Couleuvre vipérine (Natrix maura)
La Couleuvre vipérine est une espèce protégée de reptile, inféodé aux milieux aquatiques. Cette excellente nageuse est souvent observée en surface, ondulant la tête hors de l’eau.
Nom
Classification : Chordata / Actinopterygii / Clupeiformes / Clupeidae |
Statuts de conservation (liste rouge UICN) Statut réglementaire : réglementée |
Habitat
La couleuvre d'eau douce
La Couleuvre vipérine est une espèce inféodée aux milieux aquatiques continentaux. Elle se tient toujours à proximité, sur les berges de ruisseaux et de rivières, ainsi que des pièces d’eaux stagnantes (mares et étangs).
L’espèce est présente en particulier sur les sites où elle trouve des berges bien ensoleillées, plutôt caillouteuses, si possible riches en galets, qui lui servent à la fois de refuges et de placettes d’ensoleillement favorables à sa thermorégulation.
Sites de reproduction
La Couleuvre vipérine recherche des endroits chauds et humides de la litière tels que des trous et des galeries dans le sol, des racines d’arbres ou la terre meuble des talus, naturellement bien exposés au soleil afin de favoriser le développement des embryons qui ont besoin de chaleur.
Types d’habitats associés
- Typologie Eunis : C1 - Eaux dormantes de surface / C2 - Eaux courantes de surface / C3 - Zones littorales des eaux de surface continentales / E3 - Prairies humides et prairies humides saisonnières
- Corinne Biotope : 22 - Eaux douces stagnantes / 53 - Végétation de ceinture des bords des eaux / 37 - Prairies humides et mégaphorbiaies
Cycle de vie (alimentation, reproduction et paramètres démographiques)
Un régime alimentaire basé sur la petite faune aquatique
Son alimentation est principalement composée de vertébrés aquatiques tels que des poissons et leurs alevins ou des amphibiens et leurs têtards.
Il lui arrive également de se nourrir de divers invertébrés et gastéropodes (vers de terre, sangsues et limaces) ; de petits mammifères ou des oiseaux font parfois également partie de son régime alimentaire.
La Couleuvre vipérine s'alimente principalement de mars à septembre mais peut rester près d’un an sans se nourrir.
Reproduction : espèce ovipare
- Accouplement : mars à mai-juin
- Ponte : juillet
Animal ectotherme : un cycle axé sur la dépendance à la chaleur
La Couleuvre vipérine a besoin d’augmenter sa température corporelle grâce au rayonnement solaire : elle consacre un temps assez important à s’exposer au soleil hors de l’eau.
Elle est surtout active durant la belle saison, lorsque l’environnement lui permet d’élever sa température corporelle entre 19°C et 35°C.
Elle hiverne d’octobre à mars, les femelles sont alors les premières à gagner leur retraite hivernale, des galeries ou des anfractuosités souterraines par exemple.
Cette période d’hivernation peut être plus courte, voire absente dans le sud de son aire de répartition.
Comportement (mode de vie, domaine vital)
Cette excellente nageuse est souvent observée en surface, ondulant la tête hors de l’eau. Elle est cependant capable de plonger et de rester immergée entre 15 et 20 minutes en cas de danger.
Domaine vital
Certaines études estiment le domaine vital de la Couleuvre vipérine à environ 1.08 hectares.
Déplacements : une espèce assez mobile
L’espèce est assez mobile et parcourt en général 100 à 150 mètres par jour.
Cependant, de plus grand déplacements peuvent être effectués, notamment lorsque les individus se laissent porter passivement par les courants d’eau. Ils peuvent ainsi parcourir près de 500 mètres en une journée.
En revanche, la Couleuvre vipérine ne semble pas réaliser de longs trajets, et rarement des distances supérieures à un kilomètre.
Interactions écologiques et anthropiques
Une espèce soumise aux influences subies par les milieux aquatiques
La Couleuvre vipérine peut être fortement impactée par l’assèchement de ces milieux et par les aménagements hydrauliques modifiant les crues et les charriages des cours d’eau.
Les crues sont importantes car elles permettent le dépôt de pierres et galets, offrant ainsi une multitude d’abris potentiels à l’espèce.
Répartition géographique et situation de l'espèce
Réglementation
Statut juridique
- Statut commerce international : aucun statut - Convention Cites
- Statut européen : espèce de faune protégée - annexe III – Convention de Berne
- Statut national : espèce protégée – Arrêté du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés sur le territoire métropolitain protégés sur l'ensemble du territoire national et les modalités de leur protection
Réglementation
- Arrêté du 28 juin 2021 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion - interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants
Observation, étude et gestion
Gestion : à savoir pour tout projet impactant les milieux concernés
- Se renseigner auprès des organismes scientifiques et techniques compétents (établissements publics, associations locales, fédération de pêche, associations naturalistes, bureaux d’études)
- Se rapprocher des services de l'État instructeurs de votre région (services chargés de l'environnement au sein des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DRIEE en Île de France) ou au sein des directions départementales des territoires).
Informations complémentaires et références
Informations complémentaires
- Guide "espèces protégées, aménagements et infrastructures", ministère chargé de l'Écologie
- Fiche espèce DORIS-FFESSM
- Société herpétologique de France pour le suivi des populations de reptiles.
Autres espèces protégées possédant des habitats similaires
- Couleuvre à collier, Natrix natrix (Linnaeus, 1758)
Bibliographie
- Lescure, J. & de Massary, J.-C. (coords), 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires & biodiversité), 272p.
- Santos, X., González-Solis, J., Llorente, G.A., 2000. Variation in the diet of the viperine snake Natrix maura in relation to prey availability. Ecography 23, 185–192.
- Santos, X., Llorente, G.A., 2009. Decline of a common reptile: case study of the viperine snake Natrix maura in a Mediterranean wetland. Acta Herpetolologica 4, 161–169.
- Vacher, J.-P., Geniez, M., 2010. Les reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Parthénope). 600p