le rapport des Français à la nature et le cadre de vie de leur enfance, en lien avec les enjeux d’amnésie environnementale.
- Rappelant que “L’enfance représenterait une période clef dans la formation du phénomène d’amnésie générationnelle environnementale” Maurice et Baudry (page 93) montrent que "les individus plus âgés et d’enfance rurale sont plus susceptibles d’avoir intégré des états de référence moins dégradés, tandis que ceux vivant là où le processus d’artificialisation est marquant [...] sont susceptibles d’avoir fait l’expérience par eux-mêmes d’une dégradation d’espaces (semi-)naturels par l’urbanisation."
- Cosquer et al. (page 97) font état “d'une relative stabilité perçue du processus de dégradation des milieux naturels chez les plus jeunes (moins de 25 ans) et une moindre perception de la contribution de diverses activités humaines à la dégradation de la nature en France."
- Enfin, Millot et Bléhaut (page 111) montrent que "Les préoccupations environnementales des plus jeunes se distinguent de celles du reste de la population en ce qu’elles se détachent de la matérialité des impacts. [...] Leur attention se porte davantage sur des enjeux moins directement appropriables, mais qui leur ont davantage été enseignés dans le cadre de leur parcours de formation".
Transformer des freins en moteurs ?
L’amnésie environnementale et la diminution des expériences de nature peuvent ainsi expliquer en partie notre difficulté à nous mobiliser face aux enjeux de biodiversité (Papworth et al., 2009) et à construire des récits alternatifs au récit dominant, freinant ainsi l’activation des changements transformateurs nécessaires pour inverser la tendance à l’érosion de la biodiversité.
Elle peut cependant constituer le moteur de l’émergence d’un désir et de démarches individuelles et collectives de reconnexion et de réappropriation (Fleury et Prévot, 2017), démarches souvent fragiles et localisées, dans des conditions qui restent à éclairer et partager.
À (re)voir ou lire
[Journées d’échanges techniques - en ligne] Amnésie environnementale et (re)connexion à la nature | Evénement |
L’amnésie environnementale et la diminution des expériences de nature peuvent expliquer en partie notre difficulté à nous mobiliser face aux enjeux de biodiversité. Cette journée d’échanges a pour objectif de mettre en lumière des solutions opérationnelles pour lutter contre cette amnésie et ses effets, et reconnecter chacun à la nature.
JET Comment améliorer la mise en visibilité des eaux souterraines et de leurs enjeux de gestion ? Nov 2018 | Evénement |
Cette journée a eu lieu dans le cadre de la valorisation des résultats d’une étude scientifique SHS conduite pour l’AFB sur le sujet en 2016-2017 par le CNRS/IFP. L’étude a fait un recensement et une analyse de dispositifs de mise en visibilité dans le cadre de 11 SAGE ou contrats dédiés à une ressource souterraine. D’autre part, une mise en perspective à partir d’expériences en Inde a été faite.
Vidéos (films, schémas interactifs et webconférence)
- Micropolluants dans l'eau, une emprise invisible - 2019 (Arceau-IdF et AFB)
Évaluation et services rendus
Combien coûte la dégradation des milieux aquatiques pour les usagers de l'eau ? L'évaluation des dépenses compensatoires | Comprendre pour agir | janvier 2017
La dégradation des milieux aquatiques peut contraindre des acteurs à engager des dépenses pour maintenir leurs activités dépendant d’un usage de l’eau, alors qu’ils ne sont pas responsables de cette dégradation. L’évaluation de ces dépenses dites compensatoires a plusieurs intérêts. Cette publication qui s'adresse notamment aux gestionnaires de bassins, revient sur cette notion de dépenses compensatoires et présente une méthode et des outils pour les chiffrer.
Evaluer les services écologiques des milieux aquatiques : enjeux scientifiques, politiques et opérationnels | Comprendre pour agir | décembre 2011
Les services écologiques produits par les milieux aquatiques font l’objet d’un intérêt croissant de la part des acteurs concernés par la qualité et la gestion durable de ces milieux. Cet ouvrage présente les enjeux de l'évaluation de ces services, les concepts et méthodes à utiliser, et des propositions concrètes pour les mettre en œuvre.