Grande cigale de mer (Scyllarides latus)
La grande Cigale de mer est un crustacé protégé mesurant jusqu'à 30 cm de longueur (maximum 45 cm). Cette espèce nocturne et grégaire vit dans les zones subtidales peu profondes dominées par des herbiers ou les zones récifales un peu plus profondes.
Noms
Classification : Arthropodes / Malacostracés / Décapodes / Scyllaridés |
Statuts de conservation (liste rouge UICN) :
Statut réglementaire : protégée |
Taille : jusqu’à 30 cm de longueur (max 45 cm)
Poids : 1,5 kg observé pour 45 cm de longueur
Teinte :
- brun-rougeâtre (rouge chez les juvéniles) ;
- antennules et bordure des antennes violettes.
Corps :
- trapu et aplati dorso-ventralement ;
- 5 paires de pattes (5 e avec des pinces chez la femelle) ;
- antennes en forme de grosses palettes segmentées ;
- carapace grenue.
Habitat
La Grande Cigale de mer vit dans les zones subtidales peu profondes dominées par des herbiers ou les
zones récifales un peu plus profondes (de -2 à -50 m, voir parfois jusqu’à -400 m).
Elle reste cachée dans des failles rocheuses ou des caves sous-marines pendant la journée.
Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques)
Alimentation
La Grande Cigale de mer est un carnivore qui se nourrit de mollusques.
Reproduction
- Maturité sexuelle atteinte à la suite d’un stade larvaire et de plusieurs métamorphoses ;
- gonochorisme (mode de reproduction où un même individu est porteur au plus d'un seul sexe biologique, en général le sexe mâle ou femelle) ;
- tous les ans entre juin et août.
Longévité : inconnue
Comportement (mode de vie, déplacement, domaine vital...)
Ce crustacé protégé est une espèce nocturne et grégaire (jusqu’à 50 individus en groupe).
- Œufs portés sur l’abdomen des femelles, jusqu’à l’éclosion, à l’aide des pattes transformées en pinces.
- Mue en hiver.
Répartition géographique et situation de l'espèce
Présence dans l’océan Atlantique de l’est (entre 46°N et 13°N) et en mer méditerranéenne.
En France, on peut donc la trouver dans les espaces maritimes de la façade méditerranéenne.
Réglementation
Interdictions
Sont interdites sur tout le territoire métropolitain et dans ses eaux marines sous souveraineté et sous juridiction, en tout temps, que les individus soient vivants ou morts, les actions suivantes :
- destruction, altération ou dégradation du milieu particulier ;
- destruction, capture, enlèvement, perturbation intentionnelle ou naturalisation d’individus ;
- transport, colportage, mise en vente, vente ou achat.
Ces interdictions ne s’appliquent pas aux spécimens datant d’avant le 1er juin 1947, dès lors que leur état brut naturel a été largement modifié (bijoux, instruments de musique, objets décoratifs, artistiques ou utilitaires), qu’ils peuvent être utilisés sans être sculptés, ouvragés ou transformés davantage et que la facture ou l’attestation de cession mentionne leur ancienneté.
Dérogation sur autorisation exceptionnelle de l'autorité administrative compétente (préfet).
Sanctions applicables
- Perturbation intentionnelle : contravention de la 4 e classe (art. R. 415-1 1° C.Env – 750 € d’amende)
- Infraction : délit (art. L. 415-3 1° C.Env) puni de trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende
- Amende doublée lorsque l’infraction est commise dans les réserves naturelles et les cœurs de parcs nationaux (art. L. 415-3 5° C.Env)
- Aggravation des sanctions si commise en bande organisée (art. L. 415-6 C.Env)
Textes de références
Niveau national
- art. L. 411-1 et s. & R. 411-1 et s. du C.Env (protection des espèces) ;
- art. L. 411-2 (4°) et R. 411-6 à R. 411-14 du C.Env (dérogations) ;
- arrêté du 20 décembre 2004 fixant la liste des animaux de la faune marine protégés sur l’ensemble du territoire - art. 1.
Niveau de l’Union européenne
- directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (dite directive habitats-faune-flore) - annexes V ;
- règlement n°338/97/CEE du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce (dit Règlement CITES) - annexe B.
Niveau international
- protocole relatif aux aires spécialement protégées et à la diversité biologique en Méditerranée, fait à Barcelone le 10 juin 1995 (issu de la Convention de Barcelone du 16 février 1976) - annexe III ;
- convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, faite à Berne le 19 septembre 1979 - annexe III (application en Méditerranée).
Informations complémentaires et références
- Holthuis (L.B.) "Mediterranean slipper lobster (Scyllarides latus)" in : Marine Species Identification Portal. Accessed August 24, 2018.
- Petit de Voize (P.), Lamare (V.), Noël (P.) & Sittler (A.-P.), "Scyllarides latus Latreille, 1803" in : Fiche espèce sur le site de Doris, 3/12/2016. Accessed August 23, 2018.
- Spanier (E.) & Lavalli (K.), 1998. Natural history of Scyllarides latus (Crustacea: Decapoda) : A review of the contemporary biological knowledge of the Mediterranean slipper lobster, Journal of Natural History, 32: 1769-1786.