Partons sur la Sainte à Peyraud - 12 février 2015

Données du document
Rédaction
12/02/2015
Mise à jour
12/02/2015

Les Jeudis se poursuivent avec un nouveau volet, qui porte sur des exemples d’actions d’amélioration de la continuité latérale sur les voies navigables, cours d’eau et canaux français. Cette semaine, découvrons la réouverture de la lône de la Sainte à Peyraud...

Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

Les Jeudis se poursuivent avec à présent un nouveau volet, qui porte sur des exemples d’actions d’amélioration de la continuité latérale sur les voies navigables, cours d’eau et canaux français. Chaque quinzaine, vous pourrez découvrir une sélection d’opérations récentes entreprises par une diversité de maitres d’ouvrages. Ces exemples ont été réunis par l’Onema, Voies navigables de France, Compagnie national du Rhône et les agences de l’eau dans un recueil d’expérience sur l’hydromorphologie.

Réouverture de la lône de la Sainte à Peyraud (Ardèche)

Au fil des siècles le Rhône a été aménagé presque sur tout son cours avec de nombreux travaux hydrauliques de rectification, d’endiguement et de construction d’ouvrages transversaux, destinés à développer notamment la navigation et la production hydroélectrique. Au niveau de Peyraud, le Rhône se soude en un seul lit utilisé pour la navigation. La lône de la Sainte, ancien bras atterri situé dans le lit mineur, est déconnectée du Rhône navigué par deux bouchons alluviaux, à cause principalement de la présence d’anciens épis dits « Girardon », construits pour la navigation au XIXème siècle. Dans ce secteur, le vieux Rhône avec ses annexes fluviales est un milieu riche en espèces remarquables, désigné site Natura 2000 et ZNIEFF, notamment en raison de la présence du Castor d’Europe, de la Lamproie de Planer et de plusieurs espèces d’oiseaux.

Dans le cadre du Plan Rhône, des actions de restauration ont été programmées en priorité sur ce secteur pour la reconquête de la qualité écologique et le rétablissement du fonctionnement hydraulique. Les travaux, entrepris sans influence sur la navigation et menés par la Compagnie nationale du Rhône, ont consisté à reconnecter la lône de la Sainte de façon permanente au Rhône par le point aval grâce au terrassement de la zone aval, à créer des mares et à ensemencer les parties talutées. L’entretien et la gestion sont aussi prévus par le maitre d’ouvrage afin de pérenniser ces milieux et lutter contre la végétation exotique envahissante.


Les mares de la partie centrale de lône de la Sainte, avant restauration (octobre 2012). La mare amont de la lône après restauration (mars 2013) - photos Compagnie nationale du Rhône (CNR)


Après les travaux, du fait de débits soutenus, le bouchon amont laissé s’est en partie arasé, le milieu s’est décolmaté et a été colonisé par la faune environnante comme le castor, ou par le brochet. Les résultats des suivis, prévus sur une durée de cinq ans après les travaux et réalisés avec le CNRS et par l’association des amis de l’Ile de la platière, permettront d’évaluer l’évolution morphologique et biologique de la lône.

La Compagnie nationale du Rhône projette d’autres restaurations d’annexes fluviales sur le vieux Rhône par la réouverture des épis « Girardon ».


De haut en bas : La partie aval de la lône de la Sainte, en état de comblement avancé (octobre 2012). Terrassement du bouchon aval de la lône de la Sainte (février 2013). Restauration de la connexion aval de la lône avec le Rhône (mars 2013) - photos Compagnie nationale du Rhône (CNR)