Une rivière de contournement sur le Cher

Données du document
Rédaction
01/09/2012
Mise à jour
01/09/2012
Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

Au cœur de la ville de Tours, la rivière de contournement du barrage de Rochepinard sur le Cher a été mise en eau en avril 2011. Cette réouverture de l’axe marque une étape clé dans la reconquête des potentialités migratoires du Cher qui peut accueillir anguilles, grandes aloses et lamproies marines.

Après l’effacement des barrages de Maisons Rouges sur la Vienne et de Blois sur la Loire, le barrage de Rochepinard sur le Cher était au premier rang des obstacles à traiter sur les principaux axes de migration du bassin de la Loire. Ce barrage, situé à l’entrée du bassin du Cher, infranchissable par les poissons migrateurs, était particulièrement difficile à aménager. En effet, le Cher a été entièrement recalibré dans la traversée de Tours au début des années 1970 puis urbanisé. Deux bras ont été redessinés autour d’une île artificielle et l’ancien barrage à aiguille de Rochepinard a été remplacé par deux grands barrages à clapets, de part et d’autre de l’île. Dans ce contexte, l’aménagement de passes à poissons classiques était irréalisable.

Après des années de mesures transitoires imposées à la ville de Tours pour abaisser les clapets des barrages lors des périodes de migration, une solution a été trouvée : la création d’une rivière artificielle de contournement des barrages de 200 mètres de long et 12 mètres de large. Elle est dotée de deux bras dans sa partie amont, dont l’un est dit « sportif ». Son alimentation en eau est délivrée par une vanne dont le franchissement est assuré au moyen de trois passes à poissons complémentaires.

L’Onema a contribué activement à l’opération en apportant ses conseils techniques aux maitres d’ouvrages – société d’économie mixte de la Touraine, agglomération Tours plus, ville de Tours – et en encadrant le travail du bureau d’études pour la partie écohydraulique du projet, depuis sa conception jusqu’à la réalisation finale des travaux. Ce suivi d’aménagement va se poursuivre par la mise au point de la configuration hydraulique optimale pour rendre compatibles la libre circulation des poissons et la pratique du canoë kayak sur la branche sportive de la rivière.

Premier résultat : au printemps 2011, pour la première fois depuis la construction des barrages de Rochepinard au début des années 1970, des lamproies marines ont réussi à franchir l’ouvrage et à se reproduire plus en amont, dans le secteur de Chenonceau.

Contact : pierre.steinbach@afbiodiversite.fr

Promouvoir la restauration des milieux aquatiques au niveau européen
L’Onema s’est mobilisé lors d’un séminaire préparatoire au forum mondial de l’eau sur la préservation et restauration des milieux aquatiques. Co-organisé par le Centre européen pour la restauration des rivières et l’Onema, entre autres, ce séminaire a réuni en novembre 2011 à Ljubljana en Slovénie, une vingtaine d’organisations européennes. Les réflexions ont porté notamment sur l’exploitation et le partage des retours d’expériences et des meilleures pratiques sur la préservation et la restauration des rivières à travers l’Europe. Elles ont aussi abouti à des recommandations sur l’éducation du public. A cette occasion, l’Onema a fait valoir une sélection de 10 exemples d’opérations d’envergure de restauration hydromorphologique des cours d’eau menées en France, intéressantes par leur contexte de mise en œuvre.

Contact : camille.barnetche@afbiodiversite.fr

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