Le lièvre variable et le lagopède alpin face au changement climatique

Données du projet
Mise à jour
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Lagopede alpin (Bertrand Muffat-Joly)
Lagopède alpin (Bertrand Muffat-Joly)

Espèces emblématiques de haute montagne, le lièvre variable et le lagopède alpin se caractérisent par des comportements hautement performants face au froid. Dans un contexte de réchauffement climatique, comment ces espèces vont-elles évoluer ? C’est ce que les acteurs du projet POIA Espèces arctico-alpine ambitionnent de mieux comprendre pour anticiper les mesures de protection de ces espèces.

Dans le massif des Alpes, la hausse des températures entraîne des modifications des habitats naturels, lesquels abritent des espèces, comme le lièvre variable (Lepus timidus) et le lagopède alpin (Lagopus muta), très adaptées aux conditions de vie en haute montagne.

De la connaissance des espèces à la gestion des espaces alpins

Espèces « arctico-alpines », souvent qualifiées de relictes glaciaires, le lièvre variable et le lagopède alpin se trouvent sur l’arc alpin français, de la Haute-Savoie jusqu’aux Alpes-Maritimes.
Le manque de connaissance sur ces deux espèces, notamment dû aux conditions d’accès difficiles en haute altitude, ne permet pas de suivre l’évolution de leur population ni de connaître leur degré de vulnérabilité face au changement climatique. C’est pour combler ces lacunes qu’a été lancé en 2020 le projet de recherche « POIA Espèces arctico-alpines ». Avec comme but ultime : envisager des mesures de gestion des espaces alpins qui soient adaptées au changement climatique et aux autres pressions humaines auxquelles ils sont soumis : fréquentation touristique, pastoralisme, fragmentation et perte des habitats liées par exemple aux infrastructures (routes, remontées mécaniques…).

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Carte d’identité du projet

Nom : programme opérationnel interrégional du massif des Alpes - Espèces artico-alpines

Budget : 973 000 €
Dates : 2020 - 2022
Partenaires : Centre de recherches sur les écosystèmes d'altitude (CREA) Mont-Blanc, Parc national des Écrins, Parc naturel régional du Queyras, Office français de la biodiversité (OFB), Parc national du Mercantour (pilote du projet)
Sites suivis : massif du Dévoluy (OFB), massif de Haut-Giffre (OFB), massif du Queyras, massif du Mercantour, massif des Ecrins

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Financement :

Les objectifs scientifiques

Les partenaires du projet s’appuient sur des techniques d’analyse génétique, des outils de détection en bioacoustique et des dispositifs de suivi par GPS afin de lever les contraintes d’accès aux milieux. Plus précisément, le projet vise 3 grands objectifs, auxquels une dizaine d’agents de l’OFB contribuent :

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Lievre variable (Bertrand Muffat-Joly)
Lièvre variable (Bertrand Muffat-Joly)
  • étudier la distribution spatiale de ces deux espèces, à partir d’observations visuelles des animaux, de recueil d’indices de présence, tels que les crottes pour le lièvre variable ou encore par l’enregistrement des chants des mâles de lagopède. Le but est de modéliser leur répartition géographique actuelle et de prédire leurs évolutions à l’échelle alpine à partir des différents scénarios climatiques du Giec ;
  • mener un suivi génétique non-invasif sur l’ensemble des sites à partir d’échantillons biologiques récoltés sur le terrain comme les plumes pour le lagopède ou les crottes pour le lièvre variable. L’enjeu est de déterminer si les populations d’une espèce sont connectées les unes aux autres et, pour les populations qui s’avèrent être isolées, d’identifier leur niveau de diversité génétique et donc leur degré de vulnérabilité ;
  • analyser les modalités d’utilisation de l’habitat par les femelles lagopèdes lors de la reproduction, à une échelle spatiale fine (5 mètres de précision), afin de définir les habitats les plus favorables. L’objectif final est de protéger ces habitats privilégiés vis-à-vis des usagers de la montagne (randonneurs, skieurs…) pour éviter qu’ils ne perturbent les oiseaux en période de reproduction, facteur clé de la survie de l’espèce. Cette analyse repose sur un suivi de femelles lagopèdes qui ont été individuellement équipées d’une balise GPS.

Résultats

Les années 2020 et 2021 ont été consacrées principalement à la récolte de données sur le terrain. Les différentes analyses de ces données ont été réalisées en 2022 pour la plupart des actions du POIA.

Les résultats finaux prennent la forme d'un rapport ou de supports de vulgarisation.

Le programme POIA sur les espèces arctico-alpines s’est terminé en mars 2023 par un séminaire de clôture. Mais certaines questions restent encore ouvertes et la recherche continue !

Contact

Charlotte Perrot, pilote du projet pour l’OFB, charlotte.perrot (a) ofb.gouv.fr