Le printemps, le bon moment pour évaluer l’état agroécologique des bords de champs
Du point de vue des cultures comme de la biodiversité, les bordures des champs présentent de nombreux avantages... à condition qu’elles soient en bon état. Afin d’aider les agriculteurs à réaliser un diagnostic des bordures de leurs champs, le réseau Agrifaune propose des outils qui permettent d’identifier les bordures à restaurer et les semis de fleurs à réaliser.
Intérêt des bordures de champs fonctionnelles
Une bordure extérieure de champs correspond à la zone herbacée, non productive, spontanée ou implantée, située entre la parcelle (cultivée ou pâturée) et tout autre milieu adjacent : haie, chemin, fossé, bosquet, rivière. Elle est dite fonctionnelle quand elle réunit différentes caractéristiques :
- elle est composée d’espèces pérennes, diversifiées et nectarifères, tout en étant exemptes d’adventices,
- elle mesure au minimum 1 mètre de large,
- elle est préservée au maximum des perturbations mécaniques et chimiques.
Une telle bordure de champs possède de nombreux avantages agronomiques et écologiques : source alimentaire pour les auxiliaires des cultures et les pollinisateurs, zone de refuge pour la faune sauvage, limitation du besoin d’entretien, etc.
Comment déterminer l’état des bords de champs ?
Dans le cadre du programme Agrifaune, deux outils de diagnostic ont été mis au point :
- le guide Typologie des bords extérieurs de champs, élaboré par le groupe technique national Agrifaune (GTNA) dédié aux bordures de champs ;
- l’outil Ecobordure®, initialement développé par INRAE pour être utilisé dans le Massif armoricain, et adapté aux plaines céréalières calcaires par l’association Hommes et territoires.
La typologie des bordures de champs se base sur une observation simplifiée de la flore et permet de détailler les avantages et inconvénients de la bordure en place et de fournir les premiers conseils de gestion.
La 1re étape du diagnostic consiste à définir les types de bordures, à partir de caractéristiques structurelles : présence de haie ou non, largeur, recouvrement du couvert végétal...
La 2e étape vise à déterminer le faciès des bordures. Il s’agit d’une observation simplifiée de la flore, centrée sur la présence de cortèges végétaux, tels que les adventices problématiques des cultures ou les espèces à risque d’embroussaillement.
Cas particulier du Massif armoricain et des plaines céréalières du sud du Bassin parisien
Dans le Massif armoricain ou les plaines céréalières du sud du Bassin parisien, un diagnostic approfondi de la flore des bordures peut être directement réalisé avec l’outil Ecobordure®, à condition d’être formé à son utilisation. Des connaissances botaniques sont nécessaires car l'outil s’appuie sur la reconnaissance d’une trentaine d’espèces indicatrices.
À chaque étape, des conseils de gestion adaptés à l’état agroécologique des bordures sont fournis : augmentation ou maintien de la hauteur de coupe, entretien mécanique avant montée à graine, entretien systématique non nécessaire, semis d’un mélange de flore sauvage, etc. L’ensemble des conseils sont détaillés dans la plaquette Typologie des bords extérieurs de champs.
Comment restaurer des bordures de champs dégradées ?
En cas de bordures de champs « dégradées » (inexistantes, absence de végétation ou prédominance d’une flore adventice), la solution préconisée est le semis de fleurs pérennes ; il peut être réalisé soit en automne de la même année (entre le 1er septembre et le 15 octobre) soit l'année suivante, au printemps, entre le 15 avril et le 15 mai. En Beauce/Bassin parisien Sud et dans le Grand-Est, des mélanges de fleurs adaptés localement ont été validés et peuvent être semés pour restaurer les bordures.
Plaquette Bordures extérieures de champs : semer pour valoriser les espaces non fonctionnels
À propos du programme Agrifaune
Piloté par 4 partenaires - Chambres d’agriculture de France, Office français de la biodiversité (OFB), Fédération nationale des chasseurs, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, Agrifaune développe et valorise des pratiques agricoles qui concilient agronomie, économie, environnement et faune sauvage. Il mobilise agriculteurs et gestionnaires d’espaces agricoles afin de mettre en place des pratiques en faveur de la biodiversité. Les bordures de champs font partie des 5 thématiques prioritaires pour la période 2022-2024.
L’OFB attribue les subventions aux partenaires régionaux et locaux pour la réalisation des projets Agrifaune et assure leur suivi.
Contacts :
- Chloé Swiderski, animatrice du GTNA Bordures de champs, c.swiderski@hommes-et-territoires.asso.fr
- David Granger, animateur national du programme Agrifaune à l’OFB, david.granger@ofb.gouv.fr
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