Baleine franche australe (Eubalaena australis)

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Office français de la biodiversité (OFB)
Éditeur(s)
Office français de la biodiversité (OFB)
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Fiches Espèces
Date d'édition
Type
Fiche espèce
Statut de l'espèce
évaluée
protégée
réglementée
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Contenu

Cette baleine franche (grasse) présente un corps trapu de couleurs noire avec des callosités blanches sur la tête. Faisant partie des baleines à fanons, elle s'alimente en avançant bouche ouverte à travers du plancton. Coté comportement, elle impressionne les observateurs pas ses sauts hors de l'eau en retombant sur le dos.

Fiche d'identité

Noms

  • Latin : Eubalaena australis (Desmoulins, 1822)
  • Synonyme : Baleine noire australe
  • Anglais : Southern right whale

Classification : Chordés / Mammifères / Cétacés / Balénidés

Statuts de conservation (liste rouge UICN) :

  • Liste mondiale  : Préoccupation mineure (LC)

Statut réglementaire : réglementée

Morphologie
Image
Baleine franche australe avec ses callosités visibles sur la tête (François Gohier, Biosphoto)

Poids : entre 36 000 et 100 000 kg (moyenne vers 49 000 kg)

Longueur : allant de 13 à 18 m

Teinte : généralement entièrement noire avec des callosités blanches autour et sur la tête, taches blanches occasionnelles sur le ventre et le dos

Nageoires : absence de dorsale, pectorales larges et courtes en forme de spatule, caudale large et dentelée avec une échancrure centrale prononcée

Corps : large circonférence avec un corps trapu, absence de sillons ventraux

Tête : jusqu’à 1/3 du corps, bord de la lèvre inférieure fortement fléchi, séparation de l’évent donnant un souffle en forme de V

Fanons : 200-270 paires de couleur noire, taille inférieure à 3 m

Nouveau-nés : environ 4,5-6 m pour 1 000 à 1 500 kg

Schéma explicatif de la morphologie de la Baleine franche australe
Schéma explicatif de la morphologie de la Baleine franche australe (Bluelife/OFB)

 

Habitat

La Baleine franche australe vit près des côtes, effectuant une migration entre l'été et l'hiver.

Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques...)

Image
Baleine franche australe pointant la tête bouche ouverte hors de l'eau, révélant ses fanons (François Gohier, Biosphoto)

Alimentation

La Baleine franche australe se nourrit de zooplancton, incluant des larves de crustacés, des copépodes et des krills.

Elle s'alimente fréquemment en traversant des patchs de planctons la bouche ouverte.

Reproduction

La Baleine franche australe se reproduit dans des baies protégées entre juin et novembre.

  • Image
    Femelle baleine franche australe avec son petit, et un Grand dauphin (Tursiops truncatus) (Hiroya Minakuchi, Minden Pictures, Biosphoto)
    Maturité sexuelle : atteinte à 8-10 ans
  • Portée : 1 petit, tous les 3 à 4 ans
  • Gestation : 11 à 13 mois
  • Sevrage : entre 6 et 12 mois

Paramètre démographique

Longévité : de 50 à 70 ans, pourrait atteindre 100 ans

Comportement (mode de vie, déplacement, domaine vital...)

Image
Baleine franche australe sautant et retombant au dessus de l'eau (Gérard Soury, Biosphoto)

Une espèce migratrice

La Baleine franche australe migre au sud en été pour l’alimentation, puis plus au nord pendant l’hiver et le printemps.

Des comportements photogéniques !

Ces baleines adoptent fréquemment une position verticale avec la nageoire caudale en l’air.

Elles effectuent également des sauts au-dessus de l’eau en se retournant et en retombant sur le côté ou le dos.

Répartition géographique

L'espèce est présente dans les eaux subpolaires de l’hémisphère sud (entre 30 et 55° sud). Elle fréquente donc les eaux des TAAF îles subantarctiques, et occasionnellement les eaux de la Réunion et à Mayotte.

Cartes de répartition sur le site de l'INPN

Réglementation

Interdictions

Sont interdites sur tout le territoire national et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction, en tout temps, que les individus soient vivants ou morts, les actions suivantes :

  • destruction, mutilation, capture ou enlèvement intentionnels incluant les prélèvements biologiques ;
  • perturbation intentionnelle incluant la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel ;
  • destruction, altération ou dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux.

Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation compromette la conservation de l’espèce en remettant en cause le bon accomplissement des cycles biologiques ;

  • détention, transport, naturalisation, colportage, mise en vente, vente ou achat, utilisation commerciale ou non des spécimens marins prélevés dans le milieu naturel :
    • du territoire national, et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction après le 1er octobre 1995,
    • du territoire européen, et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction des autres États membres de l’UE, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 (n° 92/43/CEE).

Exception : l’interdiction de capture intentionnelle ne s’applique pas à la capture accidentelle dans les engins de pêche au sens du règlement (CE) n°812/2004 qui doit faire l’objet d’une déclaration.

Dérogation sur autorisation exceptionnelle de l'autorité administrative compétente (préfet).

Sanctions applicables

  • Perturbation intentionnelle : contravention de la 4 e classe (art. R. 415-1 1° C.Env – 750 € d’amende)
  • Infraction : délit (art. L. 415-3 1° C.Env) puni de trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende
  • Amende doublée lorsque l’infraction est commise dans les réserves naturelles et les cœurs de parcs nationaux (art. L. 415-3 5° C.Env)
  • Aggravation des sanctions si commise en bande organisée (art. L. 415-6 C.Env)

À noter qu’un dispositif spécifique de protection des cétacés a été introduit dans le livre III du code de l’environnement, à l’article L. 334-2-2. Il s’agit d’un dispositif anticollisions qui doit obligatoirement équiper certains navires dans les sanctuaires pour les mammifères marins situés dans les aires marines protégées Pelagos et Agoa. L’absence de dispositif constitue un délit puni de 30 000 € d’amende. Les navires utilisés pour proposer des sorties commerciales comprenant une activité d'observation des mammifères marins ne peuvent se munir de cet outil sous peine d’une amende équivalente.

Textes de références

Niveau national

  • art. L. 411-1 et s. & R. 411-1 et s. du C.Env (protection des espèces) ;
  • art. L. 411-2 (4°) et R. 411-6 à R. 411-14 du C.Env (dérogations) ;
  • art. L. 334-2-2 C.Env (dispositif sonore anticollision) ;
  • arrêté du 1er juillet 2011 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection - art. 2.

Niveau de l’Union européenne

  • directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (dite directive habitats-faune-flore) - annexes IV ;
  • règlement n°338/97/CEE du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce (dit Règlement CITES) - annexe A.

Niveau international

  • convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, faite à Bonn le 23 juin 1979 - annexe I ;
  • convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, faite à Berne le 19 septembre 1979 - annexe III ;
  • convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, faite à Washington le 3 mars 1973 (dite CITES) - annexe I.

Informations complémentaires et références

  • Smith (J.) 2000. Eubalaena australis (Online), Animal Diversity Web. Accessed August 28, 2017
  • NOAA fisheries. Accessed August 28, 2017
  • Arkive. Accessed August 28, 2017
  • Jefferson (T.A.), Leatherwood (S.) & Webber (M.A.) Southern right whale (Eubalaena australis) in : Marine Species Identification Portal. Accessed August 29, 2017
  • Trudelle (L.), Balaenoptera australis Desmoulins, 1822, Atlas des mammifères sauvages de France, volume 1, pp.130-133.
  • IUCN RedList. Accessed August 28, 2017
Périmètre du document
Emprise géographique
Internationale
Zone
Outre-mer
Langue du document
Français
Cadre réglementaire
Directive cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM)
Directive Habitat-faune-flore (DHFF)
Milieux
Milieux marins
Milieux littoraux
Groupes d'espèces
Mammifères
Domaines d'action
Données et connaissances
Communication et sensibilisation