Cerf élaphe (Cervus elaphus)
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Nom
Classification : Mammifères/ Cetartiodactyles/ Cervidés
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Statuts de conservation
Statut réglementaire :
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Poids
- À la naissance : 6-9 kg
- Cerf : 160-250 kg
- Biche : 80-130 kg
Pelage
- Faon jusqu’à 4 mois : pelage brun clair tacheté de blanc
- Été : brun-roux
- Hiver : gris brun
- Nombreuses variantes : pelage légèrement tacheté, raie sombre dorsale...
- Queue fauve de 15 cm sur une tâche jaune claire appelée cimier qui orne la croupe des deux sexes
Distinction mâle/femelle
Le mâle porte des bois (chute en février).
Distinction jeune/adulte
- Stature : le nombre d’andouillers n’indique pas l’âge du cerf mais la longueur des bois augmente avec l’âge, avant de régresser à la sénescence.
- L’âge d’un animal capturé peut être évalué par examen de la dentition pour les 2 premières années.
Habitat
Espèce plastique : milieux ouverts ou semi-ouverts / massifs forestiers. Elle colonise maintenant les alpages d’altitude.
Facteurs limitants : 50 cm de neige / absence totale d’eau (climat méditerranéen)
Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques...)
Régime alimentaire : herbivore, selon saison
- Herbacées et végétaux ligneux bas (ronce, lierre, framboisier, myrtille), cultures agricoles (céréales, colza), pousses de jeunes plants forestiers, écorces d’arbres.
- Besoins alimentaires plus importants au printemps et en été (gestation/lactation, repousse des bois)
- 4-6 périodes d’alimentation par jour, entrecoupées de phases de rumination.
Reproduction
- Maturité sexuelle : 18 mois (mâle) / 18-30 mois (femelle)
- Rut ou brame : début septembre/mi-octobre
- Gestation : 230 - 240 jours
- Naissance : mai/juin, 1 faon par biche par an
Paramètre démographique
Longévité
- Plus de 20 ans
- Survie des mâles plus faible que celle des femelles
- Survie baisse rapidement à partir de 10 ans
Comportement (mode de vie, déplacement, domaine vital...)
Comportement social : matriarcal
- Harde matriarcale : biches et leurs faons, bichettes et jeunes cerfs une partie de l’année
- Les mâles de plus de 2 ans se regroupent après le rut, forment de grands groupes au printemps et se disloquent à l’approche du rut, avec les adultes qui s’individualisent et rejoignent les femelles.
- Biche suitée : accompagnée par son faon
- Biche meneuse : en tête d’une harde qu’elle semble diriger
- Biche bréhaigne : biche âgée devenue stérile
Domaine vital
Mâles et femelles sédentaires sur un domaine vital de quelques centaines d’hectares pour une biche et quelques milliers d’hectares pour un cerf.
- Biche : zones de protection diurnes (peuplements forestiers denses) et zones d’alimentation nocturnes (plus ouvertes)
- Cerf : zone de rut (mi-août à novembre) et zone de repousse des bois (février à juillet)
Répartition géographique et situation de l'espèce
Répartition
Espèce sédentaire
Le cerf élaphe occupe 51% de la superficie des forêts françaises (absent dans les départements 32, 62, 69, 75, 92, 93 et 94 en France en 2021).
La population de cerfs a fortement augmenté ces quarante dernières années, en raison d’une politique volontariste de renforcement des effectifs, puis de la colonisation des milieux de montagne (Alpes et Pyrénées) et de la moitié sud de la France.
Cartes de répartition sur le site Carmen
Menaces potentielles
Pour le cerf élaphe
- Fragmentation des habitats (infrastructures linéaires, urbanisation…) qui limite les déplacements et réduit les échanges génétiques
- Enrésinement (reboisement avec des arbres résineux) important qui diminue les ressources alimentaires
- Fermeture des milieux (espèce de milieux ouverts)
- Risque d’hybridation avec le Cerf sika, espèce invasive dont la présence hors enclos est de plus en plus fréquente.
Impacts de l’espèce
Une trop forte pression en cas de fortes densités de population conduit à l’appauvrissement de son milieu (consommation importante/sélective de certaines espèces préférées).
La consommation de pousses de plants forestiers, les frottis sur jeunes plants à la période du rut pour un marquage territorial des mâles ou en période de frayure pour se débarrasser des velours en fin de pousse des bois, et enfin les écorçages d’hiver ou d’été dans les perchis forestiers peuvent conduire à des dégâts importants sur des peuplements forestiers. Les cultures agricoles en périphérie des massifs forestiers peuvent subir des dégâts (indemnisés par les fédérations départementales des chasseurs).
L’augmentation des collisions routières est aussi lié à l’accroissement des populations et du trafic routier.
Sur le plan sanitaire, le cerf est peu affecté par les épizooties. Parmi les maladies infectieuses, citons la brucellose bovine, la fièvre aphteuse et la tuberculose bovine.
Réglementation
Réglementation et modes de chasse
- Dates d’ouverture/fermeture de chasse fixées par un arrêté annuel
- Plan de chasse obligatoire
- Chasse : vénerie / chasse individuelle / chasse collective
Observation, étude et gestion
Estimation des prélèvements
L’enquête nationale tableaux de chasse de la saison 2020-2021 a estimé que le prélèvement de cerfs élaphe par la chasse était de l’ordre de 69 876 individus.
Propositions pour la gestion
- Maintien des habitats favorables et pratiques sylvicoles adaptées :
- milieux diversifiés
- importance des zones en feuillus
- présence de prairies et d’accotements herbeux.
- Maintien des cultures à gibier (zones herbacées) dans les secteurs à fortes densités (affouragement et agrainage inutiles et déconseillés pour l’imprégnation des animaux sauvages qu’ils causent).
- Maintien de la libre circulation entre massifs forestiers (aménagements tels que passages à faune)
- Prélèvement par la chasse d’un minimum strict au sein des groupes matriarcaux, gestion des cerfs subadultes plus conservatrice.
Informations complémentaires et références
- Apollonio M., Andersen R. & Putman R. 2009. European Ungulates and their Management in the 21st Century. Cambridge University Press 604 p.
- Bonenfant, C., J. M. Gaillard, F. Klein, and A. Loison. 2002. Sex- and age-dependent effects of population density on life history traits of red deer Cervus elaphus in a temperate forest. Ecography 25:446-458.
- Bonenfant, C., J. M. Gaillard, T. Coulson, M. Festa-Bianchet, A. Loison, M. Garel, L. E. Loe, P. Blanchard, N. Pettorelli, N. Owen-Smith, J. Du Toit, and P. Duncan. 2009. Empirical evidence of density-dependence in populations of large herbivores. Advances in Ecological Research 41:313-357.
- Chevrier T., Pellerin M., Garel M., Michallet J., Saint-Andrieux C., Hamann J.-L., Toïgo C., Saïd S., Klein F., Morellet N., Boscardin Y., Hamard J.-P. 2015. Suivi des populations d’ongulés et de leurs habitats : Fiches techniques Indicateurs de Changement Ecologique (ICE). Fiches techniques ONCFS.
- Clutton-Brock, T. H., F. E. Guinness, and S. D. Albon. 1982. Red deer - Behaviour and ecology of two sexes. Edinburgh University Press, Edinburgh, UK.
- GEBERT C. & VERHEYDEN‐TIXIER H. 2001. Variations of diet composition of red deer (Cervus elaphus L.) in Europe. Mammal Review 31 (3‐4) : 189-201.
- Hamann, J. L., Douhard, M., Bonenfant, C., Mortz, P., Michallet, J., Garel, M., and F. Klein. 2013. De l’utilité des comptages au brame pour la gestion des populations de cerfs. Faune Sauvage 299:4-8
- LEDUC D.& KLEIN F. 2004. L’origine du cerf français de 1900 à nos jours. Faune Sauvage 264 : 27-28.
- SAINT-ANDRIEUX C., BARBOIRON A. & GUIBERT B. 2017. Trente ans de suivi du cerf en France (1985-2015). Faune Sauvage 314 : 29-36.
- Saint-Andrieux C., Pellerin M. 2019. Faut-il affourager les cerfs ? Faune Sauvage, 323, p.24-28.
- SAVOURE- SOUBELET A., ARTHUR A., AULAGNIER S., BODY G., HAFFNER P., MARCHANDEAU S., MOUTOU F., SAINT-ANDRIEUX C. (coord) 2021 – Atlas des mammifères sauvages de France, vol 2 : Ongulés et Lagomorphes. Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, 392 p.
