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Reconstitution du matelas alluvial de l’Ouvèze à Rompon | Retour d'expérience

L'Ouvèze, cours d'eau méditerranéen régulièrement soumis aux épisodes cévenols, a vu l’une de ses rives être fortement contrainte par la route départementale, et sa partie en amont par des obstacles à la continuité sédimentaire. Il a fait l'objet de prélèvements de matériaux importants, d'abord à des fins d'exploitation, puis en vue de prévenir les inondations suite à quelques épisodes dévastateurs. Ces modifications ont conduit à une incision très forte du cours d'eau, qui risquait de fragiliser les fondations de la route. Profitant d'un appel à projet, le syndicat a proposé de procéder à la reconstitution du matelas alluvial sur plusieurs centaines de mètres. Depuis les travaux, le secteur a connu peu d’événements hydrologiques extrêmes, avec une seule crue de retour 10 ans. En l’état, il est donc difficile de conclure sur la durabilité de l’aménagement et son efficacité au long cours sur la question des inondations. Toutefois, les travaux ont permis de reconnecter l'Ouvèze à son lit moyen, de restaurer les habitats inféodés au cours d'eau ainsi que la ripisylve, réduisant ainsi le risque d’érosion de la route , de rétablir les capacités biogènes du cours d’eau, et lui ont permis de mieux faire face aux épisodes de sécheresse grâce à des débits d’étiages moins sévères. L’amélioration de la qualité de l’eau s’illustre quant à elle via les résultats des suivis hydrobiologiques piscicoles, qui indiquent un peuplement riche en macro-invertébrés et en poissons.

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Réouverture de la Bièvre aval en milieu urbain | Retour d'expérience

La Bièvre, affluent de la Seine, a été fortement canalisée et rectifiée au fil des siècles puis entièrement recouverte et transformée en canalisations pour les eaux usées et pluviales dans sa partie aval au cours du 20ème siècle. Plusieurs opérations de réouverture sont menées depuis le début des années 2000 dans le secteur du Val de Marne principalement. Les fortes contraintes liées à l'urbanisation, les coûts associés, et une gouvernance locale complexe et évolutive empêchent d'envisager à court terme le rétablissement d'une continuité et l'atteinte d'une bonne qualité écologique du cours d'eau. Cependant la succession de projets de ce type, dont le dernier en date réalisé autour du parc des Coteaux, mené par le Conseil départemental du Val de Marne et récompensé par le prix de la fédération des travaux public au salon des maires, se donnent des ambitions croissantes en termes de qualité écologique, de restauration d'habitats pour la biodiversité, et permettent de redonner une place à la rivière et à la nature en ville. En effet, les résultats des premiers suivis témoignent d’une augmentation de la biodiversité faunistique et floristique terrestre, de la présence d’un herbier aquatique, d’odonates, de nouvelles espèces d’oiseaux et de différentes espèces de poissons. Si la qualité de l’eau de la Bièvre reste encore moyenne, avec la présence de dépôts vaseux et d’algues filamenteuses, le peuplement en bonne santé donne de l’espoir quant au rétablissement des capacités biogènes de la Bièvre. Les opérations de réouverture et de renaturation vont se poursuivre sous l’égide de la métropole du Grand Paris sur 5 prochains secteurs identifiés. A l'issue de ces nouveaux projets, 4000ml pourraient être découverts, soit une dizaine de km concernés.

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Restauration des fonctions écologiques de la Bièvre amont et de ses affluents en milieu urbain | Retour d'expérience

Dans un secteur urbain en frange de la métropole parisienne où le cours d'eau avait été fortement rectifié et contraint par l'urbanisation, la présence de moulins et les activités agricoles, le syndicat a mené pendant près de 20 ans un ensemble d'opérations d'effacements d'étangs et de seuils, de reméandrage, de renaturation, de retour du cours d’eau dans le talweg d’origine et de recharge granulométrique. Il a ainsi redonné au segment amont de la Bièvre sa physionomie de cours d 'eau et restauré des habitats propices au développement d’îlots de biodiversité et de zones humides, en restituant dans le même temps de meilleures capacités de réponse lors des épisodes de crue face au risque inondation avec 180 000 m3 de rétention supplémentaire obtenus grâce à la suppression des plans d’eau. Les différents suivis menés à l’issue des travaux font état d’évolutions écologiques nettes, avec l’observation d’espèces protégées d’insectes et d’une cinquantaine d’espèces d’oiseaux, dont certaines ont fait leur retour sur le site après les travaux. Toutefois, les indicateurs de bonne santé écologique restent moindres à l’échelle du bassin en raison de l’intensité des activités agricoles, urbaines et industrielles.

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Une approche intégrée de restauration et de préservation du bassin de la Glane | Retour d'expérience


La Glane est une rivière de 40 km s’écoulant dans le Limousin, un territoire essentiellement rural. Jusqu’en 2015, elle était ponctuée par un grand nombre d’ouvrages altérant sa continuité écologique et constituant un facteur d’aggravation des phénomènes de sécheresse et de diminution des étiages. Le syndicat d'aménagement du bassin de la Vienne (SABV) s’est employé à restaurer 12 km de la rivière à travers l’effacement et l’aménagement de plusieurs ouvrages et la restauration de 80 hectares de zones humides - des mesures cruciales dans un contexte climatique qui expose la région à de sévères épisodes de sécheresse et d’intensification des étiages. Les bénéfices de ce projet de restauration s’observent grâce à la multitude de suivis mis en œuvre, les indicateurs biologiques indiquant une nette amélioration depuis 2023, date de fin des travaux. Ce sont près de 2000 hectares de terres agricoles qui sont contractualisés dans le cadre des mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC), impliquant la suppression des produits phytosanitaires et la gestion des zones humides intégrée aux activités de pâturage, comme en témoigne M. Bru, un éleveur de vaches limousines. La restauration de la Glane témoigne d’un travail approfondi de concertation de la part de l’ensemble des acteurs : propriétaires, agriculteurs, riverains ; au service du rétablissement de la continuité écologique et sédimentaire, et de l’amélioration de la qualité de l’eau.

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Renaturation du ruisseau des Aulnes à Bouconville-sur-Madt | Retour d'expérience

Le ruisseau des Aulnes est un cours d’eau de 17 km qui traverse l’ancien étang de Girondel, classé espace naturel sensible (ENS) et occupant une surface totale de 67 ha. Vidé dans les années 70 afin de développer les activités agricoles de la région, il a été transformé en un ruisseau perché, rectifié et sur-calibré, impacté par la présence de sédiments de l’ancien lac et de produits phytosanitaires utilisés pour les cultures. La rupture entre l’étang et les pairies humides environnantes ainsi que l’appauvrissement de la diversité des habitats aquatiques et de la biodiversité des zones humides attenantes ont motivé les travaux de reméandrage, de création d’un nouveau lit mineur, de mares, et de zones tampons humides artificielles (ZTHA). Ceux-ci ont permis la reconnexion du cours d’eau aux zones humides alluviales, avec le développement de la végétalisation typique de zone humide - un élément de réponse décisif face à l’enjeu des assecs estivaux ; le retour à une diversité de faciès d’écoulements, et le rétablissement des capacités morphogènes, attestées par la présence de zones de débordement, de sur-élargissement et de phénomènes d’érosion. La phase d’études et d’inventaires du suivi hydrobiologique a permis d’observer plusieurs espèces protégées sur le site, et une plus grande population d’oiseaux. Le succès du projet a reposé sur la concertation des acteurs locaux et l’appui des institutions publiques, lui permettant de remporter le prix Solutions Fondées sur la Nature 2024.

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Restauration de l'Ouin et de ses zones humides à la Petite-Boissière | Retour d'expérience

Sur la commune de la Petite-Boissière dans les Deux-Sèvres, l’EPTB Sèvre nantaise a engagé en 2021 une opération globale de restauration sur le cours d’eau de l’Ouin, situé en tête de bassin versant, dégradé suite à des interventions de recalibrage et rectification intervenues dans les années 80-90’. Effacement d’obstacle, rehaussement, réduction du lit sur 500 ml et accentuation des sinuosités du lit sur 200 ml, reconnexion de 1000m² au total de zones humides environnantes, création d’une roselière et de quatre mares ont notamment été réalisés. Une coopération soutenue a été menée lors de ce projet avec les exploitants agricoles, qui se traduit notamment en 2024 par l'engagement avec l'un d'entre eux d'un plan de gestion sur ses parcelles. Débordements des eaux sur le lit majeur lors des crues de période de retour de deux ans, restitution de l’eau des zones humides restaurées vers le cours d’eau en période sèche sont notamment déjà observés, ainsi que des gains en matière de biodiversité. Le projet, d’ailleurs lauréat des Trophées de l’agence de l’eau Loire-Bretagne 2023 avec la mention spéciale « Changement climatique » et du Prix national « Solutions fondées sur la Nature », montre la conciliation entre la restauration écologique et le développement d’une activité agricole.

photos de l'Ouin avant-après

Le génie végétal sur les berges de cours d’eau : des techniques aux multiples bénéfices | Comprendre pour agir | octobre 2022

Dans les zones de forte pression foncière, l’espace disponible pour les forêts riveraines des cours d'eau (ripisylves) est souvent réduit, les endiguements et protections de berges associées sont fréquents. Ces ouvrages font appel au génie civil et/ou au génie végétal. Ce dernier fait l’objet de multiples travaux de recherche. Qu’est-ce que le génie végétal ? Quels sont les avantages pour la biodiversité ? Quelle est leur résistance mécanique ? Quelles préconisations d'entretien ? Éléments de réponse.

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Carhyce - Protocole de recueil de données hydromorphologiques à l'échelle de la station sur les cours d'eau prospectables à pied | Guides et protocoles | mai 2017

En France, l’hydromorphologie des cours d'eau fait l’objet d’un suivi régulier dans le cadre de la DCE et de la mise en oeuvre plus locale d’actions de restauration. Le protocole Carhyce permet de quantifier l'altération hydromorphologique des cours d'eau, d'orienter les mesures de gestion et de définir un cadre de travail lors d'opérations de restauration. Cette page donne accès au guide, à sa plaquette et au film.

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Restaurer l’hydromorphologie des cours d’eau et mieux maîtriser les nutriments : une voie commune ? | Comprendre pour agir | décembre 2012

Depuis quelques années, les recherches scientifiques concernant les relations entre hydromorphologie et processus de transformation des nutriments se développent. Cette synthèse bibliographique publiée en 2011 fait un point sur les éléments à retenir de l'état des connaissances actuelles.

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