Couleuvre vipérine (Natrix maura)

Données du document
Auteur(s)
Benoît Legros et Renaud Puissauve, MNHN
Structure(s) autrice(s)
MNHN
Éditeur(s)
Office français de la biodiversité (OFB)
Onema
Collection
Fiches Espèces
Date d'édition
Type
Fiche espèce
Statut de l'espèce
évaluée
menacée
protégée
réglementée
Image
Contenu

La Couleuvre vipérine est un reptile inféodé aux milieux aquatiques. Cette excellente nageuse est souvent observée en surface, ondulant la tête hors de l’eau.

Fiche d'identité

Nom

  • Latin : Natrix maura (Linnaeus, 1758)

ClassificationChordata / Actinopterygii / Clupeiformes / Clupeidae

Statuts de conservation (liste rouge UICN)

Statut réglementaire : réglementée

Réglementation

Morphologie
Image
Couleuvre vipérine (Benjamin Guichard, OFB)
Image
Couleuvre vipérine (Sébastien Lamy, OFB)

À noter
Les valeurs présentées dans cette fiche sont données à titre indicatif et peuvent varier en fonction des conditions climatiques, de l'altitude et de la latitude, et des caractéristiques propres à chaque population.

Habitat

La couleuvre d'eau douce

La Couleuvre vipérine est une espèce inféodée aux milieux aquatiques continentaux. Elle se tient toujours à proximité, sur les berges de ruisseaux et de rivières, ainsi que des pièces d’eaux stagnantes (mares et étangs).

L’espèce est présente en particulier sur les sites où elle trouve des berges bien ensoleillées, plutôt caillouteuses, si possible riches en galets, qui lui servent à la fois de refuges et de placettes d’ensoleillement favorables à sa thermorégulation.

Sites de reproduction

La Couleuvre vipérine recherche des endroits chauds et humides de la litière tels que des trous et des galeries dans le sol, des racines d’arbres ou la terre meuble des talus, naturellement bien exposés au soleil afin de favoriser le développement des embryons qui ont besoin de chaleur.

Types d’habitats associés

  • Typologie Eunis : C1 - Eaux dormantes de surface / C2 - Eaux courantes de surface / C3 - Zones littorales des eaux de surface continentales / E3 - Prairies humides et prairies humides saisonnières
  • Corinne Biotope : 22 - Eaux douces stagnantes / 53 - Végétation de ceinture des bords des eaux / 37 - Prairies humides et mégaphorbiaies

Cycle de vie (alimentation, reproduction et paramètres démographiques)

Un régime alimentaire basé sur la petite faune aquatique

Son alimentation est principalement composée de vertébrés aquatiques tels que des poissons et leurs alevins ou des amphibiens et leurs têtards. 
Il lui arrive également de se nourrir de divers invertébrés et gastéropodes (vers de terre, sangsues et limaces) ; de petits mammifères ou des oiseaux font parfois également partie de son régime alimentaire. 

La Couleuvre vipérine s'alimente principalement de mars à septembre mais peut rester près d’un an sans se nourrir.

Reproduction : espèce ovipare

  • Accouplement : mars à mai-juin
  • Ponte : juillet

Animal ectotherme : un cycle axé sur la dépendance à la chaleur

La Couleuvre vipérine a besoin d’augmenter sa température corporelle grâce au rayonnement solaire : elle consacre un temps assez important à s’exposer au soleil hors de l’eau.
Elle est surtout active durant la belle saison, lorsque l’environnement lui permet d’élever sa température corporelle entre 19°C et 35°C.

Elle hiverne d’octobre à mars, les femelles sont alors les premières à gagner leur retraite hivernale, des galeries ou des anfractuosités souterraines par exemple.
Cette période d’hivernation peut être plus courte, voire absente dans le sud de son aire de répartition.

Comportement (mode de vie, domaine vital)

Cette excellente nageuse est souvent observée en surface, ondulant la tête hors de l’eau. Elle est cependant capable de plonger et de rester immergée entre 15 et 20 minutes en cas de danger.

Domaine vital

Certaines études estiment le domaine vital de la Couleuvre vipérine à environ 1.08 hectares.

Déplacements : une espèce assez mobile

L’espèce est assez mobile et parcourt en général 100 à 150 mètres par jour.
Cependant, de plus grand déplacements peuvent être effectués, notamment lorsque les individus se laissent porter passivement par les courants d’eau. Ils peuvent ainsi parcourir près de 500 mètres en une journée.

En revanche, la Couleuvre vipérine ne semble pas réaliser de longs trajets, et rarement des distances supérieures à un kilomètre.

Interactions écologiques et anthropiques

Une espèce soumise aux influences subies par les milieux aquatiques

La Couleuvre vipérine peut être fortement impactée par l’assèchement de ces milieux et par les aménagements hydrauliques modifiant les crues et les charriages des cours d’eau. 

Les crues sont importantes car elles permettent le dépôt de pierres et galets, offrant ainsi une multitude d’abris potentiels à l’espèce.

Répartition géographique et situation de l'espèce

Réglementation

Statut juridique

  • Statut commerce international : aucun statut - Convention Cites
  • Statut européen : espèce de faune protégée - annexe III – Convention de Berne
  • Statut national : espèce protégéeArrêté du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés sur le territoire métropolitain protégés sur l'ensemble du territoire national et les modalités de leur protection

Réglementation

  • Arrêté du 28 juin 2021 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion - interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants

Observation, étude et gestion

Gestion : à savoir pour tout projet impactant les milieux concernés

  • Se renseigner auprès des organismes scientifiques et techniques compétents (établissements publics, associations locales, fédération de pêche, associations naturalistes, bureaux d’études)
  • Se rapprocher des services de l'État instructeurs de votre région (services chargés de l'environnement au sein des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DRIEE en Île de France) ou au sein des directions départementales des territoires).

Informations complémentaires et références

Informations complémentaires

Autres espèces protégées possédant des habitats similaires

Bibliographie

  • Lescure, J. & de Massary, J.-C. (coords), 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope, Mèze ; Muséum national  d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires & biodiversité), 272p.
  • Santos, X., González-Solis, J., Llorente, G.A., 2000. Variation in the diet of the viperine snake Natrix maura in relation to prey  availability. Ecography 23, 185–192.
  • Santos, X., Llorente, G.A., 2009. Decline of a common reptile: case study of the viperine snake Natrix maura in a Mediterranean  wetland. Acta Herpetolologica 4, 161–169.
  • Vacher, J.-P., Geniez, M., 2010. Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Parthénope). 600p
Périmètre du document
Emprise géographique
Nationale
Zone
France hexagonale
Langue du document
Français
Milieux
Milieux aquatiques continentaux
Milieux humides
Milieux ouverts
Groupes d'espèces
Amphibiens et reptiles
Domaines d'action
Données et connaissances
Communication et sensibilisation