Partons sur le Bagas et la Beaume - 11 septembre 2014

Données du document
Rédaction
11/09/2014
Mise à jour
11/09/2014

Chaque jeudi, nous vous proposons de découvrir un ou deux exemples de restauration hydromorphologique d’un cours d’eau français. Cette semaine partons sur le Bagas et la Beaume...

Éléments détaillés du retour d'expérience
Contexte

Chaque jeudi, nous vous proposons de découvrir un ou deux exemples de restauration hydromorphologique d’un cours d’eau français, entrepris par un maître d’ouvrage, avec parfois de nombreux partenaires. Ces exemples, anciens ou plus récents, ont été réunis par l’Onema et les agences de l’eau dans un recueil d’expériences sur l’hydromorphologie.

Effacement partiel de cinq seuils sur le ruisseau du Bagas (Tarn)

Dans le Tarn, le Bagas, ruisseau affluent de l’Agout est soumis à de multiples pressions, liées à l’irrigation, à la présence de seuils et barrages ainsi qu’à la rectification de son lit. Ceci a pour conséquence une modification de son régime hydrologique, une incision du lit et une perturbation de la libre circulation piscicole, notamment de l’anguille.

Afin de se mettre en conformité avec la réglementation (arrêté préfectoral d’obligation de franchissement piscicole sur le Bagas), la société de Pêche du Bagas s’engage dans l’effacement partiel de 5 seuils successifs sur le Bagas. La réalisation d’échancrures dans ces seuils permet une reconnexion de l’aval du cours d’eau avec l’Agout et le retour à des conditions morphologiques naturelles sur 1,5 km de cours d’eau. La conformité des travaux avec l’objectif de rétablissement de la continuité écologique reste partielle. La largeur des brèches réalisées est insuffisante pour assurer le passage des débris ligneux et des fers à bétons ont été laissés en travers des brèches. De ce fait, ces dernières sont rapidement colmatées par des branches et des feuilles, ce qui interrompt la circulation des poissons. Les partenaires techniques envisagent la possibilité de retravailler sur le site, si, à l’avenir, des embâcles trop importants reviennent fréquemment.

La société de pêche, l’AAPPMA locale et les services de l’etat sont satisfaits de l’opération et de l’évolution du milieu, qui permet d’allier les techniques de pêche à la mouche avec des techniques en eaux plus calmes grâce à la diversité de faciès retrouvée.


En haut : le seuil de Guillen avant intervention (octobre 2008) et après réalisation de l’échancrure (hiver 2010). En bas : le seuil de Piquet avant travaux d’effacement partiel (octobre 2008) et après réalisation de l’échancrure (hiver 2010). (photos Guy Fournier – Onema)


La Beaume : effacement du barrage de Fatou (Haute-Loire)

La Beaume est un affluent de la Loire de 10 kilomètres de long. La qualité écologique du cours d’eau est assez bonne et le peuplement piscicole est composé de truite, de vairon et de chabot. Le site est classé au titre de Natura 2000 « rivières à écrevisses à pattes blanches ». Le barrage de l’usine de Fatou destiné à la production d’énergie hydroélectrique jusque dans les années soixante bloquait la continuité écologique.

L’effacement du seuil de six mètres réalisé par l’EPTB Loire, pour des raisons de sécurité publique a permis de retrouver des conditions morphologiques naturelles (apparition de substrats grossiers…). Une végétation spontanée s’est rapidement développée sur le site. Un an après les travaux, la diversité spécifique du peuplement piscicole d’origine - truite, chabot, loche franche – a été rétablie. La reconquête piscicole est donc rapide et efficace. Trois ans après l’effacement, les analyses des suivis montrent que les densités de truite fario et de chabot ont augmenté, les juvéniles étant davantage présents.

Cette action a été valorisée à travers une plaquette de communication pour le grand public.


Le barrage de Fatou et sa retenue (avril 2004) et la Beaume dans l’ancienne retenue du barrage de Fatou (été 2008). (photos Stéphane Nicolas - FDPPMA.43)