Observation partagée de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique dans les Cévennes
Le Parc national des Cévennes propose un retour sur une expérience de mise en place d’un outil de suivi, de diagnostic et d’aide à la décision partagé avec les acteurs cynégétiques, sylvicoles et agricoles locaux ayant donné naissance à l’Observatoire de l'équilibre agro-sylvo-cynégétique. Les suivis mis en place permettent de recueillir des données objectives sur lesquelles les acteurs peuvent s’appuyer pour prendre leurs décisions de gestion. Cet observatoire facilite notamment l'identification des secteurs sylvicoles les plus impactés par les ongulés.
Spécificités de cette expérience : thème d’activité Agriculture, Sylviculture et Chasse, suivi commun par tous les acteurs de l'équilibre entre faune sauvage et activités humaines.
Un retour d'expérience du réseau Sinapce
Cette analyse est issue site du réseau national Sinapce, valorisant des démarches de sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques.
Dans les années suivant la création du Parc national des Cévennes, il a été mené des actions de réintroduction de cervidés sur son territoire. Les premiers plans de chasse ont été instaurés dans les années 1980-1990. Dès les années 1990, des problèmes de dégâts sur les peuplements forestiers sont peu à peu apparus, et notamment au sein des zones interdites à la chasse.
En 2009, les zones interdites à la chasse ont été converties en zones de tranquillité pour le petit gibier et le gibier migrateur. La chasse aux cervidés et au sanglier y est donc aujourd’hui pratiquée.
Dans la charte du Parc national des Cévennes, approuvée en 2013, l’absence de constat partagé par les acteurs (forestiers, chasseurs, agriculteurs, agents de l’EP PNC, etc.) sur la situation a été relevée.
C’est de cette situation qu’est né le projet d’Observatoire partagé de l’équilibre agro-sylvo-cynégétique (OEASC), dont l’objectif est de recueillir des données complémentaires (indicateurs de suivi des niveaux de population, indices de pression, suivi de données cynégétiques…) et partagées entre tous les acteurs impliqués sur cette problématique. Imaginé pour la première fois en 2010, il a finalement été relancé en 2017, après plusieurs tentatives avortées. Il est aujourd’hui opérationnel, bien que son contenu puisse encore évoluer selon les besoins, les moyens disponibles, les opportunités ou l’évolution des connaissances.
Afin qu’elle conserve une certaine cohérence écologique, l’emprise géographique de l’Observatoire a été définie à cheval sur le cœur du PNC, réglementé, et sur son aire optimale d’adhésion. L’organisation et la réglementation des pratiques cynégétiques et sylvicoles sont différentes au sein de ces deux zonages. L’OEASC est un outil complexe de suivi, de diagnostic et d’aide à la décision partagé entre l’EP PNC et les acteurs cynégétiques, agricoles et sylvicoles du territoire. Basé sur l’application d’une combinaison de protocoles existants, il n’a pas vocation à développer de nouvelles méthodologies de suivi.
Ces suivis ont vocation à être pérennes et sont organisés en 6 volets complémentaires :
- Signalement de dégâts par les forestiers
- Diagnostics sylvicoles à l’échelle d’un peuplement impacté (ces diagnostics permettent de vérifier les signalements de dégâts et de collecter des données supplémentaires)
- Suivi d’Indicateurs de Changement Ecologique (abondance, performance des individus, pression sur la végétation)
- Données sur les dégâts sur les milieux agricoles, fournies par le système d’indemnisation existant (indépendant de l'OEASC)
- Données cynégétiques
- Recensement des peuplements dégradables (forêts en cours de renouvellement, sensibles à l’abroutissement)
Le but n'est pas de formuler des préconisations de gestion, mais de fournir aux acteurs les informations sur l’état d’équilibre agro-sylvo-cynégétique permettant à chacun (forestiers, chasseurs, agriculteurs, services de l’État ou de l’EP PNC, etc.) de définir, individuellement ou collectivement, les mesures de gestion en conséquence. Dans le cœur du Parc national, l’EP PNC est impliqué activement dans la définition concertée des plans de chasse
Plus de détails sont disponibles sur la fiche complète de retour d’expérience téléchargeable en haut de page, incluant entre autres :
- des précisions sur les enjeux de biodiversité principalement concernés par la recherche de compatibilité,
- le détail des actions menées autour de la problématique,
- le cadre dans lequel sont conduites les actions,
- le coût,
- les acteurs impliqués et la gouvernance du site,
- l'apport du statut d'aire protégée à la démarche,
- le potentiel de transférabilité des actions menées (au regard des publics intéressés, du nombre de territoires concernés et des enjeux actuels)