Restaurer des écosystèmes fragilisés par les espèces exotiques envahissantes
L’introduction d’espèces exotiques envahissantes (EEE) est une cause majeure d’extinction des espèces animales natives. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les îles, où de nombreuses disparitions d’espèces (végétales et animales) et de changements des écosystèmes ont été documentés suite à l’introduction de mammifères prédateurs, notamment des rongeurs. Les gestionnaires d’espaces naturels insulaires ont donc une forte responsabilité dans la lutte contre les espèces envahissantes qui mettent en péril bon nombre d’espèces indigènes, voire endémiques, en outre-mer notamment. Des opérations de restauration écologique basées sur une lutte contre les espèces envahissantes et sur le maintien, voire l’expansion d’espèces indigènes peuvent rétablir la fonctionnalité des écosystèmes originels.
Plus d'infos dans la rubrique Espèces exotiques envahissantes sur ce site, et sur celui du Centre de ressources EEE.
Optimisation des relevés de végétation afin d’évaluer l’efficacité d’opérations de restauration des habitats (PN de La Réunion)
Depuis l’arrivée de l’Homme sur l’île de La Réunion, au cours du XVIIe siècle, plusieurs milliers d’espèces, notamment de plantes, y ont été introduites. Certaines sont devenues envahissantes et menacent plusieurs écosystèmes, dont la forêt sèche. Un projet Life+ vise à restaurer cet écosystème unique au monde par des actions multiples.
Différentes modalités de plantation d’espèces indigènes et de lutte contre les plantes exotiques envahissantes (PEE) sont testées sur des parcelles expérimentales du Parc national de La Réunion. Pour en suivre l’efficacité, de nombreux paramètres sont relevés.
Un plan d’échantillonnage visant à mesurer une efficacité globale du projet a été proposé. Il consiste à suivre à moyen-long terme 35 placettes au sein desquelles seront effectuées (i) des comptages des différentes espèces pour estimer la diversité spécifique et la mortalité, (ii) des mesures de hauteur et de diamètre de houppier de plus de 700 plants de 15 espèces d’intérêt pour estimer leur croissance.
Rapport méthodologique (octobre 2021)
La translocation d’espèces pour la recolonisation d’espaces restaurés : suivi démographique d’une population de Gecko vert de Bourbon (PN de La Réunion)
Le Gecko vert de Bourbon (Phelsuma borbonica) est endémique de l’île de La Réunion et constitue un pollinisateur probable des arbres indigènes et endémiques dont il apprécie le nectar et les fruits.
Dans le cadre du projet LIFE+ Forêt Sèche, 50 individus ont été transloqués en avril 2018 sur une forêt restaurée (voir techniques de restauration des habitats ci-dessus). . Cette réintroduction doit contribuer à la restauration de l’ensemble des fonctionnalités de la forêt sèche.
Un protocole visant à suivre la dynamique de la population après l’opération de translocation permet d’évaluer le succès ou échec de cette opération. Des méthodes de Capture-Recapture basées sur des clichés photos des individus réalisés à différents intervalles de temps permettent d’estimer les survies des individus et l’abondance de la population.
Suivi démographique d’une population de Gecko vert de Bourbon (Phelsuma borbonica) suite à une translocation pour recoloniser un espace restauré du Parc national de La Réunion | Rapport d'étude | octobre 2019
Le gecko vert de Bourbon est une espèce indigène de La Réunion. Un projet de réintroduction par translocation de l’espèce a été mis en œuvre, après restauration de la forêt sèche réunionnaise. Ce rapport porte exclusivement sur la mise en place d’un protocole de suivi de la dynamique de la population (estimation de la survie des individus et de leur abondance). Ce document justifie les choix méthodologiques réalisés et propose un cadre pour le recueil, le stockage et l’analyse des données.
Couturier T., Piteau A., Salamolard M., Jailloux A., Besnard A., 2019. Coopération AFB-CEFE. 38 pages.