continuité écologique
Restauration de la continuité écologique sur la Bresle par la remise en fond de vallée du cours d’eau à Sénarpont | Retour d'expérience
Les ouvrages du moulin de Sénarpont empêchaient l’accès à environ 8 km de cours d’eau en amont, tronçon dépourvu d’obstacles majeurs et favorable à la croissance et à la reproduction des espèces migratrices. Après une longue concertation, l'opération retenue est la remise du cours d'eau en fond de vallée. Les points forts de cette opération sont la restauration du fonctionnement global du cours d’eau et de ses annexes hydrauliques avec un coût assez modeste. 10 ans après les travaux, on peut observer des résultats concluants sur l’hydromorphologie du cours d'eau avec le retour à une diversité de faciès d’écoulement et le décolmatage du lit, mais aussi sur la restauration des habitats avec une bonne dynamique de conservation des truites de mer. Les opérations ont également permis le développement de zones humides dont 5000m2 de tourbière, offrant ainsi de nouvelles zones d’expansion de crue. La richesse de ce projet repose également sur l’influence positive qu’il a pu avoir sur certains propriétaires, initialement réticents, et qui se sont finalement tournés vers des actions de restauration de la continuité écologique.

Réouverture de la Bièvre aval en milieu urbain | Retour d'expérience
La Bièvre, affluent de la Seine, a été fortement canalisée et rectifiée au fil des siècles puis entièrement recouverte et transformée en canalisations pour les eaux usées et pluviales dans sa partie aval au cours du 20ème siècle. Plusieurs opérations de réouverture sont menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du Val de Marne principalement. Les fortes contraintes liées à l'urbanisation, les coûts associés, et une gouvernance locale complexe et évolutive empêchent d'envisager à court terme le rétablissement d'une continuité et l'atteinte d'une bonne qualité écologique du cours d'eau. Cependant la succession de projets de ce type, dont le dernier en date réalisé autour du parc des Coteaux, mené par le Conseil départemental du Val de Marne et récompensé par le prix de la fédération des travaux public au salon des maires, se donnent des ambitions croissantes en termes de qualité écologique, de restauration d'habitats pour la biodiversité, et permettent de redonner une place à la rivière et à la nature en ville. En effet, les résultats des premiers suivis témoignent d’une augmentation de la biodiversité faunistique et floristique terrestre, de la présence d’un herbier aquatique, d’odonates, de nouvelles espèces d’oiseaux et de différentes espèces de poissons. Si la qualité de l’eau de la Bièvre reste encore moyenne, avec la présence de dépôts vaseux et d’algues filamenteuses, le peuplement en bonne santé donne de l’espoir quant au rétablissement des capacités biogènes de la Bièvre. Les opérations de réouverture et de renaturation vont se poursuivre sous l’égide de la métropole du Grand Paris sur 5 prochains secteurs identifiés. A l'issue de ces nouveaux projets, 4000ml pourraient être découverts, soit une dizaine de km concernés.

Restauration des fonctions écologiques de la Bièvre amont et de ses affluents en milieu urbain | Retour d'expérience
Dans un secteur urbain en frange de la métropole parisienne où le cours d'eau avait été fortement rectifié et contraint par l'urbanisation, la présence de moulins et les activités agricoles, le syndicat a mené pendant près de 20 ans un ensemble d'opérations d'effacements d'étangs et de seuils, de reméandrage, de renaturation, de retour du cours d’eau dans le talweg d’origine et de recharge granulométrique. Il a ainsi redonné au segment amont de la Bièvre sa physionomie de cours d 'eau et restauré des habitats propices au développement d’îlots de biodiversité et de zones humides, en restituant dans le même temps de meilleures capacités de réponse lors des épisodes de crue face au risque inondation avec 180 000 m3 de rétention supplémentaire obtenus grâce à la suppression des plans d’eau. Les différents suivis menés à l’issue des travaux font état d’évolutions écologiques nettes, avec l’observation d’espèces protégées d’insectes et d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont certaines ont fait leur retour sur le site après les travaux. Toutefois, les indicateurs de bonne santé écologique restent moindres à l’échelle du bassin en raison de l’intensité des activités agricoles, urbaines et industrielles.

Abaissement d’une succession de seuils sur la basse vallée du Var | Retour d'expérience
La nécessité d’abaisser les seuils construits sur le fleuve Var dans les années 1970 à 1980 a été mise en évidence en 2003 dans le cadre d'une étude du fonctionnement physique du fleuve et ce afin d’intégrer le risque inondation. En effet, la crue majeure de 1994 a mis en lumière l’absence de résilience de cette configuration, par la rupture en cascade des deux seuils les plus en aval (seuils 2 et 3), rupture ayant menacé le troisième (seuil 4) et nécessité la réalisation d’un contre-seuil pour le protéger. Les partenaires décident donc de l'abaissement progressif de 7 seuils sur le Var, en vue du rétablissement d'un profil d'équilibre et d'un faciès en tresse. Après l'abaissement de 4 premiers seuils, le démantèlement des centrales hydroélectriques, la recharge du matelas alluvial et le renforcement des infrastructures, les résultats sont déjà visibles concernant la réduction des processus d'incision, l'abaissement de la ligne d'eau favorable en cas de crue pour prévenir les inondations, la reconnexion et la hausse du niveau de la nappe d'accompagnement. Le fleuve reste cependant très contraint latéralement par l'urbanisation.

Reconstitution du matelas alluvial de la Creuse à Descartes pour la préservation de la Grande Mulette | Retour d'expérience
Pour limiter l'impact des travaux conduits par la société LISEA, en charge de l'aménagement de la ligne à Grande vitesse Tours Bordeaux, une population de Grandes Mulettes (espèce protégée en danger d'extinction) a dû être transplantée sur le site de Rhonne à Descartes. Le bras secondaire dans lequel elles étaient implantées tendant à se colmater, la survie de cette population se trouvait en péril. Dans le cadre des mesures de compensation encore dues par la société, LISEA a financé une opération de recharge granulométrique de grande ampleur visant à rééquilibrer les flux entre les bras et à rétablir l'oxygénation et la température nécessaires à la préservation de la Grande Mulette. Les suivis dans le temps également financés permettent de rendre compte de l'évolution du site, indiquant que le débit dans le bras secondaire est supérieur à l’objectif de doublement fixé, que l’apport sédimentaire y est désormais satisfaisant et qu’il remplace la vase, permettant une diversification des habitats. Les suivis indiquent également le maintien de la population de lamproies dans le radier principal rechargé. Toutefois, une approche plus globale resterait à envisager car des obstacles en amont continuent de contrarier le déplacement des lamproies et le transport sédimentaire.

Une approche intégrée de restauration et de préservation du bassin de la Glane | Retour d'expérience
La Glane est une rivière de 40 km s’écoulant dans le Limousin, un territoire essentiellement rural. Jusqu’en 2015, elle était ponctuée par un grand nombre d’ouvrages altérant sa continuité écologique et constituant un facteur d’aggravation des phénomènes de sécheresse et de diminution des étiages. Le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne (SABV) s’est employé à restaurer 12 km de la rivière à travers l’effacement et l’aménagement de plusieurs ouvrages et la restauration de 80 hectares de zones humides - des mesures cruciales dans un contexte climatique qui expose la région à de sévères épisodes de sécheresse et d’intensification des étiages. Les bénéfices de ce projet de restauration s’observent grâce à la multitude de suivis mis en œuvre, les indicateurs biologiques indiquant une nette amélioration depuis 2023, date de fin des travaux. Ce sont près de 2000 hectares de terres agricoles qui sont contractualisés dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), impliquant la suppression des produits phytosanitaires et la gestion des zones humides intégrée aux activités de pâturage, comme en témoigne M. Bru, un éleveur de vaches limousines. La restauration de la Glane témoigne d’un travail approfondi de concertation de la part de l’ensemble des acteurs : propriétaires, agriculteurs, riverains ; au service du rétablissement de la continuité écologique et sédimentaire, et de l’amélioration de la qualité de l’eau.

Des actions pour le rétablissement de la continuité écologique sur la Canche et ses affluents classés | Retour d'expérience
Après plus de 15 années d'interventions sur le bassin de la Canche visant principalement à restaurer la continuité écologique pour les grands migrateurs, de nombreux ouvrages ont été effacés ou ont fait l'objet de dispositifs de franchissement. Grâce à la mise en conformité de 122 ouvrages sur 221 bloquants, 163 km de continuité ont été retrouvés, permettant la restauration d'habitats et zones de frayères pour les grands salmonidés notamment. Les dispositifs de comptage piscicoles post-travaux révèlent une augmentation des populations de saumons et de truites de mer. 75 % des zones de frayères ont été rendues accessibles grâce aux travaux de restauration de la continuité écologique, et 70 % du linéaire du bassin de la Canche a été rendu accessible aux salmonidés. Ces interventions semblent également avoir eu un impact favorable sur les inondations connues à l'hiver 2023-2024 dans la Région, reconnu par les propriétaires, qui se montraient en premier lieu peu enclins aux travaux de restauration ; mais la démarche de concertation a constitué une des clés de réussite des opérations menées pour dépasser les freins liés au fort attachement des propriétaires à leurs ouvrages.

Dérasement de seuils sur la rivière sauvage du Guiers Mort | Retour d'expérience
Au sein du PNR de Chartreuse, le secteur amont du Guiers Mort était encore marqué par deux obstacles transversaux, dont un à forte valeur patrimoniale, nuisant à la continuité écologique. Leur suppression était une condition à la labellisation Site Rivières Sauvages visée par les acteurs locaux. La fédération de pêche et son association locale, en lien avec le syndicat, le PNR, et en s'appuyant sur les Amis du Parc pour animer la concertation, ont mené à bien la suppression de ces deux obstacles, et assurent des suivis hydromorphologiques et piscicoles. La suppression des ouvrages a rétabli l’hydromorphologie du Guiers Mort, qui passe d’un style torrentiel à un profil fluvio-torrentiel, offrant alors des habitats plus diversifiés pour la biodiversité. Le rétablissement de la continuité écologique augmente également le potentiel reproducteur d'une truite méditerranéenne de souche endémique, et sa capacité à trouver refuge dans les zones plus fraîches en amont de la rivière, dans un contexte de réchauffement climatique. La destruction du seuil historique, élément patrimonial important de la région, s’est vue compensée par la valorisation du patrimoine naturel local, via le procédé de labellisation site Rivières Sauvages, soulignant ainsi la nécessité d’un équilibre entre attractivité touristique et préservation écologique, et des actions de concertation qui accompagnent les projets de restauration.

Désenrochement des berges en vue de la restauration des dynamiques alluviales à la confluence Doubs-Loue | Retour d'expérience
Dans les années 60, les anciens cours du Doubs et de la Loue ont été drastiquement modifiés, canalisés et endigués. Pour autant, l'efficacité de ces ouvrages pour préserver les enjeux en aval des risques inondations étaient de plus en plus questionnés, et le cours d'eau s'incisait progressivement. A la confluence, la réserve nationale du Girard constatait l'assèchement des milieux.
S'appuyant sur la maitrise foncière liée à la réserve, le syndicat Doubs Loue, avec l'appui de l'EPTB Saône et Doubs et de la réserve, a engagé une concertation de longue haleine pour convaincre les élus et riverains de l'opportunité de désendiguer la confluence sur au total 1400m, pour lui redonner son espace de liberté. Quelques années après, la reprise des processus d'érosion avec le recul de 100m d'une des rives, et la recharge sédimentaire associée ont déjà permis la réinstallation d'habitats par les hirondelles de rivières ou petits Gravelots.
Le succès de cette opération de restauration repose sur le travail de concertation mené auprès des acteurs, riverains, agriculteurs et élus, pour qui les solutions de gestion des inondations n’étaient ni claires ni accessibles, et généraient ainsi plus d’inquiétudes et de réticence que d’adhésion. Grâce à un travail important de sensibilisation, la confiance a pu être gagnée et le projet de restauration du Doubs-Loue, en tant que projet d’ampleur, sert désormais de démonstrateur pour d’autres actions du même type sur le bassin, bien qu’il reste limité au regard du volume de berges encore endiguées sur la Loue.

Reméandrage de la Pisancelle et effacement de trois ouvrages sur le Rongeant à Poissons | Retour d'expérience
