La connectivité marine, un levier pour une gestion plus durable des mers et océans

Données du projet
Mise à jour
 2021_Cost-Sea-Unicorn-photoRecifs.jpg

Mieux connaître la connectivité en milieu marin pour améliorer les stratégies de gestion et de conservation des écosystèmes, c'est l'enjeu du projet européen Cost Sea-Unicorn. Porté par un collectif de plus de 180 scientifiques, le projet vise à intégrer les gestionnaires et les autres acteurs du milieu marin afin d'orienter le mieux possible les recherches pour répondre à leurs besoins.

Récifs de la Passe en S à Mayotte :
poissons anthias et anémones magnifiques (Julie Molinier)

Les mers et océans couvrent plus de 70 % de la surface du globe, représentent la 7e économie mondiale et fournissent de multiples services écosystémiques, dont certains sont vitaux pour l'avenir de nos sociétés (pêcheries, régulation du climat...). Or la protection du milieu marin accuse un retard important par rapport à celle des milieux terrestres.

Un projet collectif et international

C’est pour contribuer à pallier ce retard que le projet Cost Sea-Unicorn a été lancé fin 2020, par un collectif de plus de 180 scientifiques de 45 pays, piloté par le CNRS. Son but : estimer au mieux la distribution de la biodiversité marine et son rôle dans le fonctionnement des écosystèmes, et évaluer le degré de connectivité entre les populations et les habitats.

    Cette connaissance est indispensable à plusieurs titres :

    • protéger les ressources et les habitats marins vulnérables,
    • lutter contre la propagation des pathogènes et des espèces invasives,
    • positionner des réseaux d’aires marines protégées efficaces,
    • proposer des stratégies durables pour la gestion des ressources exploitées.
       2021_Cost-Sea-Unicorn-logo.jpg

      Carte d’identité du projet

      Nom : unifying approaches to marine connectivity for improved resource management for the seas (Sea-Unicorn)
      Type : coopération européenne en science et technologie
      Dates : 09/2020 – 09/2024
      Acteurs impliqués en France : 27 participants dont des chercheurs du CNRS, de l'IRD, de l'Ifremer et 2 agents OFB
      Site web (en anglais) : https://www.sea-unicorn.com

      Objectifs visés d'ici 2024

      • Démultiplier les collaborations interdisciplinaires et internationales afin notamment d’unifier les concepts et les méthodes développés dans le domaine émergent de la connectivité marine fonctionnelle,
      • Fournir les données nécessaires pour soutenir la conservation et la gestion durable des mers et océans,
      • Renforcer le lien entre scientifiques, gestionnaires, acteurs du domaine marin afin de promouvoir l'intégration des connaissances sur la connectivité marine dans les outils d'aide à la décision pour la gestion et les politiques environnementales.

        Qu’est-ce que la connectivité marine fonctionnelle ?

        Ce concept désigne l'ensemble des flux migratoires des organismes marins qui déterminent l'interdépendance des populations, des espèces et des écosystèmes, en mer et à l'interface mer-terre. Son étude permet de mieux comprendre les relations entre les espèces ou les communautés et le fonctionnement des différents habitats dont elles dépendent, et de mieux identifier les causes et conséquences des modifications de la distribution spatio-temporelle de la biodiversité marine.

        Bien connaître cette connectivité permettra d'adopter des stratégies de gestion et de conservation plus pertinentes. Mais aussi d'étayer les politiques marines en appui des Objectifs de développement durable pour un océan fonctionnel décrits dans le programme 2021-2030 de la Décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable de l'ONU.

         

        Associer les gestionnaires et les acteurs des politiques de préservation : un enjeu majeur

        Impliqué dans le comité de management du projet, l’OFB contribue à faire le lien entre la recherche et l’utilisation des résultats produits dans le cadre du projet et les actions de gestion. « Il s’agit d’intégrer les attentes des gestionnaires d’aires marines protégées et plus généralement des acteurs des politiques de préservation des milieux littoraux et marins afin d’orienter les travaux de recherche menés », explique Isabelle Gailhard-Rocher, en charge du projet à l'OFB.
        « La prise en compte des connaissances sur les liens trophiques et la dynamique des populations au cours de leur cycle de vie sont des éléments essentiels pour la gestion du milieu marin et notamment la planification spatiale des politiques de préservation du milieu. L'implication des gestionnaires permettra d’enrichir le diagnostic de l’existant et d’identifier les attentes des acteurs de la préservation pour la mise en œuvre de leurs actions de gestion ».

        Contacts

        • Isabelle Gailhard-Rocher (OFB) : isabelle.gailhard-rocher (a) ofb.gouv.fr
        • Neil Alloncle (OFB) : neil.alloncle (a) ofb.gouv.fr
        • Porteur du projet : Audrey Darnaude (UMR MARBEC, Montpellier) : audrey.darnaude (a) cnrs.fr