Accompagnement d'une ferme pilote d'éoliennes flottantes dans le Golfe du Lion
Le Parc naturel marin (PNM) du Golfe du Lion propose un retour sur une expérience d'accompagnement d’un projet de ferme expérimentale d’éoliennes flottantes débutée en 2015. Une collaboration étroite et prolongée a été mise en place entre le PNM et un consortium d’acteurs industriels pour monter dès le départ un projet cohérent avec les enjeux de biodiversité du site et veiller, à la fois au bon respect des engagements pris, et à la bonne prise en compte des nouvelles problématiques de compatibilité qui pourraient apparaître durant sa mise en œuvre. Aujourd'hui, le PNM est impliqué dans le suivi d'un projet de ferme commerciale.
Spécificités de cette expérience : thème d’activité Energies, collaboration étroite de longue durée entre gestionnaire et industriels.
Un retour d'expérience du réseau Sinapce
Cette analyse est issue site du réseau national Sinapce, valorisant des démarches de sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques.
Le plateau continental étant particulièrement étroit en Méditerranée, il n’est pas envisageable d’y installer des éoliennes posées directement sur le fond marin car celles-ci se retrouveraient trop proches des côtes et pourraient être à l’origine de conflits d’usages compte tenu des pratiques de pêche et de plaisance. L’acceptation sociale et les aménités paysagères pour des éoliennes posées trop proche des côtes sont à prendre en compte dans ce type de projet industriel, d’autant plus dans un PNM. Pour s’éloigner des côtes, la technologie nouvelle et novatrice d’éoliennes flottantes a été envisagée.
Actuellement, ce dispositif d’éolienne flottante a été expérimenté au Portugal en 2012. A priori il n’y a pas d’autre projet existant connu à ce jour, d’où la complexité de se projeter sur un tel projet complètement nouveau.
En 2015, l’Etat a souhaité tester des technologies novatrices d’éolien flottant sur le territoire méditerranéen. Les membres du conseil de gestion du PNM Golfe du Lion ont été impliqués dans ce processus et ont pu faire remonter plusieurs points à intégrer à l’appel à projets. Sur la question de la localisation, la concertation n’a abouti qu’à une légère modification de la zone initialement envisagée pour les 4 éoliennes prévues au sein du Parc, basée sur la présence de zones importantes de pêche de loisir et de pêche professionnelle à la palangre. En revanche, une bonne partie des autres recommandations faites par le PNM a été intégrée à cet appel à projets officiellement lancé pour l’« implantation technico-économique et environnementale » de fermes pilotes d’éoliennes flottantes.
Un groupe de travail a été constitué par des membres du conseil de gestion du parc, le consortium d’entreprises porteur de projet et des experts extérieurs (hors bureau d’étude chargé de l’étude d’impact du projet). Grâce à la bonne collaboration du groupe de travail de nombreuses évolutions du projet ont été permises (sur la prise en compte de l’impact du paysage depuis la mer ou des points hauts à proximité, les modalités techniques, etc.). A l’issue de ce long travail de co-construction qui fut présenté plusieurs fois au conseil de gestion, le PNM GL a émis un avis conforme favorable sur le dossier final. Cet avis comportait néanmoins certaines recommandations et prescriptions sur des aspects encore manquants ou mal intégrés. Le Parc fait aujourd’hui partie du conseil de suivi du projet et vérifie que tout ce qui a été décidé ensemble est respecté durant sa mise en œuvre. Il est également impliqué dans le développement d’une ferme commerciale.
La production d’énergie éolienne en mer nécessite le déploiement de très grandes infrastructures (les éoliennes et leurs supports), même lorsque les éoliennes ne sont pas posées sur les fonds.
La ferme pilote implantée dans le PNM du Golfe du Lion vise à expérimenter une nouvelle technologie d’éoliennes flottantes avant de la déployer à une échelle « industrielle », dans des fermes commerciales.
Ces éoliennes sont installées sur des supports flottants fixés par des chaînes à des ancres de 10 tonnes posées sur le fond marin. Elles fonctionnent grâce à un moteur positionné en haut de la structure, à 165m au-dessus de la mer. Chaque pâle est de dimension équivalente à l’envergure d’un Airbus A380. La hauteur totale du système avoisine les 200m, et la vitesse en bout de pâle frôle les 320 km/h. Ce moteur chargé d’une tonne d’huile nécessite un entretien régulier (vidange).
Le PNM du Golfe du Lion assure un accompagnement technique et scientifique du consortium d’entreprises porteur de projet, sous différentes formes (concertation lors du montage de l’appel à projets, groupe de travail durant le montage du dossier final, conseil de suivi du projet lors de sa mise en œuvre).
Le PNM est également vigilant à ce que les impacts de cette activité de production d’énergie soit minimisés grâce à la mise en place de « bonnes pratiques » de gestion de la ferme pilote. Il joue également un rôle de lanceur d’alerte auprès des porteurs de projet, lorsqu’une nouvelle problématique écologique est identifiée.
A travers l’accompagnement mis en place, le PNM modifie les pratiques de suivi et d’entretien et contribue donc à élaborer et à expérimenter un mode de gestion moins impactant des fermes éoliennes flottantes.
Enfin, des ajustements ou des compléments de suivis aux suivis réglementaires ont été demandés aux porteurs de projet afin d’évaluer les impacts des différents composants des éoliennes sur les différents compartiments de la biodiversité (impacts des pales sur les oiseaux, du dragage des chaînes d’ancrage sur les fonds marins, des revêtements des supports sur le fooling dont se nourrissent les poissons, etc.).
Plus de détails sont disponibles sur la fiche complète de retour d’expérience téléchargeable en haut de page, incluant entre autres :
- des précisions sur les enjeux de biodiversité principalement concernés par la recherche de compatibilité,
- le détail des actions menées autour de la problématique,
- le cadre dans lequel sont conduites les actions,
- le coût,
- les acteurs impliqués et la gouvernance du site,
- l'apport du statut d'aire protégée à la démarche,
- le potentiel de transférabilité des actions menées (au regard des publics intéressés, du nombre de territoires concernés et des enjeux actuels
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