[Journée d'échanges] Ensemble, protéger l’océan ! Connaître pour agir
Chercheurs, élus, représentants des tutelles, chefs d’entreprises, pêcheurs, représentants d’associations, de fondations, d’ONG, invités par l’Ifremer et l’Office français de la biodiversité (OFB) ont participé à une journée de réflexions et d’échanges. Au programme : échanges sur les grands enjeux de recherche pour participer à éclairer vos propositions en matière de gestion durable et de protection de l’océan.
Une journée riche pour la recherche et la protection du milieu marin
Près de de 200 personnes de la communauté maritime ont participé à cette journée. 3 thématiques étaient au programme et ont permis de réunir autour de tables rondes une 30e d’experts de réputation nationale ou internationale, sous l’oreille attentive d’Axel Khan, généticien et grand témoin de cette journée :
- l’océan, état des lieux des connaissances, enjeux de recherche
- la pêche : enjeux de recherche et partage des connaissances
- l’océan profond : ressources biologiques et géologiques
Ressources issues de l'évènement
Interventions
Elles seront prochainement disponibles sur le site de de l'évènement
Enjeux et pistes d’action
Pour préparer cette journée, des ateliers ont été organisés en début d’année au cours desquels les acteurs de la mer ont exprimé leurs besoins. Ces ateliers et les réflexions menées le 12 mars ont fait émerger 5 grands enjeux et pistes d’action.
1/ Acquérir, gérer, analyser des données descriptives de l’état du milieu marin, les valoriser pour les rendre compréhensibles et exploitables par tous, et en faciliter l’accès
- Mettre en place des observations pérennes en organisant leur gestion et favorisant leur accès
- Renforcer les moyens dédiés à l’acquisition de connaissances, en particulier relatives aux eaux ultramarines et aux pays en voie de développement ainsi qu’aux grands fonds
- Mobiliser et développer des méthodes innovantes d’acquisition de données biologiques
- Prendre en compte, dans les prises de décision quant à la gestion des écosystèmes, leur fonctionnalité (c’est-à-dire prendre en compte le fait qu’ils sont utilisés par diverses espèces pour se nourrir, se développer, se reproduire), et les services qu’ils rendent à nos sociétés.
- Prendre en compte à la fois les préoccupations globales et leurs déclinaisons locales, tant pour la conception de réseaux d’observation, que pour la mise en œuvre d’outils de protection à différentes échelles.
2/ Développer des indicateurs de biodiversité
- Développer des indicateurs simples et cohérents assortis de seuils de référence, de façon que l’état des écosystèmes et des pressions qui les impactent soient évalués de manière coordonnée, que les décideurs puissent être éclairés, et que les politiques publiques soient évaluées.
3/ Poursuivre le développement de modèles pour comprendre et prévoir l’évolution des écosystèmes marins
- Améliorer et développer des modèles et scénarios d’évolution des écosystèmes marins, permettant d’orienter les choix entre différentes options de gestion, et d’analyser les effets respectifs des pressions directes et des pressions globales
- Prendre en compte les sciences humaines et sociales dans la définition des scénarios
4/ Évaluer l’efficacité et faire évoluer les mécanismes opérationnels de protection de la biodiversité marine
- Développer et affiner la planification de l’espace maritime
- Développer des solutions fondées sur la nature notamment pour faciliter l'adaptation au changement climatique
- Expertiser les solutions d’ingénierie écologique
- Développer des solutions permettant de concilier l’installation de production d’énergies marines renouvelables et la protection de la biodiversité marine
- Moderniser, développer, piloter et évaluer les instruments financiers tels les paiements pour services écosystémiques rendus, la compensation ou de déploiement de « finance verte »
5/ Renforcer le lien entre recherche marine et société
- Ouvrir le pilotage de la recherche publique à la société civile notamment par la participation de ses représentants aux conseils d’administration des organismes publics de recherche
- Médiatiser systématiquement les questions posées au comité consultatif commun d’éthique Inrae-Cirad-Ifremer et diffuser largement les avis rendus ; permettre à la société civile d’interroger ce comité consultatif d’éthique
- Développer les « sciences participatives » et l’Open Science (rendre la recherche scientifique et les données qu'elle produit accessibles à tous et dans tous les niveaux de la société)
- Améliorer le transfert de connaissances, mobiliser les sciences humaines et sociales
Prochaines étapes
Coopération renforcée entre l’OFB et l’Ifremer
Un accord-cadre entre l’OFB et l’Ifremer a été annoncé lors de cette journée du 12 mars et devrait être signé d’ici début 2021. Il vise à renforcer la coopération entre 2 établissements publics complémentaires : le 1er tourné vers la mise en œuvre des politiques publiques de protection et de gestion du milieu marin et le 2nd axé sur les sciences océaniques.
Évènements à venir
- Préparation de la 2eConférence internationale sur la préservation des océans (Lisbonne du 2 au 6 juin 2020),
- Présence de la France, de l’OFB et de l’Ifremer au Congrès mondial de la nature (Marseille du 11 au 19 juin 2020) et de la Cop 15 Biodiversité (fin 2020 en Chine).