Outils et connaissances sur les contaminants et pollutions de l'eau
D'origines industrielles, agricoles, domestiques..., les pollutions peuvent entraîner une dégradation de la qualité de l'eau, elle-même susceptible d’avoir un impact négatif sur les écosystèmes aquatiques et leur biodiversité, ainsi que sur la santé publique. Les pollutions sont au cœur des politiques publiques de préservation des ressources en eau, telles que la directive cadre sur l’eau (DCE) ou la directive Nitrates. L’une des missions de l’OFB est de poursuivre les objectifs de lutte contre toutes pollutions des eaux et de restauration de leur qualité.
Pour répondre à ces objectifs et mettre en œuvre les dispositifs réglementaires des politiques publiques, l’appui de la recherche et développement (R&D) est essentiel : il permet en effet d'apporter les connaissances et les outils nécessaires pour surveiller les polluants dans les milieux aquatiques, évaluer les risques et gérer les pollutions.
La R&D en appui aux politiques publiques
L’OFB et les Agences de l’eau élaborent conjointement, depuis 2008, une programmation de projets R&D mobilisant de nombreuses équipes de recherche issues d’établissements publics - BRGM, CNRS, Ifremer, Ineris, INRAE, Cirad, LNE - ou d’universités.
Ces recherches réunissent des experts de disciplines variées : chimie environnementale, compréhension des transferts des contaminants dans les divers compartiments aquatiques, écotoxicologie, agronomie ou encore ingénierie de l’assainissement.
Des outils pour réduire, évaluer et surveiller les pollutions
Concernant les pollutions aquatiques, le gouvernement a pointé certaines actions jugées prioritaires et pour lesquelles les capacités de mobilisation de la R&D de l'OFB sont sollicitées. On peut notamment citer :
- le plan national santé environnement (PNSE),
- le plan national micropolluants (2016-2021),
- le plan Ecophyto II+,
- les plans d'action pour le milieu marin.
La stratégie adoptée vis-à-vis de ces diverses politiques publiques est, en premier lieu, axée sur l'acquisition de connaissances - degré de prise en charge des micropolluants par la société, surveillance et évaluation des pollutions et de leurs déterminants -, pour permettre en second lieu de prioriser les enjeux et de mettre en place des actions pour réduire les pollutions.
Les outils selon leurs fonctions
Réduire les pollutions
S'agissant des actions de limitation des pollutions et de préservation de la ressource en eau, de nombreux outils ont été développés et sont désormais valorisés. On peut citer la protection des captages, l'ingénierie des zones tampons en milieu agricole, ou les projets relatifs aux micropolluants des eaux urbaines.
S'agissant de la dimension sociétale des micropolluants, les actions soutenues par l'OFB ont pu explorer les leviers effectifs ou potentiels à la fois pour les pollutions urbaines et les enjeux de contamination liés aux activités agricoles.
Évaluer les pressions et impacts des polluants
En matière d'évaluation des émissions polluantes, des impacts de ces pollutions ou des risques de non atteinte des objectifs environnementaux (OE) dans le cadre de la DCE, les programmes R&D de l'OFB sont de plus en plus fréquemment mobilisés, et plus précisément sur 3 axes :
- l'acquisition de connaissance sur les sources et les flux de polluants urbains,
- les indicateurs de l'état chimique de la DCE,
- l'établissement de seuils de concentration acceptables pour les organismes aquatiques.
Surveiller les pollutions
En matière desurveillance des contaminants, depuis plus de 15 ans, le consortium Aquaref produit de nombreuses références méthodologiques nécessaires à la mise en oeuvre et à l'évolution de la surveillance chimique sur les réseaux DCE. L'OFB, le ministère de la Transition écologique (MTE) et les agences de l'eau ont par ailleurs mis en place en 2016 un réseau de sites DCE dédiés à la surveillance prospective, sur lesquels sont menées des validations opérationnelles de nouveaux outils de détection (échantillonneurs intégratifs, outils biologiques), ainsi que l'identification de composés chimiques émergents susceptibles d'intégrer et donc de faire évoluer, à l'avenir, la définition de l'état des masses d'eau selon la DCE.
L'OFB co-anime par ailleurs, avec l'Ineris, le Comité d'experts pour la priorisation (CEP) des pollutions aquatiques, qui appuie le MTE et les bassins dans l'établissement de liste de substances à surveiller pour la DCE.
S'agissant des eaux marines, l'OFB participe à la coordination de la surveillance de descripteurs DCSMM de pollution, qu'il s'agisse des contaminants (D8) ou des déchets plastiques (D10).
Ressources
Captages Grenelle : où en est-on de la protection contre les pollutions diffuses ? Comment aller plus loin ? | Comprendre pour agir | septembre 2015
Depuis 2009, plus de 1000 captages en eau potable français ont été désignés comme prioritaires vis-à-vis des pollutions diffuses et des démarches de protection ont été engagées. Mais les programmes d’action peinent à se mettre en place. Ce document présente un bilan des démarches menées et formule des recommandations.
La contamination chimique des milieux aquatiques. Outils et méthodes pour le diagnostic et l'action | Rencontres-synthèse | mars 2014
Ce document propose une synthèse des avancées scientifiques et opérationnelles sur les 3 axes du plan Micropolluants 2010-2013 : la connaissance et la maîtrise des sources de pollution, l'amélioration du diagnostic de l'état des milieux aquatiques, les travaux relatifs aux nouvelles substances et aux nouveaux outils biologiques pour le diagnostic et l'action.
Sources et flux de polluants des eaux | Page éditoriale
La connaissance des sources de micropolluants, issus des activités humaines, et des flux polluants associés sont indispensables pour évaluer et hiérarchiser les risques d'impact toxique sur les milieux. De nombreuses données ont été acquises au sein de plusieurs projets de recherche récents, tant en matière de pollutions diffuses que de pollutions concentrées au sein des territoires urbanisés.
Aller plus loin
Mémo sur la prise en compte des pollutions chimiques et organiques par les politiques publiques (novembre 2019, AFB)
Les partenaires institutionnels