Milieux marins et côtiers

Image
Fonds rocheux dans la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls (Emmanuelle Rivas)

Les eaux côtières et marines peuvent sembler monotones vues de la surface, mais ces milieux sont au contraire riches en biodiversité et soumis à de nombreuse fluctuations : vents, marées, saisons, variations climatiques, salinité, courants... Sous la colonne d'eau, les fonds accueillent différents habitats, abritant nombre d’espèces marines aux différents stades de leur cycle de vie. Primordiaux en termes de fonctionnalités écologiques, mers et océans sont le poumon de la planète, également témoins des changements et des différentes pressions d'origine humaine subis.

Des milieux structurés par des caractéristiques mouvantes

Image
Fonds sous-marins martiniquais (Benjamin Guichard, OFB)

Les milieux côtiers se distinguent des milieux marins par une notion de périmètre : ils concernent les zones allant jusqu'à 12 miles nautiques de la côte, soit environ 22 km. Verticalement deux type de milieux se côtoient :

  • l'eau libre de la colonne ou masse d'eau : les habitats pélagiques, fréquentés pas le pelagos c'est-à-dire tous les organismes vivants de pleine mer, sans contact avec le fond,
  • les fonds marins : les habitats benthiques.

Coté biodiversité, en eau libre les organismes planctoniques constituent la base de la chaîne trophique. Le développement du phytoplancton et du zooplancton, contrôlé par la température, la lumière et la disponibilité en nutriments, est une ressource alimentaire pour de nombreux organismes.

Image
Étoiles de mer rouges (Echinaster sepositus), posées sur un substrat rocheux recouvert d'un herbier de posidonie (Posidonia oceanica), PNM du cap Corse et de l'Agriate (Daniel Buron)

Les fonds abritent nombre d’espèces marines aux différents stades de leur cycle de vie : invertébrés, poissons, mammifères marins ou encore de tortues marines. Ces habitats benthiques se répartissent en fonction de leur profondeur, de la côte vers le large, et de leur nature, vaseux, rocheux ou sableux. La végétation est surtout composée d’algues, mais aussi de plantes à fleurs.

Les milieux marins et côtiers sont soumis :

  • aux assauts du vent : il forme la houle, agite la surface de l’eau, donne naissance aux vagues déferlant sur les côtes du littoral,
  • à l'influence des marées, oscillant au cours de la journée. Dans l'Hexagone, le marnage est élevé sur les côtes de la mer du Nord, la Manche et l’Atlantique, mais limité en mer Méditerranée. "Dans les Outre-mer, les marées sont aussi très faibles aux Antilles françaises et à la Réunion, mais peuvent dépasser 3 mètres en Guyane française et à Mayotte." (Source eaufrance.fr)
  • aux variations saisonnières marquées, tels que des apports fluviaux plus ou moins importants,
  • mais aussi aux fluctuations climatiques influençant bon nombre de paramètres abiotiques tels que les courants, l’intensité des vagues, la salinité ou encore la température de l’eau, qui structurent la dynamique des communautés biologiques.

Fonctionnalités écologiques : de l'alimentation ou la qualité de l'air à la protection des côtes

Les milieux côtiers et les habitats benthiques jouent une multitude de rôles au sein des écosystèmes : abri, nourricerie pour certaines espèces du large, reproduction, stabilisation et oxygénation des sédiments, nurseries, atténuation de l'hydrodynamisme...

Image
Fonds sous-marin tropicaux à Mayotte (Eric Hansen, OFB)

Ils accueillent ainsi des habitats particuliers tels que les bancs de maërl, structures calcaires très riches en biodiversité, les récifs d'hermelles ou les herbiers. Les herbiers de zostères et de posidonies, espèces d’algues et de plantes à fleurs. Les herbiers de posidonies ne s’observent que sur le littoral méditerranéen, alors que les zostères s’observent sur l’ensemble du littoral hexagonal.

Dans les territoires d’Outre-mer, les récifs coralliens hébergent une biodiversité exceptionnelle : c'est l'habitat le plus riche de la planète. Son rôle est capital dans les sociétés humaines : protection du trait de côte contre les tempêtes, production halieutique, etc.

Quelles menaces pèsent sur ces milieux ?

Les milieux marins, particulièrement les zones côtières, sont marqués par les activités humaines. Ces zones :

  • concentrent de nombreuses activités et usages tels que la pêche, l’élevage marin, le transport maritime, la production d’énergies renouvelables, l’extraction de matériaux marins, l’artificialisation du littoral ou encore le tourisme,
  • subissent ainsi de nombreuses pressions tels que la surexploitation des ressources, ou les pollutions et rejets/déchets contaminant l’ensemble de la chaîne trophique.

Ces effets se combinent à ceux du changement climatique. L’élévation du niveau de la mer, le réchauffement de l’eau et l’acidification des océans perturbent l’ensemble des écosystèmes et entraînent leur dégradation. Directement ou par ricochet, l’ensemble des espèces qui en dépendent sont impactées. En effet, ce sont des habitats clés pour de nombreuses espèces, pour leur croissance, leur reproduction et leur alimentation.

Image
Echouage d'un dispositif de concentration de poissons dérivant en mai 2023, PNM de Mayotte (Sébastien Quaglietti, OFB)

Les pressions subies sont comme pour d'autres milieux de différents types :

    • pressions physiques des fonds marins (étouffement, colmatage, nature et répartition des sédiments...),
    • espèces exotiques envahissantes,
    • pollutions,
    • pression démographique, artificialisation du littoral
    • surexploitation des ressources vivantes,
    • changement climatique et acidification.

Aller plus loin : État du milieu marin et Activités et usages liés au milieu marin sur le SIMM (milieumarinfrance.fr)

En savoir plus

Sur les milieux et les espèces

Les mammifères marins | Page éditoriale

En soutien aux politiques publiques nationales et européennes et aux engagements internationaux, les actions menées par l'Office français de la biodiversité sur les mammifères marins visent 3 objectifs : mieux connaître ces espèces, mieux les protéger, et accompagner les acteurs et usagers de la mer pour faire évoluer les pratiques et leurs impacts sur cette grande faune marine.

Grands dauphins dans le Parc naturel marin d’Iroise (B. Guichard/OFB)

Les espèces amphihalines | Page éditoriale

Saumon, anguille, esturgeon, lamproies, aloses... Les populations de poissons grands migrateurs subissent un déclin continu depuis plusieurs décennies. Certaines d’entre elles figurent aujourd’hui sur la liste rouge mondiale des espèces menacées. La présence d’obstacles à la migration, l’altération de la qualité de l’eau et de leurs habitats ainsi que la surpêche en sont les principales causes.   

Guide de détermination des habitats terrestres et marins de la typologie Eunis | Guides et protocoles | novembre 2018

La typologie Eunis (European Nature Information System) est une classification des habitats naturels, semi-naturels et anthropiques des secteurs terrestres et marins d'Europe sur tous types de milieux. Ce guide est un outil d'accompagnement à l'identification des habitats avec cette typologie.

GP2018 Eunis Couverture BD

Sur les projets, activités et pratiques en mer

Life intégré Marha | Projet

Depuis 2017 l’OFB pilote le projet Life Intégré Marha qui appuie et mobilise les acteurs de Natura 2000 afin de rétablir et maintenir le bon état de conservation des habitats naturels marins. Ce projet européen interdisciplinaire rassemble jusqu’en 2025 scientifiques et gestionnaires de sites Natura 2000 pour intervenir sur tous les leviers de préservation des habitats marins : gouvernance, financement, formation, sensibilisation.

Logo_Marha

Pêche maritime professionnelle et biodiversité marine : enjeux et conciliation | Page éditoriale

La pêche maritime professionnelle est une des pressions importantes qui s’exercent sur la biodiversité marine, tout en participant à l'enjeu de souveraineté alimentaire. Dans le cadre des coopérations menées avec les professionnels, de nombreux travaux font avancer les connaissances autours de ces impacts et fournissent des éléments techniques afin de les prévenir ou limiter via l'adaptation des pratiques. Informations sur les coopérations et dispositifs existants, retours d'expériences, études ou supports de formations... abordent différentes thématiques ou espèces.

(Comité national des pêches maritimes et des élevages marins - CNPMEM)

Éconaviguer dans une aire marine protégée | Page éditoriale

Le programme « Éconaviguer dans une aire marine protégée » a 3 objectifs : coordonner le développement de l’éconavigation dans le réseau des aires marines protégées, accompagner les projets territoriaux proposés par des membres du réseau, et pérenniser une stratégie d’action basée sur l’entraide et le retour d’expérience.

Carenage-Carteret-Manche_LaurentMignauxMEDDE

Toute la documentation disponible sur ce site

La pollution plastique - De nouvelles connaissances et des pistes pour l’action publique | Rencontres-synthèse |

Bien visibles ou microscopiques, les plastiques sont désormais disséminés partout à la surface du globe. Comment retracer et quantifier leurs flux depuis les cours d'eau jusqu'en mer ? Quels sont les impacts de cette pollution sur le vivant ? Comment limiter ses effets et la réduire à la source ?... Telles sont les problématiques abordées dans cet ouvrage à travers les récentes avancées de la recherche française et les retours d'expériences de divers acteurs.

Alyte accoucheur, Crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) | Fiches Espèces |

L’Alyte accoucheur est une espèce de crapaud protégée, adaptable à des milieux variés tant qu'il se trouve à proximité de points d’eau. Il apprécie particulièrement les lieux bien ensoleillés et plutôt chauds. À noter : le mâle porte sur lui et prend soin des œufs de la ponte à l'éclosion.

Blongios nain, Butor blongios (Ixobrychus minutus) | Fiches Espèces |

Le Blongios nain ou Butor blongios est une espèce protégée de héron, le plus petit d'Europe. Nicheur en France, il migre pour passer l'hiver au sud du Sahara.

La biosécurité, indispensable levier pour prévenir les invasions biologiques des eaux continentales et marines - n°74 | Rencontres |

Réunissant des participants de différents pays (Angleterre, Belgique, France, Irlande), ces rencontres ont été consacrées à la biosécurité des eaux continentales et marines comme moyen de prévention des invasions biologiques. Des échanges de bonnes pratiques et de retours d’expériences entre ces pays ont permis d’identifier des synergies et de formuler des recommandations.

Génie écologique. Et si on pensait « éco-conception » ? n°73 | Rencontres |

OEuvrer à la restauration des milieux naturels implique aussi de privilégier l’utilisation de matières premières locales et de matériaux « propres », de la production des produits à leur fin de vie. C’est le sens de la démarche d’éco-conception que les projets de génie écologique doivent s’approprier davantage, entre solutions déjà existantes et filières à développer.