Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus)
Ce petit écureuil au dos rayé est originaire de Sibérie et de l’est de l’Asie (Chine, Corée, Japon). Vendu en Europe comme animal de compagnie depuis les années 1960, il est aujourd'hui classé envahissant en métropole.
Noms
Classification : Rodentia / Scuiridae / Tamias |
Statuts de conservation (liste rouge UICN) :
Statut réglementaire : espèce exotique envahissante |
Habitat
Dans son milieu d’origine, le Tamia fréquente les habitats forestiers : forêts de feuillus et/ou de conifères, bois et bosquets, parcs urbains.
Cycle de vie (alimentation, reproduction et paramètres démographiques)
Régime alimentaire : fruits et graines essentiellement
Son alimentation dépend de la saison et de la ressource disponible :
- à l’automne : fruits d’arbres type gland, châtaigne, noisette, etc.,
- en printemps/été : graines d’herbacées, fruits, insectes.
Reproduction (dans son milieu d'origine)
- Maturité sexuelle : 1 an
- Gestation : 30 jours
- Naissances : en avril-mai et juillet-août, 1 à 2 portées de 3 à 5 jeunes par an
Longévité : estimée autour de 3 ans en nature, 8 en captivité
Comportement (mode de vie, domaine vital)
Espèce diurne, solitaire, et hibernante
Son activité se place en journée, les individus vivent seuls.
À l'automne, il trouve abri dans un terrier, simple à une entrée, pour hiberner d’octobre-novembre à février-mars.
Répartition géographique et situation de l'espèce
Répartition géographie : une espèce introduite
Originaire de Sibérie et de l’est de l’Asie (Chine, Corée, Japon), il est vendu en Europe comme animal de compagnie depuis les années 1960.
Il est observé dans la nature 10 ans plus tard, suite à des relâchés par des particuliers lassés de leur compagnie ou plus rarement échappés d’élevages.
Cette espèce exotique et introduite présente plusieurs populations installées en métropole. Par exemple, dans les Hauts-de-France, le Tamia de Sibérie est principalement localisé dans le sud de l’Oise, aux abords de Creil. L’espèce serait présente dans le département à la suite d’un accident de transport. Cette population est actuellement considérée comme la 3e plus importante de France.
Cartes de répartition de l'espèce sur le site de l'INPN
Menaces induites par l'espèce
L'impact du Tamia sur la biodiversité semble peu important.
L'espèce présente un risque sanitaire, étant un "réservoir" de bactéries responsables de la borréliose de Lyme, maladie véhiculée par les tiques. En effet, les Tamias de Sibérie seraient 7 fois plus porteurs de la bactérie que les écureuils français.
Réglementation
- Règlement UE 2016/1141 du 13 juillet 2016 adoptant une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l'Union conformément au règlement (UE) no 1143/2014
- Arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain : interdit son introduction, sa détention, son échange ou sa mise en vente sur le territoire national.
Observation, étude et gestion
L'espèce présentant un risque sanitaire pour la borréliose de Lyme, elle suscite une attention particulière.
Suivre la répartition du Tamia de Sibérie et son impact sur différents facteurs : étude dans l'Oise
L’Office français de la biodiversité (OFB) et ses partenaires ont lancé un plan d’actions pour étudier le développement des populations de Tamia de Sibérie autour de plusieurs objectifs :
- mettre à jour les données sur la répartition de l’espèce et savoir si la population s’est étendue dans l’Oise,
- essayer d’établir une corrélation entre la présence de la maladie de Lyme et le Tamia de Sibérie,
- s’intéresser à l’impact de cette espèce sur les populations d’écureuils roux.
La première étape, sur deux ans, vise à actualiser les connaissances en testant un protocole de suivi et en mettant en œuvre des opérations de prospection sur plusieurs sites favorables à l’expansion du rongeur. Les résultats permettront de décider si la poursuite de ce plan d’actions est pertinente et, le cas échéant, de définir les actions qui en découlent.
Le contrôle des espèces exotiques envahissantes (EEE)
Comme pour toute EEE, il s'agit de limiter la propagation de l'espèce :
- en évitant le risque de diffusion par transport accidentel ou non,
- en testant des modes de contrôles ou d'élimination.
En savoir plus :
- le retour d'expérience disponible sur ce site,
- les informations d'introduction, impacts et gestion sur la fiche du centre de ressources EEE.
Informations complémentaires et références
Documentation
- Chapuis J-L, Gerriet O, Losinger-Chabod I et Pisanu B. 2018. Gestion d’espèces exotiques envahissantes : le cas des écureuils en France. Faune Sauvage, n°321.
- Chapuis J.L & Pisanu B. 2017. Inventaire national du Patrimoine naturel. Muséum national d’Histoire naturelle [Fiche en ligne]
- Chapuis J-L. 2005. Répartition en France d'un animal de compagnie naturalisé, le Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus). Revue d’écologie, 60:239-253.
Aller plus loin
Retours d'expérience de gestion : Tamia de Sibérie (Tamias sibiricus) | Retour d'expérience
Un retour d'expérience de gestion est disponible sur la régulation du Tamia de Sibérie, précisant les enjeux, interventions, mise en oeuvre, résultats et bilan, ainsi que les perspectives et des éléments de réglementation.