Suivi des stocks - Poissons migrateurs
L’identification des habitats de reproduction - frayères - pour les espèces se reproduisant sur le continent (estuaires et rivières) ainsi que leur taux d’occupation informe sur l’état des stocks d’une espèce donnée dans un cours d’eau en permettant de définir sa répartition géographique et d’estimer son taux de reproduction naturelle. Couplée aux données de passage aux stations de contrôle des migrateurs, outils de suivi des populations, elle permet notamment d’identifier les points de blocage à la migration.
Un suivi de l’abondance des espèces est également réalisé pour les espèces anadromes et catadromes via des méthodes de pêches électriques réalisées par les opérateurs partenaires de l’OFB qui peuvent être, entre autres, les associations migrateurs et les fédérations départementales de pêche.
Identification et comptage des frayères
Les poissons migrateurs anadromes, vivent en mer et se reproduisent en eau douce. L’activité de frai et la distribution spatiale des espèces sur un bassin versant peuvent être évaluées par une identification et un comptage des frayères dans les cours d’eau. L’identification de ces zones de reproduction, possible pour les espèces se reproduisant sur des substrats grossiers, peut également renseigner sur leur accessibilité et mettre en évidence des points de blocage à la migration.
Les zones potentiellement favorables, répondant aux exigences habituellement recherchées, sont dites frayères potentielles. Elles se distinguent des frayères effectives sur lesquelles la reproduction est avérée (présence de géniteurs ou de pontes). Le rapport entre les frayères effectives et potentielles permet d’estimer le taux d’occupation des frayères.
Les exigences en termes de granulométrie, de profondeur d’eau, de débit varient d’une espèce à l’autre. Lorsque les conditions sont favorables, ces zones peuvent être visibles à l’œil nu.
Le Cher, axe stratégique pour la migration des poissons
Agence de l'eau Loire-Bretagne - 2017
Cette vidéo présente les techniques permettant de réaliser l’état des lieux des stocks de poissons migrateurs du Cher (identification, comptage, distribution, estimation), dans un objectif de suivi d’une opération de restauration de la continuité piscicole.
Géolocalisation des inventaires Frayères (GéoIF)
Un référentiel des inventaires de frayères et des zones de croissance ou d’alimentation de la faune piscicole est mis en place sur le territoire national. L’élaboration de ces inventaires, arrêtés par le préfet de département, est encadrée par la circulaire du 21 janvier 2009. Les espèces de poissons et de crustacés ainsi que la granulométrie caractéristique des frayères sont fixées par l’arrêté du 23 avril 2008, sont notamment concernés l’esturgeon européen, les lamproies marine et fluviatile, le saumon atlantique, la grande alose et l’alose feinte.
Pêche électrique et indice d’abondance
Un suivi de l’abondance du saumon atlantique ou de l’anguille européenne est possible par des méthodes de pêches électriques qui consistent à diffuser dans l’eau un courant de faible intensité. Les individus, ainsi anesthésiés, peuvent être capturés afin d’être dénombrés et mesurés avant d’être remis à l’eau.
Pour le saumon, les échantillonnages sont réalisés sur des secteurs propices à la reproduction des géniteurs et à la croissance des juvéniles de l’année, de type radiers et rapides.
L’anguille ayant une reproduction en milieu marin, les secteurs prospectés doivent présenter des habitats propices à l’anguille jaune.
Protocoles
Méthode des indices d’abondance de saumon (E. Prévost & J.L. Baglinière, 1993)
et protocole simplifié (BGM)
Protocole de pêche par la méthode des indices d’abondance d’anguilles
LOGRAMI (BGM)
Résultats
Ces suivis sont réalisés par les opérateurs partenaires de l’AFB qui peuvent être, entre autres, les associations migrateurs et les fédérations départementales de pêche.
Suivi spécifique de l’anguille
Pour répondre aux exigences du règlement européen 1100/2007, le Protocole de pêche par la méthode des indices d’abondance d’anguilles propose deux outils de suivi afin de déterminer la biomasse d’anguilles argentées s’échappant du territoire national :
- 9 rivières index pour évaluer le recrutement des civelles et/ou anguillettes de moins de 12cm et la dévalaison des anguilles argentées ;
- un réseau spécifique à l’anguille, complémentaire au réseau de contrôle de surveillance de l’état des eaux, pour estimer la biomasse d’anguille jaune en place.
- Les résultats de ces suivis sont disponibles dans les rapports de mise en œuvre du plan de gestion anguille. L’outil de modélisation EDA permet également de prédire l’échappement d’anguilles argentées à partir des données des réseaux de pêches électriques. Le rapport 2015 est consultable à cette adresse.
Suivi local des populations de migrateurs
Pour apporter des compléments d’information sur les populations de poissons migrateurs et ainsi en faciliter la gestion, des suivis ou des observatoires de recherche sur certaines espèces peuvent être mis en place au niveau local, et ce par différents organismes (OFB, EPTB, fédérations de pêche…).
Fédération de Pêche du Morbihan – 2020
Ces 4 vidéos proposent de mieux connaitre les outils utilisés pour étudier la population de saumon atlantique sur le Scorff, une des rivières observatoires de France.
.
AFB
Cette page présente l’objectif et l’état des lieux du suivi scientifique du saumon et de la truite de mer réalisé depuis plus de 30 ans sur la Bresle.
Logrami
Chaque année depuis 2009, l’association Logrami assure l’acquisition de données biologiques sur les populations de poissons migrateurs du bassin de la Loire, en terme d’état quantitatif (comptage), qualitatif (taille, temporalité des migrations), mais aussi des éléments de compréhension de la dynamique des espèces (dénombrement et localisation des frayères).
Bretagne Grands Migrateurs - 2017
Synthèse de résultats d’enquêtes menées en Ille-et-Vilaine et Morbihan, ce rapport propose des chiffres sur les captures d’anguilles dans ces départements en 2015.
Inrae
Cet observatoire de l’Inrae étudie l'évolution des populations de poissons amphihalins sous l'effet du changement climatique et des changements liés à l’agriculture. Il s’appuie sur le suivi de 4 cours d’eau côtiers l'Oir, la Bresle, la Nivelle et le Scorff.