Biodiversa+, le partenariat européen pour la biodiversité (2021-2028)
Le partenariat européen pour la biodiversité dit "Biodiversa+" vise à améliorer les connaissances et la surveillance de la biodiversité pour en augmenter l'impact sur la société et les politiques à travers l’Europe. L'objectif est d’associer la science, les politiques publiques et la surveillance sur le terrain pour mettre en place des changements transformateurs. Les 81 partenaires sont des agences de financement de la recherche ou des acteurs des politiques environnementales de 40 pays. Parmi les 4 partenaires français, l’Office français de la biodiversité (OFB) participe à toutes les actions de surveillance, et en pilote 3.
Partenariat Biodiversa + : des acteurs nombreux autour d'objectifs ambitieux
Ce partenariat cofinancé par la Commission européenne s’inscrit dans le cadre de la stratégie de l'Union européenne (UE) pour la biodiversité à l'horizon 2030, qui vise à mettre la biodiversité européenne sur la voie du rétablissement dans les années à venir. Grâce à l’appui de la Commission européenne et des membres du partenariat, Biodiversa+ dispose d’un budget supérieur à 800 M€ sur 7 ans (2021–2028).
Le partenariat rassemble actuellement 81 partenaires, agences de financement de la recherche et acteurs des politiques environnementales de 40 pays. En France, 4 partenaires sont impliqués : l’Office français de la biodiversité (OFB), la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), le ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires (MTECT) et l’Agence nationale de la recherche (ANR).
Les partenaires Biodiversa+, selon leur nature et leur répartition géographique
(carte : parmi les pays impliqués (colorés), ceux de de l’objectif 2 - surveillance de la biodiversité sont en bleu canard).
Des activités en réponse à 5 objectifs principaux
- Planifier et soutenir la recherche et l'innovation sur la biodiversité à travers une stratégie commune, des appels à projets de recherche conjoints annuels et des activités de renforcement des capacités
- Mettre en place un réseau de programmes harmonisés pour améliorer la surveillance de la biodiversité et des services écosystémiques à travers l'Europe
- Contribuer à des connaissances de haut niveau pour le déploiement de solutions fondées sur la nature et la valorisation de la biodiversité dans le secteur privé
- Assurer un soutien scientifique efficace à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques en Europe
- Renforcer la pertinence et l’impact de la recherche paneuropéenne sur la biodiversité dans un contexte mondial
Objectif 2 - surveillance de la biodiversité : une forte implication de l'OFB
En s'appuyant sur les programmes de surveillance nationaux et régionaux et sur le développement de nouveaux programmes transnationaux, Biodiversa+ vise à améliorer et harmoniser en Europe la surveillance de la biodiversité et des services écosystémiques, dans les habitats terrestres, dulcicoles et marins d'Europe.
Cet objectif porte sur un élément clé : établir un réseau transnational de programmes de surveillance de la biodiversité répondant à des priorités liées à la recherche et l’innovation ainsi qu’aux politiques publiques.
À noter : cette page présente les activités de Biodiversa+ dans lesquelles l’OFB est impliqué.
L'OFB, acteur majeur des activités du consortium "surveillance"
Les activités de cet objectif sont organisées en différentes thématiques liées entre elles, sous la responsabilité du ministère de l’environnement de la Finlande. Les partenaires actifs viennent de 22 pays différents et sont des ministères de l’environnement ou des agences de protection de l’environnement, comme l’est l’OFB.
L’OFB participe à toutes les tâches liées à la surveillance, et porte 3 d’entre elles (*).
- L’identification des priorités de surveillance*
- Définir des indicateurs communs
- L’harmonisation des protocoles de suivi de la biodiversité*
- L’harmonisation des bases de données et l’interopérabilité des données
- Le développement de nouvelles technologies
- Le développement des sciences participatives vers une meilleure implication des citoyens
- Utilisation des résultats de la surveillance par la recherche et les décideurs
- La construction d’un réseau de surveillance transnationale
- La planification à long terme de la surveillance
- Le déploiement des études pilotes
- Le développement de proposition d’études pilotes*
L’OFB pilote également la Task force sur le développement d’un tableau de bord de la surveillance (Biodash).
Zoom sur...
Définir et actualiser les priorités de surveillance - Portage OFB
Les priorités portent sur des thèmes orientant les activités de Biodiversa+ afin de mieux soutenir la surveillance transnationale de la biodiversité, en lien avec les besoins de la recherche, de la société et de la politique publique.
L’OFB mène cette tâche afin d’établir et réviser périodiquement les priorités de surveillance pour le partenariat.
Douze priorités encadrent les orientations du partenariat, ainsi qu’un sujet spécial pour les Activités transversales (voir image). Depuis 2023, sont inclues :
- biodiversité urbaine,
- chauves-souris,
- génomique et génétique,
- zones humides,
- espèces communes.
Aller plus loin : Rapport sur les priorités révisées pour le 2e cycle Biodiversa+ (2023–2025)
Ressource : Une méthode pour définir des priorités de surveillance de la biodiversité (2024)
Harmoniser les protocoles et faciliter l'interopérabilité des données - Portage OFB
Biodiversa+ soutient l'interopérabilité et l'harmonisation des protocoles de surveillance de la biodiversité et des bases de données, afin d'unifier les programmes de surveillance de la biodiversité à travers l'Europe.
L’OFB mène cette tâche, avec un intérêt particulier porté à l'identification :
- des composantes minimales pour établir un programme de surveillance de la biodiversité permettant une inclusion à différentes échelles,
- des meilleures solutions pour l'interopérabilité des données et le stockage des données en Europe.
Aller plus loin : Guide pour l’harmonisation des protocoles
BioDash : un tableau de bord européen des dispositifs de surveillance, basé sur les variables essentielles de la biodiversité (EBV)
L'outil BioDash permettra :
- d’accéder à des « fiches dispositifs » descriptives ainsi qu’aux résultats produits en termes d’EBV,
- d’avoir une vision synthétique des programmes de surveillance de la biodiversité au niveau européen et de créer un réseau entre les acteurs, encourageant notamment l’harmonisation des dispositifs.
Articuler la gouvernance autour de la surveillance en Europe
Biodiversa+ encourage la création d'un réseau transnational de schémas nationaux de surveillance de la biodiversité, en concevant conjointement la gouvernance transnationale des schémas nationaux et infranationaux.
Un élément clé de cet objectif est la connexion avec des initiatives telles qu'EuropaBON, la Commission européenne, l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), GBIF et le groupe ad-hoc de surveillance de la biodiversité du Centre de connaissances sur la biodiversité.
Aller plus loin
Les études pilotes
L’OFB participe à 4 études pilotes sur les 6 actuellement lancées, et porte l’une d’entre elles.
Suivi des Espèces exotiques envahissantes (2023–2024)
L'étude comporte 2 volets : plantes et insectes nocturnes.
Objectif
Tester le déploiement d’un dispositif semi-automatisé de détection des espèces exotiques envahissantes à travers l’Europe.
Protocole
Le dispositif est composé :
- d’une caméra embarquée sur voiture pour la surveillance des espèces de plantes exotiques envahissantes le long du réseau routier,
- et de caméras fixes type piège-photo lumineux, mis en place dans des sites d’espèces d’insectes (plantes exotiques, bois, etc.).
Pour l’année 2023, 15 espèces de plantes et 10 espèces d’insectes ont été choisies.
En Europe
Sous la coordination du Danemark, 10 pays contribuent initialement au projet, chaque pays dispose d’une caméra pour les plantes et de 3 caméras pour les insectes. En 2024, la Belgique a rejoint l’équipe à son tour.
En France
L’implémentation de l’étude en France est pilotée par l'OFB, plus précisément la direction de la Recherche et de l'appui scientifique (Dras).
Pour le volet plantes, l’étude se fait en partenariat avec la direction générale des Infrastructures, des transports et des mobilités (MTECT), le réseau des directions interdépartementales des routes (DIR), les conservatoires botaniques nationaux (CBN) et le Cerema.
Ce projet a également pour ambition de proposer un outil aux gestionnaires sur le terrain pour accompagner la gestion des plantes sur le réseau.
Pour le volet insectes : l’étude fait appel au groupe d’experts Oreina sur les lépidoptères en France.
En savoir plus : rapport intermédiaire (2024)
Biodiversité des sols (2023–2024)
Objectif
Tester le déploiement d’un dispositif harmonisé de suivi de la biodiversité des sols à l’échelle européenne.
Protocole
Il est inspiré de Soil Bon et Soil Bon Foodweb. Cette étude pilote vise les forêts « proche de l’état naturel ».
Les groupes échantillonnés sont la macrofaune du sol (vers de terre, insectes, myriapodes...) par test-bêche (prélèvement et tri d’un volume de sol), la macrofaune active de surface (carabes, araignées...) par piège Barber, les micro-organismes par metabarcoding (ADN environnemental) et la flore (identification + recouvrement).
En Europe
Neufs partenaires issus de pays différents participent : l’Italie, dont la province autonome de Bolzano coordonne le projet et assure l’identification et les analyses des échantillons, la Turquie, Israël, le Danemark, la France, le Portugal, la Slovaquie, l’Allemagne (débuté en automne 2023) et la Belgique.
En France
L’implémentation de l’étude en France est pilotée par l'OFB, plus précisément la Dras.
Sept sites ont été échantillonnés en France : un site déjà suivi par le réseau de mesures de la qualité des sols (RMQS Biodiversité), deux sites expérimentaux (ONF et Cefe), deux sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité en tant que forêts primaires et anciennes de hêtres des Carpates et d’autres régions d’Europe (une réserve naturelle nationale, et une réserve biologique intégrale), un espace naturel sensible et une forêt ancienne privée.
En savoir plus : rapport intermédiaire (2024)
Gouvernance de la surveillance et des données (2023)
Cette étude pilote s'inscrit dans le cadre de la thématique gouvernance évoquée, avec un travail spécifique sur 12 mois pour préciser les modes de gouvernance existants chez les différents partenaires du pilote.
Objectif
Comprendre l’organisation générale des programmes de surveillance de la biodiversité (espèces et habitats, tous milieux confondus) et la façon dont les données issues de la surveillance communiquent entre elles.
Ce projet a permis d'analyser la gouvernance (ses dimensions à la fois structurelle et stratégique) de la surveillance de la biodiversité en France, et de regarder comment s’articulent les activités de surveillance faites sur différents milieux (terrestres, marins, eaux douces) et à différentes échelles.
En Europe
Sous la coordination du ministère de l’Environnement finlandais, 10 pays et régions participaient à cette étude. Chaque partenaire a produit un rapport synthétisant l’organisation de la surveillance dans son pays ou sa région, ainsi que les modes de gestion des données de biodiversité. Une analyse comparative a ensuite été réalisée, concernant par exemple le niveau de centralisation, le nombre d’acteurs impliqués dans la surveillance…
En France
L’implémentation de l’étude en France était pilotée par l'OFB, plus précisément la direction Surveillance, évaluation et données (Dsued).
De nombreux entretiens ont été réalisés auprès des acteurs de la surveillance (OFB, Muséum national d'histoire naturelle, direction de l'Eau et la biodiversité (ministère), Observatoire national de la biodiversité...) et un séminaire a été organisé (août 2023, Paris) pour rassembler ces acteurs et initier la formation d'un réseau « surveillance intermilieux ».
En savoir plus : conclusions (2023)
EuRockFish (2024–2025) - Portage OFB
L’étude s’intéresse aux peuplements de poissons vivant dans les milieux côtiers rocheux, objet de plusieurs politiques publiques internationales, de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) à plusieurs conventions marines (Convention Ospar pour la protection du milieu marin de l'Atlantique du Nord-Est, Convention d’Helsinki Helcom, Convention de Barcelone).
Objectif
Tester, de manière coordonnée entre 6 partenaires, une stratégie de suivi des poissons rocheux harmonisée à l’échelle européenne, afin de remédier à l’absence de coordination et plus généralement de données sur le long terme.
Protocoles
L’étude démarre en 2024 et s’appuie sur :
- 2 approches traditionnelles complémentaires : recensement visuel par plongée et stations vidéos sous-marines,
- ainsi qu’une approche novatrice de métabarcodage s’appuyant sur l’ADN environnemental.
Ces 3 méthodes seront homogénéisées et intercalibrées entre partenaires. Ensuite sera développée une stratégie de suivi long terme reposant sur les complémentarités des 3 méthodes.
En Europe
Sous la coordination de la France, 6 partenaires participent activement à cette étude couvrant à la fois les façades :
- atlantique : Norvège, Danemark, France, Espagne,
- et méditerranéenne : Espagne, France, Turquie, Israël.
En France
L’étude est menée par l'OFB, plus précisément la Dsued et Patrinat, qui déploiera en France les protocoles choisis sur les deux façades concernées.
L’OFB suit également le développement des 2 autres études pilotes.
- Des stations automatisées de suivi de la biodiversité
- Une harmonisation du suivi des habitats de prairie et de zones humides
L’appel à projet de recherche BiodivMon
En septembre 2022, Biodiversa+ a lancé un appel à projets de recherche baptisé « BiodivMon : Améliorer la surveillance transnationale des changements de la biodiversité et des écosystèmes pour la science et la société », cofinancé en France par l’OFB et l’ANR.
Trois thèmes principaux étaient abordés :
- développer et harmoniser les méthodes et outils de collecte et de gestion des données de surveillance de la biodiversité,
- combler les lacunes en matière de connaissances sur l'état, la dynamique et les tendances de la biodiversité,
- réutiliser les données de surveillance déjà collectées.
Un comité indépendant a évalué au total 262 dossiers déposés, chacun regroupant des structures issues d’au minimum 3 pays différents. Au final, 33 projets de recherche ont été retenus, pour un montant total de plus de 46 millions d'euros.
L’enveloppe budgétaire allouée par l’OFB cofinancera 4 projets, déployés en partie sur le sol français et dont la mise en œuvre débute au printemps 2024 :
- SoilRise - Allemagne, Autriche, Pologne, Irlande, France : sciences participatives pour la surveillance des sols,
- NorTrack - Irlande, Belgique, Norvège, France, Danemark, Suède, Canada : analyse de données acoustiques pour la surveillance marine,
- Bioboost+ - Italie, Pays-Bas, Norvège, Grèce, France, Espagne, Israël : analyse de données d’image et de vidéo pour la surveillance marine,
- TabMon - Norvège, Pays-Bas, France, Espagne : analyse de données acoustiques pour la surveillance des oiseaux.
En savoir plus et notamment la liste complète des lauréats sur www.biodiversa.eu (anglais)
Les activités nationales de surveillance
En plus de son implication dans les activités propres du partenariat, l’OFB déploie des ressources en appui à la surveillance nationale selon plusieurs axes.
- Structurer, développer, harmoniser les suivis
- Développer les variables essentielles de biodiversité
- Tester de nouvelles méthodes et analyses
- Améliorer la gestion des données.
Cet appui cible les suivis terrestres et marins, hexagonaux et d’outre-mer, passés, en cours ou en développement, sur les espèces et les habitats, sur des sujets conceptuels, d’ingénierie informatique, de développement méthodologique ou de coordination avec les acteurs. Il représente 15 à 20 emplois en contrats à durée déterminée.
Présentation en vidéos des projets menés en appui à la surveillance nationale
En savoir plus
- Site web Biodiversa+ : www.biodiversa.eu
- Page internet Biodiversa+ sur la surveillance