[Appel à manifestations d’intérêt] Connaissances en appui à la gestion à l’échelle du réseau des parcs naturels marins et du sanctuaire Agoa
L’Office français de la biodiversité (OFB) a ouvert en 2021 un appel à manifestations d’intérêt (AMI) afin de capitalisation des actions de recherche, de développement et d’innovation. Les projets de recherche portent sur l'amélioration des connaissances en appui à la gestion du milieu marin, à l’échelle du réseau des parcs naturels marins (PNM) et du sanctuaire Agoa et en articulation avec les autres politiques publiques qui s’appliquent aux milieux littoraux et marins au niveau national ou international.
Soutenir des projets en appui à la gestion des aires marines protégées
Objectif : développer des éléments de connaissance ou de méthodologie pour les acteurs de la gestion, partagé au sein du réseau des aires marines protégées
Dans un contexte de changement climatique impactant l’ensemble des milieux naturels et les services écosystémiques qu’ils rendent, le questionnement autour la place du réseau des aires marines protégées (AMP) est essentielle. Leur organisation et positionnement en font des espaces stratégiques pour améliorer l’état et le fonctionnement des écosystèmes marins et accompagner leur adaptation face aux changements en cours à l’échelle planétaire.
Ainsi les projets doivent :
- s’inscrire une approche pluridisciplinaire, à l’échelle du réseau des parcs naturels marins et du sanctuaire Agoa, en réponse aux grandes thématiques identifiées par les gestionnaires de ces territoires,
- aboutir à des résultats transférables à la gestion : développement d’indicateurs d’évaluation, stratégies de surveillance associées, identification de nouvelles mesures de gestion ou adaptation des mesures existantes et évaluation de leur efficacité,
- s’appuyer sur le réseau et être coconstruits en étroite collaboration avec les gestionnaires des territoires impliqués,
- veiller à la possibilité de capitalisation des résultats à l’échelle du réseau d’AMP et plus généralement, aux autres politiques publiques de gestion des milieux marins et littoraux :
- au niveau national, notamment la stratégie nationale pour les aires protégées 2030,
- ou international : directives européennes cadre sur l’eau, stratégie pour le milieu marin, habitats-faune-flore et oiseaux...
Cible
Cet AMI s’adresse aux opérateurs de la recherche et de l’innovation et aux gestionnaires d’AMP, pour des projets recherche-action transdisciplinaires : plusieurs disciplines scientifiques et coconstruits avec les acteurs de la gestion.
La première édition de cet AMI a ciblé les PNM et le sanctuaire Agoa, catégorie d’AMP en gestion directe OFB, mais une attention particulière a été portée aux perspectives de capitalisation des résultats pour les autres gestionnaires d’AMP et les politiques de gestion des milieux marins et littoraux.
Des territoires stratégiques à gérer sous tous ses composantes et avec l'ensemble des acteurs
Les besoins de connaissances en appui à la gestion ont été identifiés par les PNM et le sanctuaire Agoa. Ils sont répartis sur tout le littoral français et présentent des spécificités écologiques et socio-économiques variées. Ces territoires couvrent des zones littorales à l’interface du continuum terre-mer, et certains d’entre eux s’étendent vers les eaux du large. Ils constituent tous des zones géographiques à forts enjeux environnementaux en termes de conservation, de protection et de réhabilitation, et sont aussi le support de nombreuses activités socio-économiques (portuaires et industrielles, piscicoles et conchylicoles, touristiques, commerciales, transport maritime…).
Leur gestion nécessite le développement d’approches intégrées, prenant en compte le fonctionnement socio-écologique de ces territoires, alliant la compatibilité des activités anthropiques et leur pertinence vis-à-vis des transitions écologiques nécessaires pour assurer la pérennité des milieux naturels remarquables qu’ils hébergent. Une telle gestion sous-entend l’organisation d’une gouvernance adaptée, incluant l’ensemble des acteurs du territoire tout en intégrant les dynamiques et instances de pilotage des politiques de préservation du milieu marin à d’autres échelles.
Parmi les priorités de connaissances des PNM et du sanctuaire Agoa, cet AMI cible les orientations communes à l’échelle du réseau.
Une première édition autour de 3 axes de recherche prioritaires
Le changement climatique
Les parcs naturels marins et le sanctuaire Agoa sont des aires marines protégées dont les finalités de gestion visent à concilier la préservation des écosystèmes littoraux et marins (focalisée sur les populations de mammifères marins pour le sanctuaire Agoa), et le développement durable des activités humaines. Le premier axe de cet AMI questionne les possibilités de contribution de ces aires marines protégés « multi-objectifs » à la lutte contre le changement climatique :
- en participant à l’amélioration des connaissances sur les impacts du changement climatique,
- en identifiant les mesures de gestion à mettre en œuvre pour accompagner les capacités d’adaptation des milieux naturels et l’évolution des pratiques socio-professionnelles,
- ou pour préserver les habitats marins contribuant à l’atténuation des effets du changement climatique (habitats puits de Carbone) ou particulièrement vulnérables.
La contamination chimique
La connaissance des pressions exercées sur les eaux continentales puis sur les eaux littorales est imparfaite et hétérogène selon les territoires. Les parcs naturels marins souhaitent pouvoir mieux investiguer la contamination chimique issue des fleuves et transitant par les estuaires dont ils sont tributaires. Ce deuxième axe vise ainsi à proposer des méthodologies permettant de caractériser les flux terre-mer de contaminants potentiellement dangereux du point de vue sanitaire et surtout écologique.
Les habitats essentiels au déroulement du cycle de vie des espèces marines
Il s’agit ici :
- d’améliorer les connaissances sur le cycle de vie d’espèces ou habitats à enjeu pour les parcs naturels marins et le sanctuaire Agoa (ciblés dans leur plan de gestion), par exemple : les récifs coralliens, les tortues marines, les mammifères marins, les élasmobranches ou autres espèces de poissons (migrateurs amphihalins), exploitées ou non… Il s’agit ici d’identifier des zones à enjeux, où des mesures de gestion adaptées devront être mises en œuvre. Les espèces ciblées peuvent varier d’un parc naturel marin ou sanctuaire Agoa à l’autre. Les projets déposés peuvent également proposer des outils d’observation et d’évaluation de l’état écologique de ces zones.
- de développer des outils innovants pour caractériser la fonctionnalité de ces zones et leur connectivité : modélisation, ADN environnemental (diversité spécifique et structure/différenciation génétique des populations, détection d’espèces rares…), acoustique passive et paysages sonores…
Projet Mosceco (2021-2024) - Muséum national d’histoire naturelle, Sorbonne Université
Modélisation, scénarisation et connectivité de la biodiversité côtière des Antilles françaises.
Projet Paco (2021-2025) - Institut de recherche pour le développement, Université des Antilles
Potentiel adaptatif des coraux en appui à la gestion des récifs coralliens des Antilles françaises et de Mayotte.
Les candidatures ont été soumises à un comité d'évaluation réunissant des représentant des parcs naturels marins et des directions nationales de l’OFB (direction de la Recherche et de l’appui scientifique et direction des Aires protégées et des enjeux marins).