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Effacement de 4 seuils sur la Tardoire | Retour d'expérience
Les travaux d’effacement de 4 seuils d’anciennes forges et moulins, menés par le SYMBA Bandiat-Tardoire en 2023 dans le parc naturel régional du Périgord Limousin en Haute Vienne, ont conduit au rétablissement de 30 km de continuité écologique et à l’amélioration de la morphologie et des fonctionnalités de la Rivière et d'un de ses affluents. Ces interventions cumulées, situées en tête de bassin d’un cours d’eau classé en liste 1 et 2, visent à rétablir des habitats aquatiques diversifiés et la qualité de l’eau en agissant sur la température et la dilution, ainsi que la circulation des sédiments. Les anguilles, lamproies de planer, truites … pourront y trouver de nouvelles zones refuges. L’abandon de certains ouvrages, ainsi que les compromis trouvés avec les propriétaires pour maintenir les éléments de valeur patrimoniale liés aux activités métallurgiques et meunières multiséculaires ou à l’attachement des usagers, ont rendu possible ces travaux. Ainsi, après des fouilles archéologiques rendues nécessaires sur certains des sites, les seuils ont pu être arrasés, et les matériaux pour partie réutilisés dans la rivière. Certains canaux ont été conservés pour des raisons notamment paysagères. Ce projet, soutenu par European Rivers network, a été financé à 100% dans le cadre du programme européen « Open Rivers ».
Renaturation du ruisseau des Aulnes à Bouconville-sur-Madt | Retour d'expérience
Le ruisseau des Aulnes est un cours d’eau de 17 km qui traverse l’ancien étang de Girondel, classé espace naturel sensible (ENS) et occupant une surface totale de 67 ha. Vidé dans les années 70 afin de développer les activités agricoles de la région, il a été transformé en un ruisseau perché, rectifié et sur-calibré, impacté par la présence de sédiments de l’ancien lac et de produits phytosanitaires utilisés pour les cultures. La rupture entre l’étang et les pairies humides environnantes ainsi que l’appauvrissement de la diversité des habitats aquatiques et de la biodiversité des zones humides attenantes ont motivé les travaux de reméandrage, de création d’un nouveau lit mineur, de mares, et de zones tampons humides artificielles (ZTHA). Ceux-ci ont permis la reconnexion du cours d’eau aux zones humides alluviales, avec le développement de la végétalisation typique de zone humide - un élément de réponse décisif face à l’enjeu des assecs estivaux ; le retour à une diversité de faciès d’écoulements, et le rétablissement des capacités morphogènes, attestées par la présence de zones de débordement, de sur-élargissement et de phénomènes d’érosion. La phase d’études et d’inventaires du suivi hydrobiologique a permis d’observer plusieurs espèces protégées sur le site, et une plus grande population d’oiseaux. Le succès du projet a reposé sur la concertation des acteurs locaux et l’appui des institutions publiques, lui permettant de remporter le prix Solutions Fondées sur la Nature 2024.
Reconstitution du matelas alluvial de la Creuse à Descartes pour la préservation de la Grande Mulette | Retour d'expérience
Pour limiter l'impact des travaux conduits par la société LISEA, en charge de l'aménagement de la ligne à Grande vitesse Tours Bordeaux, une population de Grandes Mulettes (espèce protégée en danger d'extinction) a dû être transplantée sur le site de Rhonne à Descartes. Le bras secondaire dans lequel elles étaient implantées tendant à se colmater, la survie de cette population se trouvait en péril. Dans le cadre des mesures de compensation encore dues par la société, LISEA a financé une opération de recharge granulométrique de grande ampleur visant à rééquilibrer les flux entre les bras et à rétablir l'oxygénation et la température nécessaires à la préservation de la Grande Mulette. Les suivis dans le temps également financés permettent de rendre compte de l'évolution du site, indiquant que le débit dans le bras secondaire est supérieur à l’objectif de doublement fixé, que l’apport sédimentaire y est désormais satisfaisant et qu’il remplace la vase, permettant une diversification des habitats. Les suivis indiquent également le maintien de la population de lamproies dans le radier principal rechargé. Toutefois, une approche plus globale resterait à envisager car des obstacles en amont continuent de contrarier le déplacement des lamproies et le transport sédimentaire.
Restauration de la continuité écologique sur la Bresle par la remise en fond de vallée du cours d’eau à Sénarpont | Retour d'expérience
Les ouvrages du moulin de Sénarpont empêchaient l’accès à environ 8 km de cours d’eau en amont, tronçon dépourvu d’obstacles majeurs et favorable à la croissance et à la reproduction des espèces migratrices. Après une longue concertation, l'opération retenue est la remise du cours d'eau en fond de vallée. Les points forts de cette opération sont la restauration du fonctionnement global du cours d’eau et de ses annexes hydrauliques avec un coût assez modeste. 10 ans après les travaux, on peut observer des résultats concluants sur l’hydromorphologie du cours d'eau avec le retour à une diversité de faciès d’écoulement et le décolmatage du lit, mais aussi sur la restauration des habitats avec une bonne dynamique de conservation des truites de mer. Les opérations ont également permis le développement de zones humides dont 5000m2 de tourbière, offrant ainsi de nouvelles zones d’expansion de crue. La richesse de ce projet repose également sur l’influence positive qu’il a pu avoir sur certains propriétaires, initialement réticents, et qui se sont finalement tournés vers des actions de restauration de la continuité écologique.
Dérasement de seuils sur la rivière sauvage du Guiers Mort | Retour d'expérience
Au sein du PNR de Chartreuse, le secteur amont du Guiers Mort était encore marqué par deux obstacles transversaux, dont un à forte valeur patrimoniale, nuisant à la continuité écologique. Leur suppression était une condition à la labellisation Site Rivières Sauvages visée par les acteurs locaux. La fédération de pêche et son association locale, en lien avec le syndicat, le PNR, et en s'appuyant sur les Amis du Parc pour animer la concertation, ont mené à bien la suppression de ces deux obstacles, et assurent des suivis hydromorphologiques et piscicoles. La suppression des ouvrages a rétabli l’hydromorphologie du Guiers Mort, qui passe d’un style torrentiel à un profil fluvio-torrentiel, offrant alors des habitats plus diversifiés pour la biodiversité. Le rétablissement de la continuité écologique augmente également le potentiel reproducteur d'une truite méditerranéenne de souche endémique, et sa capacité à trouver refuge dans les zones plus fraîches en amont de la rivière, dans un contexte de réchauffement climatique. La destruction du seuil historique, élément patrimonial important de la région, s’est vue compensée par la valorisation du patrimoine naturel local, via le procédé de labellisation site Rivières Sauvages, soulignant ainsi la nécessité d’un équilibre entre attractivité touristique et préservation écologique, et des actions de concertation qui accompagnent les projets de restauration.
Reméandrage du ruisseau de la Blanchetais à Orgères | Retour d'expérience
Le ruisseau de la Blanchetais, cours d'eau rectifié situé dans une parcelle communale à l'interface entre une zone résidentielle et une zone agricole, a fait l’objet de plusieurs mesures de restauration incluant son reméandrage, une recharge granulométrique, la plantation de ripisylve, la création de zones tampons et l’installation d’une rampe en enrochements. Les objectifs de restauration de la morphologie du cours d’eau, de rétablissement des connexions entre le cours d’eau et ses zones humides associées, et d’optimisation des capacités auto-épuratoires du cours d’eau face aux cultures à proximité ont été atteints, comme en témoignent les différents suivis mis en œuvre (protocole CARHYCE, inventaire floristique d’espèces caractéristiques de zone humide…).
La restauration des fonctionnalités hydromorphologiques du cours d’eau avec le retour à différents faciès d’écoulement (mouilles de concavité) permet, dans un contexte de faibles débits d’étiage, aux espèces aquatiques de résister aux épisodes de sécheresse.
Toutefois, les efforts importants engagés sur le rétablissement de la continuité écologique ne rendent compte que d’une recolonisation biologique partielle, le cours d’eau étant également impacté à l’échelle du bassin versant.
Restauration de la tête de bassin versant de la Noë Molic (56) | Retour d'expérience
En contexte forestier, sur des terrains anciennement drainés, canalisés et plantés d'épicéas, l'Office National des Forêts a mené une opération de suppression des épicéas et de restauration de petits cours d'eau et de mares en tête de bassin versant afin de les reconnecter aux zones humides.
Les objectifs de ce projet visaient la restauration de la zone humide, la restauration de l’hydromorphologie du cours d’eau et la restauration des habitats humides patrimoniaux.
Les résultats mettent en évidence une hausse moyenne du niveau de la nappe, la reconstitution d’un lit mineur proche des conditions naturelles sur la partie amont, pouvant désormais déborder dans le lit majeur, restaurant ainsi la relation cours d’eau-nappe-zones humides. Sur le second segment restauré, la suppression du seuil a permis de rétablir la continuité écologique et de reconstituer les faciès d’écoulement.
La suppression des résineux aura permis un retour vers des habitats plus naturels qu’avant restauration, avec des espèces végétales adaptées aux zones humides.
Les objectifs du projet ont été atteints sur les volets de la restauration de l’hydrologie de manière globale, et de la restauration du fonctionnement hydromorphologique et biologique du cours d’eau. Sur la reconquête des habitats patrimoniaux, l’atteinte des objectifs est plus partielle, du fait d’une dynamique de recolonisation perturbée par la phase de retrait des rémanents et du ré-engorgement des sols insuffisant dans les premiers horizons pour reconstituer un fonctionnement de milieux tourbeux.