Sanglier (Sus scrofa)
Nom
À noter : le vocabulaire cynégétique mentionne un panel plus large selon les catégories d’âges. Classification : Mammifères/ Artiodactyles/ Suidés |
Statuts de conservation (liste rouge UICN)
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Poids et taille
Variables suivant les sites, l’âge des animaux et la richesse du milieu, de manière générale :
- poids à la naissance : 0,65 à 1,2 kg
- mâle : 100-110 kg en moyenne
- femelle : 70-80 kg en moyenne
- hauteur au garrot : 55 à 110 cm (fonction du sexe et du milieu de vie)
- longueur totale : mâle : 140-165 cm / femelle : 125-145 cm
Pelage : variable avec l’âge, mue d'avril à juin
Les marcassins revêtent une livrée rayée dans le sens de la longueur de couleur beige et marron dans les 5 à 6 premiers mois de vie. Progressivement, le pelage devient plus roux puis évolue du gris au noir dans la dernière partie de la phase juvénile (10-12 mois). Le pelage est gris-noir chez le subadulte et l’adulte, avec des poils courts en été d’où une coloration plus grisée et des poils long en hiver, ton plus noir. Les poils sont plus longs sur la ligne dorsale formant une sorte de crinière.
Distinction mâle/femelle
- Pinceau pénien et excroissance des testicules identifiables chez le mâle adulte en période estivale car pelage court
- Allaites des laies très développées, bien visibles en période estivale
- La femelle du sanglier s’appelle la laie
Distinction jeune/adulte
- Jeune : pelage beige marron, roux
- Adulte : gris-noir
Habitat
Espèce plastique : le sanglier vit essentiellement en forêt mais peut occuper un grand nombre d’écosystèmes. Il s’adapte très facilement à son environnement.
Au niveau mondial, on le trouve dans des habitats très diversifiés, tels que les milieux semi-désertiques (Australie, Etats-Unis, pays du Magreb), en bordure de toundra (Russie, pays scandinaves) et dans les forêts humides (Asie du Sud-est, Australie).
Au niveau national, on le rencontre dans tous types d’habitats : milieux humides côtiers, marais et prairies humides, forêts tropicales humides, bocage, plaines et collines méditerranéennes, milieux agricoles ouverts, montagne, forêts, prairies de fauche.
Facteurs limitants
- La neige meuble et en couche importante (> 45 cm) peut être un obstacle pour ses déplacements
- Les sols fortement gelés empêchent la recherche de nourriture par fouissage
Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques...)
Régime alimentaire : omnivore
- Plus de 95 % de son alimentation est d’origine végétale : fruits forestiers (châtaignes, glands, faines), graines, bulbes, racines, rhizomes, parties aériennes d’herbacés.
- Son régime carné (< 5 %) est principalement composé de larves et d'insectes adultes, mollusques, lombriciens et autres petits animaux.
Reproduction
Un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles et une femelle avec plusieurs mâles (polygynandrie)
- Maturité sexuelle : mâle : 10 mois / femelle : 8-24 mois
- Période d’accouplement : novembre à juin
- Gestation : 115 jours
- Naissance
- février-octobre
- en moyenne 5 à 6 marcassins (taille de portée variable selon l’âge et le poids de la laie).
Paramètres démographiques
Survie
En général, faible mortalité naturelle. La principale cause de mortalité est la chasse.
- 40% pour les juvéniles et les femelles adultes
- 20% pour les mâles adultes
Longévité
- 10-12 ans en milieu naturel,
- jusqu’à 25 ans en condition de captivité.
Communication
- Le sanglier grogne, grommelle ou nasille
- Le marcassin couine
Comportement (mode de vie, déplacement, domaine vital...)
Comportement
- Sédentaire et discret
- Se nourrit principalement pendant la nuit. Le lieu où il se repose la journée est appelé bauge.
Groupe matriarcal
- Les laies adultes et subadultes accompagnées de leurs marcassins sont regroupées en compagnie dirigée par la femelle la plus âgée, « la laie meneuse ».
- Les mâles adultes sont solitaires, ils s’émancipent progressivement de la compagnie et peuvent être considérés comme solitaire à partir de 21 mois.
Domaine vital
Variable selon les individus et les types de milieux
- en moyenne de 500 à 1000 ha pour les laies (rappel : 100 ha = 1 km²)
- en moyenne de 1000 à 2000 ha pour les mâles
Interactions écologiques et avec les activités humaines
Des nuisances potentielles induites par le sanglier
- Collisions dues aux infrastructures de grande circulation et à l’urbanisation
- Dégâts commis sur les cultures et récoltes agricoles (en particulier sur les prairies et le maïs) faisant l’objet d’une procédure d’indemnisation spécifique (Articles L 426.1 du code de l’environnement et suivants)
- Dégâts sur des zones enherbées dans les zones résidentielles, industrielles, sur des jardins et des équipements publics à proximité des espaces naturels ou des friches
- Dégâts sur les zones naturelles protégées et zones non-chassées dans lesquelles se réfugient les sangliers en période de chasse
- Risques sanitaires : maladies dont le sanglier est un relais ou un réservoir (exemples : peste porcine africaine, maladie d'Aujeszky, trichinellose transmissible aux humains)
- Intrusions en zones urbaines et péri-urbaines
Menace potentielle pour le sanglier
Pas de menace actuellement, en dehors du risque sanitaire.
Répartition géographique et situation de l'espèce
Répartition
Présence certaine dans toute la France, sauf à Paris, en Hauts-de-Seine et Seine-Saint-Denis (pas de données de chasse) mais ponctuellement intrusion possible d’animaux en milieu péri-urbain.
Carte de répartition de l'espèce sur le site Carmen
Situation
Les effectifs sont en augmentation constante.
Estimation des prélèvements
L’enquête nationale tableaux de chasse de la saison 2020-2021 a estimé que le prélèvement de sangliers par la chasse était de l’ordre de 801 345 individus. Les prélèvements nationaux ont été multipliés par 2 ces 20 dernières années.
Réglementation
Statut juridique
- Statut commerce international : aucun statut - Convention CITES
- Statut européen : aucun statut – Convention de Berne
- Statut communautaire (UE) : aucun statut – Directive Habitat
- Statut national : espèce gibier dont la chasse est autorisée - Arrêté du 26 juin 1987
- Statut départemental : espèce susceptible d’être inscrite sur la liste complémentaire des espèces classées susceptibles d’occasionner des dégâts par arrêté annuel du préfet (article R 427-6 du code de l’environnement)
Réglementation : précisions sur les modes de chasse
- Dates d’ouverture/fermeture de chasse fixées pour chaque département par un arrêté préfectoral annuel
- L’espèce sanglier n’est pas soumise au Plan de chasse obligatoire (article R425-1-1)
- Chasse en battue et aux chiens courants majoritairement, chasse à l’approche, à l’affût, à l’arc, à courre (grande vénerie)
Observation, étude et gestion
Études et recherches menées à l'OFB
Le réseau Ongulés sauvages a pour vocation principale le suivi patrimonial de toutes les espèces d’ongulés sauvages présentes en France hexagonale. Piloté par l'OFB, il repose sur un partenariat avec la fédération nationale des chasseurs (FNC) et l’ensemble des fédérations départementales des chasseurs (FDC).
Tableaux de chasse et bilan des prélèvements dans la partie Ressources sur www.ofb.gouv.fr/les-especes-chassables.
Propositions pour la gestion
Compte tenu des variations importantes des populations à l’échelle du territoire et des enjeux liés à sa présence, la gestion doit être adaptée au contexte local.
La maîtrise des populations nécessite souvent une intensification de l’effort de chasse pour augmenter les prélèvements, sans distinction d’âge, de poids ou de sexe. Elle peut également nécessiter une évolution des modes de chasse pour gagner en efficacité ou renforcer l’effet dissuasif à certaines périodes critiques (par exemple : tir d’affût à proximité de parcelles agricoles sensibles, en complément de mesures de protection adaptées).
Quand le sanglier est classé susceptible d’occasionner des dégâts, la chasse peut être complétée par des actions de régulation, notamment : battue administrative et tir de nuit mis en œuvre par un lieutenant de louveterie décidés par l’autorité administrative, tir à l’affût de jour et de nuit par des agriculteurs ou des détenteurs de droit de chasse (dans les conditions prévues par un arrêté du préfet).
Informations complémentaires et références
- Boudoire et Vassant, 1989. Le sanglier. Hatier, Paris, France.
- Brandt S., Baubet E., Vassant J., Servanty S. 2006. Régime alimentaire du sanglier en milieu forestier de plaine agricole. Faune Sauvage 273 : 20-27.
- Klein F., Baubet E., Toigo C., Leduc D., Saint-Andrieux C., Said S., Fréchard C., Vallance M. 2004. La gestion du sanglier : des pistes et des outils pour réduire les populations. Brochure ONCFS, 29 p (mise à jour 2007).
- Baubet E., Vassant J., Brandt S., Maillard D. 2008. Connaissances sur la biologie du sanglier : utilisation de l’espace et régime alimentaire. In : Modalités de gestion du sanglier, Actes du colloque tenu à Reims (Marne) mars 2007 ; F. Klein, B. Guibert et E. Baubet, eds., Paris : FNC-ONCFS : 59-69.
- Baubet E., Servanty S., Brandt S. 2009. Tagging Piglets at the Farrowing Nest in the Wild: Some Preliminary Guidelines. Acta Silvatica. Lignaria. Hungarica Vol. 5 (2009) 159-166.
- Vassant J., Brandt S., Nivois E., Baubet E. 2010. Le fonctionnement des compagnies de sanglier. Faune Sauvage 288 : 8-13.
- Nivois E., Brandt S., Gamelon M., Baubet E 2014. Le sanglier mâle : quand et comment devient-il solitaire ? Faune Sauvage 302 : 4-8.
- Toïgo C., Servanty S., Gaillard J-M., Brandt S., Baubet E. 2010. Mortalité naturelle et mortalité liée à la chasse : le cas du sanglier. Faune Sauvage 288 : 19-22.
- Servanty S., Gaillard J-M., Allainé D., Brandt S., Baubet E. 2007. Litter size and fetal sex ratio adjustment in a highly polytocous species : the wild boar. Behavioral Ecology. 18 : 427-432
- Baubet E. & Saint-Andrieux C. 2021. Sanglier d’Eurasie. pp : 64-69 : in Savouré-Soubelet A., Arthur C., Aulagnier S., Body G., Callou S., Haffner P., Marchandeau S., Moutou F. Saint-Andrieux C. (coord.) 2021. Atlas des mammifères sauvages de France. Vol 2 : Ongulés et Lagomorphes. Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, 392p.
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