Gestion durable et concertée d'une ressource naturelle : les bivalves de la Baie de Saint-Brieuc

Données du document
Rédaction
20/06/2023
Structure(s) porteuse(s)
Réserve naturelle nationale de la Baie de Saint-Brieuc
Éditeur(s)
Réseau de Sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques (Sinapce)
Nom du(des) site(s)
Baie de Saint-Brieuc
Statut de protection ENP
Réserves naturelles (nationales et régionales)
Image
Contact(s)
anthony.sturbois@espaces-naturels.fr
alain.ponsero@espaces-naturels.fr
Périmètre du document
Régions
Bretagne
Façades et écorégions marines
Métropole - Manche - mer du Nord

La Réserve naturelle nationale de la Baie de St-Brieuc propose un retour sur une expérience de gestion durable des stocks de bivalves de la Baie, passant par une évaluation annuelle des stocks depuis 2013 grâce à un protocole approuvé par les structures scientifiques de la région. Les résultats de l’évaluation des stocks de bivalves, ainsi que les prévisions faites sur 1 ou 2 années, sont partagés chaque année avec les pêcheurs professionnels.

Un retour d'expérience du réseau Sinapce
Cette analyse est issue site du réseau national Sinapce, valorisant des démarches de sites innovants pour des activités en aires protégées compatibles avec les enjeux écologiques.

Spécificités de cette expérience : thème d’activité Pêche, évaluation au delà de la réserve pour avoir l’ensemble du périmètre écologiquement fonctionnel du fond de la baie.

Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

La Réserve naturelle nationale (RNN) de la Baie de Saint-Brieuc a été créée en 1998. Cette réserve a été mise en place spécifiquement pour protéger les oiseaux migrateurs s’alimentant dans la baie.

Avant 1998, quelques évaluations des stocks de coques avaient été faites et avaient permis de constater de fortes fluctuations. Depuis 2001 cette évaluation est réalisée annuellement dans et par la RNN. A partir de 2010, la réserve s’est penchée sur l’interaction entre les oiseaux migrateurs et le macrobenthos dont ils se nourrissent. Enfin, à partir de 2013, l’évaluation des stocks s’est étendue à l’ensemble des bivalves de la baie. Les travaux de modélisation des ces stocks se développent actuellement.

Les stocks de bivalves de la baie assurent à la fois une fonction écologique d’alimentation des oiseaux migrateurs (limicoles) et un service écosystémique de production pour l’Homme, qui s’en nourrit également et en fait commerce.

Le gisement de coques est soumis à une pêche traditionnelle qui s’exerce depuis plusieurs décennies. Aujourd'hui, elle représente encore un enjeu économique certain en baie de Saint-Brieuc, puisque sa pêche peut être exploitée par jusqu’à 25 pêcheurs à pied professionnels.
Le gisement est exploité toute l’année par les pêcheurs amateurs. En 2012 des comptages réguliers de pêcheurs amateurs ont permis d’estimer le nombre de séances de pêche dans l’anse d’Yffiniac à 4440, soit un prélèvement amateur de 12.8t de coques/an.

Il faut également souligner le travail partenarial mis en place progressivement entre les pêcheurs professionnels, le Comité départemental des pêches et la Direction Mer et Littoral, l’Ifremer et la Réserve naturelle autour de la gestion d’une ressource naturelle.

Objectifs
Gestion durable des populations de bivalves de la Baie de Saint-Brieuc
Description technique

La RNN de la Baie de Saint-Brieuc réalise une évaluation annuelle des gisements de coques et des autres espèces de bivalves présentes dans la baie. Cette évaluation, basée sur un protocole validé par le Conseil scientifique de la RNN et comprenant plusieurs partenaires scientifiques, permet d’estimer la ressource en bivalves à la fois pour les oiseaux migrateurs et pour les pêcheurs.

L’estimation des gisements se fait à partir de 131 stations localisées dans le fond de la baie, dans et en dehors de la RNN. Sur chacune, un échantillon de sédiments est prélevé et tamisé, puis les bivalves qu’il contient sont identifiés à l’espèce, mesurés et dénombrés. Le comptage permet d’évaluer les stocks pêchables. Enfin, un travail de modélisation est réalisé en appliquant à cette évaluation un taux de mortalité et en fonction de la croissance connue de la coque, afin de prévoir les stocks pêchables dans les années à venir. Les modèles utilisés permettent de détecter des sur-mortalités pouvant informer sur une perturbation des écosystèmes.

Le Comité Départemental des Pêches 22 a été formé aux techniques d’évaluation des gisements par la RNN de la baie de Saint-Brieuc dans le cadre du projet LIFE+ Pêche à pied de loisir, puis dans le cadre du réseau Littorea.

Le Comité départemental des pêches maritimes et des élevages marins peut ensuite s’appuyer sur la synthèse de l’évaluation des gisements de bivalves écrite par la RNR et une visite de terrain menée par la DDTM pour définir le nombre de licences et de jours à la pêche à pied pour la prochaine saison.

L’application en ligne CARL (Cartographie et Analyse des Ressources Littorales), a été réalisé par la RNN afin de faciliter la cartographie et la modélisation les populations d'espèces benthiques des estrans meubles. A destination des opérateurs du réseau national “Littorea”, cette application est également utilisée par les comités départementaux des pêches maritimes et des élevages marins.

Analyse et valorisation
Valorisation

Plus de détails sont disponibles sur la fiche complète de retour d’expérience téléchargeable en haut de page, incluant entre autres : 

  • des précisions sur les enjeux de biodiversité principalement concernés par la recherche de compatibilité,
  • le détail des actions menées autour de la problématique,
  • le cadre dans lequel sont conduites les actions,
  • le coût,
  • les acteurs impliqués et la gouvernance du site,
  • l'apport du statut d'aire protégée à la démarche,
  • le potentiel de transférabilité des actions menées (au regard des publics intéressés, du nombre de territoires concernés et des enjeux actuels)
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