Répartition communale de la petite faune de montagne en France : bilan de la décennie 2010-2019 et évolution depuis 1950
Nos massifs hexagonaux abritent des populations de galliformes et de petits mammifères de montagne ayant une forte valeur patrimoniale, soumises aux actions humaines et aux effets renforcés du changement climatique. Ces enjeux de conservation nécessitent le suivi des populations et de l'évolution des aires de présence. Ce travail de l'Observatoire des galliformes de montagne (OGM) et de l'Office français de la biodiversité (OFB) révèle des situations très variées, allant de populations favorisées à d'autres en danger critique de disparition.
8 espèces suivies : des oiseaux et mammifères aux évolutions contrastées
En France, les massifs du Grand Nord-Est, du Massif central, des Alpes et des Pyrénées abritent des populations :
- de galliformes de montagne : Tétras-lyre, Grand tétras, Gélinotte des bois, Perdrix grise des Pyrénées, Perdrix bartavelle, Lagopède alpin,
- et 2 espèces de petits mammifères inféodés à la montagne : Lièvre variable et Marmotte.
Le statut de conservation UICN au niveau national est variable selon les espèces : certaines espèces à « préoccupation mineure », « quasi menacées », alors que le Grand tétras est classé comme espèce « menacée ». Ces huit espèces montagnardes sont potentiellement toutes chassables en France, bien que chacune possède un statut cynégétique variable selon les départements et les années (Dos Santos et al. 2021).
Les diverses dynamiques spatiales révélées par ces enquêtes décennales témoignent des réponses différentes des espèces aux changements de l’environnement induits par les activités humaines notamment. Les changements de la qualité de l’habitat, des relations prédateurs-proies et des usages anthropiques se combinent pour affecter leur dynamique locale et régionale. À titre d'exemple :
- la Perdrix bartavelle et la Perdrix grise des Pyrénées pourraient être favorisées,
- tandis que la situation régionale est critique pour le Grand tétras et la Gélinotte des bois sur les massifs vosgiens et ardennais,
- d'autres espèces, après des déclins plus ou moins marqués dans les années 1980 à 2000, semblent montrer une certaine stabilisation de leur aire de répartition.
Les résultats complets pour chacune des 8 espèces sont dans l'ouvrage.
Des évolutions techniques
Cette enquête a également permis d’identifier deux nouveaux outils pour des territoires encore peu ou non prospectés :
- la télémétrie utilisant des balises GPS pour affiner la recherche d’espèces (cas de la Perdrix bartavelle en Savoie, Dos Santos et al. 2021),
- la bioacoustique pour contrôler la présence/absence des espèces, outil en cours de développement dans la recherche ornithologique (Sèbe 2012, Mulhauser & Zimmerman 2014)
Zoom sur : l'Observatoire des galliformes de montagne (OGM)
Cette association s'est donné pour mission d'assurer le suivi des populations des six espèces de galliformes montagnards présentes en France. Ces missions sont rendues possibles grâce à l'implication d'un vaste réseau de 51 membres actifs (établissements publics, associations cynégétiques, gestionnaires d'espaces protégés et associations naturalistes).
Citation
Dos Santos V. et Montadert M., Observatoire des galliformes de montagne. 2023. Répartition communale de la petite faune de montagne en France : bilan de la décennie 2010-2019 et évolution depuis 1950. Office français de la biodiversité. Collection Comprendre pour agir. 36 pages.
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