changement climatique

Reconstitution du matelas alluvial de l’Ouvèze à Rompon | Retour d'expérience

L'Ouvèze, cours d'eau méditerranéen régulièrement soumis aux épisodes cévenols, a vu l’une de ses rives être fortement contrainte par la route départementale, et sa partie en amont par des obstacles à la continuité sédimentaire. Il a fait l'objet de prélèvements de matériaux importants, d'abord à des fins d'exploitation, puis en vue de prévenir les inondations suite à quelques épisodes dévastateurs. Ces modifications ont conduit à une incision très forte du cours d'eau, qui risquait de fragiliser les fondations de la route. Profitant d'un appel à projet, le syndicat a proposé de procéder à la reconstitution du matelas alluvial sur plusieurs centaines de mètres. Depuis les travaux, le secteur a connu peu d’événements hydrologiques extrêmes, avec une seule crue de retour 10 ans. En l’état, il est donc difficile de conclure sur la durabilité de l’aménagement et son efficacité au long cours sur la question des inondations. Toutefois, les travaux ont permis de reconnecter l'Ouvèze à son lit moyen, de restaurer les habitats inféodés au cours d'eau ainsi que la ripisylve, réduisant ainsi le risque d’érosion de la route , de rétablir les capacités biogènes du cours d’eau, et lui ont permis de mieux faire face aux épisodes de sécheresse grâce à des débits d’étiages moins sévères. L’amélioration de la qualité de l’eau s’illustre quant à elle via les résultats des suivis hydrobiologiques piscicoles, qui indiquent un peuplement riche en macro-invertébrés et en poissons.

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Restauration de la continuité écologique sur la Bresle par la remise en fond de vallée du cours d’eau à Sénarpont | Retour d'expérience

Les ouvrages du moulin de Sénarpont empêchaient l’accès à environ 8 km de cours d’eau en amont, tronçon dépourvu d’obstacles majeurs et favorable à la croissance et à la reproduction des espèces migratrices. Après une longue concertation, l'opération retenue est la remise du cours d'eau en fond de vallée. Les points forts de cette opération sont la restauration du fonctionnement global du cours d’eau et de ses annexes hydrauliques avec un coût assez modeste. 10 ans après les travaux, on peut observer des résultats concluants sur l’hydromorphologie du cours d'eau avec le retour à une diversité de faciès d’écoulement et le décolmatage du lit, mais aussi sur la restauration des habitats avec une bonne dynamique de conservation des truites de mer. Les opérations ont également permis le développement de zones humides dont 5000m2 de tourbière, offrant ainsi de nouvelles zones d’expansion de crue. La richesse de ce projet repose également sur l’influence positive qu’il a pu avoir sur certains propriétaires, initialement réticents, et qui se sont finalement tournés vers des actions de restauration de la continuité écologique.

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Restauration des fonctions écologiques de la Bièvre amont et de ses affluents en milieu urbain | Retour d'expérience

Dans un secteur urbain en frange de la métropole parisienne où le cours d'eau avait été fortement rectifié et contraint par l'urbanisation, la présence de moulins et les activités agricoles, le syndicat a mené pendant près de 20 ans un ensemble d'opérations d'effacements d'étangs et de seuils, de reméandrage, de renaturation, de retour du cours d’eau dans le talweg d’origine et de recharge granulométrique. Il a ainsi redonné au segment amont de la Bièvre sa physionomie de cours d 'eau et restauré des habitats propices au développement d’îlots de biodiversité et de zones humides, en restituant dans le même temps de meilleures capacités de réponse lors des épisodes de crue face au risque inondation avec 180 000 m3 de rétention supplémentaire obtenus grâce à la suppression des plans d’eau. Les différents suivis menés à l’issue des travaux font état d’évolutions écologiques nettes, avec l’observation d’espèces protégées d’insectes et d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont certaines ont fait leur retour sur le site après les travaux. Toutefois, les indicateurs de bonne santé écologique restent moindres à l’échelle du bassin en raison de l’intensité des activités agricoles, urbaines et industrielles.

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Abaissement d’une succession de seuils sur la basse vallée du Var | Retour d'expérience

La nécessité d’abaisser les seuils construits sur le fleuve Var dans les années 1970 à 1980 a été mise en évidence en 2003 dans le cadre d'une étude du fonctionnement physique du fleuve et ce afin d’intégrer le risque inondation. En effet, la crue majeure de 1994 a mis en lumière l’absence de résilience de cette configuration, par la rupture en cascade des deux seuils les plus en aval (seuils 2 et 3), rupture ayant menacé le troisième (seuil 4) et nécessité la réalisation d’un contre-seuil pour le protéger. Les partenaires décident donc de l'abaissement progressif de 7 seuils sur le Var, en vue du rétablissement d'un profil d'équilibre et d'un faciès en tresse. Après l'abaissement de 4 premiers seuils, le démantèlement des centrales hydroélectriques, la recharge du matelas alluvial et le renforcement des infrastructures, les résultats sont déjà visibles concernant la réduction des processus d'incision, l'abaissement de la ligne d'eau favorable en cas de crue pour prévenir les inondations, la reconnexion et la hausse du niveau de la nappe d'accompagnement. Le fleuve reste cependant très contraint latéralement par l'urbanisation.

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Une approche intégrée de restauration et de préservation du bassin de la Glane | Retour d'expérience


La Glane est une rivière de 40 km s’écoulant dans le Limousin, un territoire essentiellement rural. Jusqu’en 2015, elle était ponctuée par un grand nombre d’ouvrages altérant sa continuité écologique et constituant un facteur d’aggravation des phénomènes de sécheresse et de diminution des étiages. Le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne (SABV) s’est employé à restaurer 12 km de la rivière à travers l’effacement et l’aménagement de plusieurs ouvrages et la restauration de 80 hectares de zones humides - des mesures cruciales dans un contexte climatique qui expose la région à de sévères épisodes de sécheresse et d’intensification des étiages. Les bénéfices de ce projet de restauration s’observent grâce à la multitude de suivis mis en œuvre, les indicateurs biologiques indiquant une nette amélioration depuis 2023, date de fin des travaux. Ce sont près de 2000 hectares de terres agricoles qui sont contractualisés dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), impliquant la suppression des produits phytosanitaires et la gestion des zones humides intégrée aux activités de pâturage, comme en témoigne M. Bru, un éleveur de vaches limousines. La restauration de la Glane témoigne d’un travail approfondi de concertation de la part de l’ensemble des acteurs : propriétaires, agriculteurs, riverains ; au service du rétablissement de la continuité écologique et sédimentaire, et de l’amélioration de la qualité de l’eau.

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Dérasement de seuils sur la rivière sauvage du Guiers Mort | Retour d'expérience

Au sein du PNR de Chartreuse, le secteur amont du Guiers Mort était encore marqué par deux obstacles transversaux, dont un à forte valeur patrimoniale, nuisant à la continuité écologique. Leur suppression était une condition à la labellisation Site Rivières Sauvages visée par les acteurs locaux. La fédération de pêche et son association locale, en lien avec le syndicat, le PNR, et en s'appuyant sur les Amis du Parc pour animer la concertation, ont mené à bien la suppression de ces deux obstacles, et assurent des suivis hydromorphologiques et piscicoles. La suppression des ouvrages a rétabli l’hydromorphologie du Guiers Mort, qui passe d’un style torrentiel à un profil fluvio-torrentiel, offrant alors des habitats plus diversifiés pour la biodiversité. Le rétablissement de la continuité écologique augmente également le potentiel reproducteur d'une truite méditerranéenne de souche endémique, et sa capacité à trouver refuge dans les zones plus fraîches en amont de la rivière, dans un contexte de réchauffement climatique. La destruction du seuil historique, élément patrimonial important de la région, s’est vue compensée par la valorisation du patrimoine naturel local, via le procédé de labellisation site Rivières Sauvages, soulignant ainsi la nécessité d’un équilibre entre attractivité touristique et préservation écologique, et des actions de concertation qui accompagnent les projets de restauration.

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Désenrochement des berges en vue de la restauration des dynamiques alluviales à la confluence Doubs-Loue | Retour d'expérience

Dans les années 60, les anciens cours du Doubs et de la Loue ont été drastiquement modifiés, canalisés et endigués. Pour autant, l'efficacité de ces ouvrages pour préserver les enjeux en aval des risques inondations étaient de plus en plus questionnés, et le cours d'eau s'incisait progressivement. A la confluence, la réserve nationale du Girard constatait l'assèchement des milieux.
S'appuyant sur la maitrise foncière liée à la réserve, le syndicat Doubs Loue, avec l'appui de l'EPTB Saône et Doubs et de la réserve, a engagé une concertation de longue haleine pour convaincre les élus et riverains de l'opportunité de désendiguer la confluence sur au total 1400m, pour lui redonner son espace de liberté. Quelques années après, la reprise des processus d'érosion avec le recul de 100m d'une des rives, et la recharge sédimentaire associée ont déjà permis la réinstallation d'habitats par les hirondelles de rivières ou petits Gravelots. 
Le succès de cette opération de restauration repose sur le travail de concertation mené auprès des acteurs, riverains, agriculteurs et élus, pour qui les solutions de gestion des inondations n’étaient ni claires ni accessibles, et généraient ainsi plus d’inquiétudes et de réticence que d’adhésion. Grâce à un travail important de sensibilisation, la confiance a pu être gagnée et le projet de restauration du Doubs-Loue, en tant que projet d’ampleur, sert désormais de démonstrateur pour d’autres actions du même type sur le bassin, bien qu’il reste limité au regard du volume de berges encore endiguées sur la Loue.

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Renaturation du ruisseau des Aulnes à Bouconville-sur-Madt | Retour d'expérience

Le ruisseau des Aulnes est un cours d’eau de 17 km qui traverse l’ancien étang de Girondel, classé espace naturel sensible (ENS) et occupant une surface totale de 67 ha. Vidé dans les années 70 afin de développer les activités agricoles de la région, il a été transformé en un ruisseau perché, rectifié et sur-calibré, impacté par la présence de sédiments de l’ancien lac et de produits phytosanitaires utilisés pour les cultures. La rupture entre l’étang et les pairies humides environnantes ainsi que l’appauvrissement de la diversité des habitats aquatiques et de la biodiversité des zones humides attenantes ont motivé les travaux de reméandrage, de création d’un nouveau lit mineur, de mares, et de zones tampons humides artificielles (ZTHA). Ceux-ci ont permis la reconnexion du cours d’eau aux zones humides alluviales, avec le développement de la végétalisation typique de zone humide - un élément de réponse décisif face à l’enjeu des assecs estivaux ; le retour à une diversité de faciès d’écoulements, et le rétablissement des capacités morphogènes, attestées par la présence de zones de débordement, de sur-élargissement et de phénomènes d’érosion. La phase d’études et d’inventaires du suivi hydrobiologique a permis d’observer plusieurs espèces protégées sur le site, et une plus grande population d’oiseaux. Le succès du projet a reposé sur la concertation des acteurs locaux et l’appui des institutions publiques, lui permettant de remporter le prix Solutions Fondées sur la Nature 2024.

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Les changements climatiques dans les parcs naturels marins - Du constat à l’action | Note / fiche technique (dont Rex) | mars 2025

Situés aux Antilles, en Méditerranée, en Atlantique, en Manche ou dans l’Océan indien, les parcs naturels marins français sont tous témoins des changements climatiques et doivent adapter leur gestion. 5 grands défis sont illustrés par des actions.

Couverture du document : Les changements climatiques dans les PNM (OFB, 2025)

2e forum Life Artisan - Face au changement climatique, les Solutions fondées sur la nature gagnent du terrain | Rencontres | mars 2025

Point d'étape du programme Life Artisan (2020-2027) : les "Solutions fondées sur la nature" (SFN) pour l’adaptation de nos sociétés au changement climatique se développent sur les territoires, avec une boîte à outils et de nombreux retours d’expériences.

Couverture du Rencontres n°96 : 2e forum sur le Life Artisan et les solutions fondées sur la nature