Couleuvre à collier (Natrix natrix)

Données du document
Auteur(s)
Renaud Puissauve et Sophie Cohen, MNHN
Structure(s) autrice(s)
MNHN
Patrinat
Éditeur(s)
Office français de la biodiversité (OFB)
Collection
Fiches Espèces
Date d'édition
Type
Fiche espèce
Statut de l'espèce
évaluée
menacée
protégée
réglementée
Image
Contenu

La Couleuvre à collier est une espèce protégée de reptile qui fréquente des habitats variés, des zones humides principalement (bords de cours d’eau, mares, étangs…) mais parfois aussi des milieux plus secs (landes, haies, lisières et clairières forestières, cultures et jardins…). 

Fiche d'identité

Nom

  • Latin : Natrix natrix (Linnaeus, 1758)

ClassificationChordata / Squamata Merrem / Natricidae Bonaparte / Natrix Laurenti

Statuts de conservation (listes rouges UICN)

  • Liste mondiale : préoccupation mineure (LC)
  • Liste française : préoccupation mineure (LC)

Statut réglementaire : protégée

Morphologie
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Couleuvre à collier (Pascal Avignon, OFB)


La Couleuvre à collier est un serpent reconnaissable à la zone claire derrière sa tête, son "collier".

À noter
Les valeurs présentées dans cette fiche sont données à titre indicatif et peuvent varier en fonction des conditions climatiques, de l'altitude et de la latitude, et des caractéristiques propres à chaque population.

Habitat

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Couleuvre à collier au bord de l'eau (Stéphane Beillard, OFB)

Une couleuvre très adaptable

La Couleuvre à collier est une espècequi fréquente des habitats variés, en particulier les zones humides (bords de cours d’eau, mares, étangs, roselières, tourbières…). Parfois elle habite aussi des milieux plus secs (landes, haies, lisières et clairières forestières, collines, talus, cultures et jardins…)

Elle recherche des zones avec une couverture végétale et un ensoleillement important.

Aires de repos

Les sites d’hibernation, fréquentés de fin octobre à début mars sont variés : fissure dans un mur, trou de rongeur, souche, cave… Ces abris peuvent également être recherchés en dehors de cette période, par exemple pour la digestion.

Image
Couleuvre à collier (Philippe Massit, OFB)

Sites de reproduction

Pour la reproduction, la Couleuvre à collier utilise des sites réunissant chaleur, humidité. Elle recherche alors les tas de matériaux organiques dont la décomposition produit la chaleur nécessaire :

  • de façon naturelle, des troncs d’arbres ou des amoncellements de bois flotté en décomposition offrent de telles conditions,
  • des structures aménagées par l’homme peuvent également remplir ce rôle, comme les tas de compost, de fumier, de sciure ou de foin.

Les pontes de plusieurs femelles (et plusieurs espèces) peuvent être regroupées sur un même site. Les femelles peuvent être fidèles aux sites de ponte d’une année à l’autre, en particulier du fait du manque de sites de reproduction à disposition.

Types d’habitats associés

  • Typologie Eunis : C1 - Eaux dormantes de surface / C2.3 - Cours d’eau permanents non soumis aux marées, à débit régulier / C3 - Zones littorales des eaux de surface continentales / E3 - Prairies humides et prairies humides saisonnières / E5 - Ourlets, clairières forestières et peuplements de grandes herbacées non graminoïdes
  • Corinne Biotope : 22 - Eaux douces stagnantes / 24.1 - Lits des rivières / 53 - Végétation de ceinture des bords des eaux / 37 - Prairies humides et mégaphorbiaies / 31 - Landes et fruticées / 84.2 - Bordures de haies

Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques...)

L’activité dépend en bonne partie de la température : la Couleuvre à collier est active à partir de 14°C dans l’eau et 12°C dans l’air.

Une alimentation à base de vertébrés aquatiques

La proximité de l’eau sera également un facteur important pour l’alimentation de la Couleuvre à collier. Notamment car les adultes consomment principalement des vertébrés aquatiques vivants : amphibiens (grenouilles, crapauds, rainettes, tritons et salamandres) et poissons d’eau douce).
Ce reptile se nourrit rarement de vertébrés terrestres : micromammifères (campagnols, musaraignes, mulots) et oiseaux.

Les juvéniles mangent des larves de tritons et des têtards.

Reproduction

L'espèce nécessite de la chaleur et de l’humidité pour la ponte.

Les périodes d'activités principales sont février-mars à juin puis septembre-octobre.

Comportement (mode de vie, domaine vital)

Espèce principalement diurne, la Couleuvre à collier se déplace au sol ou en chasse dans l’eau.

Domaine vital

Différentes études estiment le domaine vital de l’espèce entre 15 et 140 ha.

Déplacements

La Couleuvre à collier est une espèce fortement mobile avec des déplacements quotidiens allant de quelques dizaines de mètres jusqu’à un kilomètre, principalement effectués pour la recherche de nourriture ou de partenaires.

Interactions écologiques et anthropiques

Facteurs limitant le déplacement

En raison de l’augmentation de la mortalité au niveau des points de passage, les linéaires de transport constituent un obstacle aux déplacements de la Couleuvre à collier.

Répartition géographique et situation de l'espèce

Réglementation

Statut juridique

  • Statut commerce international : aucun statut - Convention Cites
  • Statut européen : espèce de faune protégée - annexe III – Convention de Berne
  • Statut national : espèce protégéeArrêté du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés sur le territoire métropolitain protégés sur l'ensemble du territoire national et les modalités de leur protection

Réglementation

  • Arrêté du 28 juin 2021 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion - interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants

Observation, étude et gestion

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Mesure de la tête d'une couleuvre à collier dans une étude de la Réserve naturelle régionale du bocage des Antonins en 2021 (Philippe Massit, OFB)

Méthodes de détection

Elle peut être détectée :

  • active en déplacement à terre ou dans l'au,
  • lorsqu’elle est en thermorégulation le long de lisières bien exposées (au printemps surtout),
  • et c’est une des espèces de serpent dont la présence est facilement détectée par la méthode des plaques (ou « abris artificiels »).

Gestion : à savoir pour tout projet impactant les milieux concernés

  • Se renseigner auprès des organismes scientifiques et techniques compétents (établissements publics, associations locales, fédération de pêche, associations naturalistes, bureaux d’études)
  • Se rapprocher des services de l'État instructeurs de votre région (services chargés de l'environnement au sein des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DRIEE en Île de France) ou au sein des directions départementales des territoires).

Informations complémentaires et références

Informations complémentaires

Autres espèces protégées possédant des habitats similaires

Bibliographie

  • Lescure, J. & de Massary, J.-C. (coords), 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires & biodiversité), 272p.
  • Guiller G., Legentilhomme J., 2011. Suivi annuel d’un site de ponte collectif de Natrix natrix (Linnaeus, 1758) (Ophidia, Colubridae) en Loire-Atlantique. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l’Ouest de la France 33, 69–78.
  • Vacher J.-P., Geniez M., 2010. Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Parthénope collection. Biotope, Mèze, France.
  • Wisler C., Hofer U., Arlettaz R., 2008. Snakes and Monocultures: Habitat Selection and Movements of Female Grass Snakes (Natrix Natrix L.) in an Agricultural Landscape. Journal of Herpetology 42, 337–346.
  • Isaac L.A., Gregory P.T., 2007. Aquatic versus terrestrial locomotion: comparative performance of two ecologically contrasting species of European natricine snakes. Journal of Zoology 273, 56–62.
  • Graitson E., Naulleau G., 2005. Les abris artificiels : un outil pour les inventaires herpétologiques et le suivi des populations de reptiles . Bulletin de la Société Herpétologique de France 115, 5–22.
  • Macartney, J.M., Gregory, P.T., Larsen, K.W., 1988. A Tabular Survey of Data on Movements and Home Ranges of Snakes. Journal of Herpetology 22, 61–73.
  • Meister B., Ursenbacher S., Baur B., 2012. Grass Snake Population Differentiation over Different Geographic Scales. Herpetologica 68, 134–145.
Périmètre du document
Emprise géographique
Nationale
Zone
France hexagonale
Corse
Langue du document
Français
Milieux
Milieux aquatiques continentaux
Milieux humides
Milieux ouverts
Groupes d'espèces
Amphibiens et reptiles
Domaines d'action
Données et connaissances
Communication et sensibilisation