Plan national pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau
La restauration de la continuité écologique des cours d’eau est une des conditions pour atteindre le bon état des eaux d’ici à 2015 et protéger la biodiversité. En 2009, la secrétaire d’État chargée de l’écologie a annoncé le lancement du plan national pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau. Sa mise en œuvre constitue un défi majeur et implique une action coordonnée de l’ensemble des acteurs de l’eau. L’OFB fortement impliqué dans quatre des cinq piliers du plan national se mobilise et apporte son expertise.
Vers un référentiel national des obstacles à l’écoulement
L’Onema dresse au niveau national un inventaire de tous les obstacles présents sur les cours d’eau. En parallèle, il évalue progressivement l’usage de chacun de ces obstacles et l’impact sur la libre circulation des poissons migrateurs et sur l’écoulement des sédiments.
Du diagnostic à l’appui technique
Sur la base de ce diagnostic, l’Onema participe activement, avec ses partenaires dans les bassins, à l’élaboration d’une stratégie d’identification des ouvrages les plus problématiques et pour lesquels une intervention doit être prioritaire. La suppression des ouvrages abandonnés sera favorisée. La réussite suppose de mobiliser tous ensemble les maitres d’ouvrage pour entreprendre les actions de restauration. Tout au long de l’année, les agents de l’Onema ont ainsi participé à la sensibilisation, au niveau local, des établissements publics territoriaux de bassin, des commissions locales de l’eau, des syndicats de rivières, des communautés de communes et autres maîtres d’ouvrages potentiels à la nécessité de restaurer. Ils apportent un avis sur le diagnostic des impacts, conseillent sur les solutions envisageables et apportent une expertise technique lors du suivi des travaux. Un des enjeux aujourd’hui est bien de démultiplier les initiatives et la réalisation d’actions d’envergure de restauration en bonne coopération avec l’ensemble des acteurs. Dans ce but, l’Onema a organisé avec ses partenaires trois séminaires de sensibilisation et travaillé à l’élaboration d’un recueil d’expériences destiné à faciliter la mise en place de nouvelles opérations de restauration des cours d’eau.
Cibler les actions de police de l’eau
Le défi de la restauration ne pourra être relevé que par la conjugaison d’actions incitatives et réglementaires. La police de l’eau est l’un des piliers du plan national qui prévoit la mise en place d’un programme pluriannuel d’interventions sur les obstacles les plus perturbants. Les contrôles, déjà effectués par les agents de l’Onema, ont été renforcés. Réalisés avec les services de police de l’eau des DDT dans le cadre des plans de contrôle départementaux, ils visent trois objectifs : garantir le débit minimal à l’aval des ouvrages ; surveiller le bon fonctionnement des dispositifs de franchissement par les poissons migrateurs ; préserver les caractéristiques hydromorphologiques des cours d’eau et des frayères.
Mobiliser la recherche
Enfin, la mise en œuvre d’opérations ambitieuses de restauration nécessite encore l’acquisition de connaissances scientifiques et le développement de méthodes, notamment le développement d’une véritable ingénierie de la restauration des cours d’eau. Cela soulève également de nombreuses questions, notamment celle des meilleures pratiques de gestion pour favoriser la circulation des sédiments au travers des ouvrages. Autant de points sur lesquels l’Onema mobilise la communauté scientifique et finance des études et recherches. Afin d’évaluer les bénéfices écologiques des opérations de restauration, l’Onema et les agences de l’eau travaillent à l’harmonisation des démarches de suivi d’opérations et d’évaluation des réponses biologiques.
Enfin l’Onema sera chargé de l’évaluation des bénéfices environnementaux des mesures mises en œuvre dans ce plan national.
Les cinq piliers du plan national d’actions :
- le renforcement de la connaissance sur les seuils et barrages ;
- la définition de priorités d’intervention par bassin ;
- la révision des 9èmes programmes des agences de l’eau et des contrats d’objectifs permet de dégager les financements pour aménager 1200 ouvrages prioritaires d’ici 2012 ;
- la mise en œuvre de la police de l’eau ;
- l’évaluation des bénéfices environnementaux des mesures mises en œuvre
Contacts :
jose.peress@afbiodiversite.fr
Septembre 2010
Les temps forts 2009
Aller plus loin
Interviews de partenaires
Joseph Guilbaud / syndicat de bassin du Vicoin (Mayenne)
On compte 26 ouvrages, essentiellement des anciens moulins, sur la petite rivière du Vicoin, longue de 51 km. Un tous les 2 km...
Jean-Paul Doron / FNPF
Le plan national pour la restauration de la continuité écologique est une avancée essentielle pour la préservation de la biodiversité, la restauration de la qualité de l’eau et la prévention des inondations...