Réseau Castor
Le réseau Castor existe depuis 1987, il a pour but de suivre l’évolution de l’aire de répartition du Castor d’Europe (Castor fiber), de participer à la gestion des conflits d’usages avec les activités humaines et de surveiller l’arrivée potentielle du Castor canadien (Castor canadensis).
Espèce suivie
Castor d’Europe (Castor fiber) | Fiches Espèces | septembre 2022
Le Castor d'Europe est un mammifère semi-aquatique, et l'un des plus grand rongeur de la planète. Cette espèce protégée est une "ingénieure des écosystèmes" au travers des différents aménagements qu'elle réalise dans les cours d'eau.
Objectifs
Les objectifs du réseau ont été fixés par le ministère en charge de l’écologie dans une lettre de mission adressée à l’ONCFS en 1987, actualisée en 2013.
- Il doit assurer le suivi de la colonisation du castor sur le réseau hydrographique français et tenir à jour la cartographie associée, utilisée notamment pour réguler les modalités de piégeage sur les cours d’eau.
- Les agents des services départementaux de l’OFB du réseau Castor réalisent les constats de dommages, conseillent les plaignants et les administrations sur les mesures de protection et de gestion à mettre en place.
- Une vigilance continue est aussi maintenue quant à l’arrivée potentielle du castor canadien, espèce exotique envahissante.
Organisation des activités
Le réseau Castor est coordonné par l’OFB et mobilise les agents des services départementaux concernés par la présence du castor et des partenaires extérieurs (gestionnaires d’espaces protégés, associations de protection de la nature, syndicats de rivières...).
Ils interviennent essentiellement pour le suivi de l’aire de répartition de l’espèce, mais aussi dans la sensibilisation et l’accompagnement des personnes/structures subissant des dommages provoqués par la présence de l’espèce.
Le suivi de l’espèce
Des prospections sont réalisées tout au long de l’année suivant un protocole national basé sur la récolte d’indices de la présence ou le constat de l’absence du castor sur des tronçons de cours d’eau.
Ces prospections permettent de mettre à jour annuellement la carte de répartition du castor en France.
L’accompagnement des dommages causés par l’espèce
La présence du castor sur un territoire peut parfois être à l’origine de dégâts sur les activités humaines, soit :
- directs par sa consommation : coupes d’arbres dans les populicultures ou les berges par exemple,
- indirects par les effets de ses constructions, barrages et terriers : inondation de parcelles agricoles ou effondrement de berges par exemple.
Dans ces situations, le plaignant doit alerter la DDT(M) de son département qui va demander à l’OFB de se rendre sur place pour dresser un constat de dommages et proposer des solutions techniques pour tenter de limiter, voire supprimer le dommage, tout en préservant la présence de l’espèce. C’est donc la cohabitation pérenne qui est recherchée.
À noter : il n’existe pas de système d’indemnisation des dommages causés, ni de financement des mesures préconisées.
La surveillance du Castor Canadien
Le Castor canadien, espèce cousine nord-américaine, a été introduit en Europe dans différentes zones. Deux populations sont encore actives en Finlande-Russie et en Allemagne-Belgique-Luxembourg, où il est une menace pour le Castor d’Europe par compétition pour les habitats et ressources alimentaires. La seconde petite population fait l’objet de mesures de surveillance et lutte dans les 3 pays mais son développement potentiel pourrait conduire à une arrivée en France sur le bassin versant de la Moselle. Une surveillance est donc menée via la collecte de matériel pour analyses génétiques (échantillons sur cadavres, pièges à poils).
À ce jour, aucun individu n’a été identifié en France et le noyau chez nos voisins semble sous contrôle.
Mise à disposition des données
Les ressources du réseau et les données récoltées peuvent être mises à profit pour d’autres programmes d’études et recherches portés par l’OFB tel que le projet DAM-IT sur les barrages (voir partie Études sur la fiche espèce) ou d’autres partenaires.
Historique et organisation du réseau
Le Castor d’Europe avait quasiment disparu du territoire français au début du XXe siècle, du fait de sa destruction par l’humain. Le rétablissement naturel de l’espèce sur le territoire métropolitain à partir du noyau résiduel de la basse vallée du Rhône, encouragé par des opérations de réintroductions depuis les années 1950, s’est accompagné d’une augmentation des conflits avec les activités humaines. C’est dans ce contexte qu’en 1987, le ministère en charge de l’écologie a confié à l'ONCFS la création et l’animation d’un réseau de correspondants spécialistes du Castor. L’ensemble de ces missions ont été confirmées depuis et reprises dans l’OFB en 2020.
Initialement interne à l’OFB pour l'essentiel, depuis 2019 le réseau Castor s’ouvre officiellement aux partenaires extérieurs, en particulier sur la mission de suivi de l’évolution continue de l’aire de répartition de l’espèce.
Géographiquement, le réseau Castor est organisé à différentes échelles au sein de l'OFB, avec une coordination nationale, des coordinateurs régionaux dans les directions régionales et une animation/coordination départementale assurée par les services départementaux avec l’appui de partenaires extérieurs selon le contexte local.
Les coordinations des réseaux Castor et Petits et méso carnivores ont été mises en commun, puisqu'ils partagent la majorité de leurs interlocuteurs et certains objectifs. Les étapes et outils d’animation sont mutualisés :
• réunions nationales et régionales d’animation,
• formation commune pour les membres du réseau,
• lettre d’information des réseaux.
Contact
- Coordinateur national : Paul Hurel - paul.hurel (a) ofb.gouv.fr
- Responsable scientifique : Yoann Bressan - yoann.bressan (a) ofb.gouv.fr
- Référente technique : Laurence Henry
Office français de la biodiversité - Réseau Castor
Adresse : Montfort - 01330 Birieux
Tél. : 04.74.98.31.98
Ressources
Petits méso carnivores et Castor - Flash info n°4 |
Cette 4e lettre est la première sous le nouveau format de l’équipe coordonnant les 2 réseaux à l'OFB, rapprochés au sein de la thématique des espèces à enjeux. Elle présente le bilan des activités réalisées dont le suivi patrimonial des petits et moyens carnivores, du castor, et en lien avec les projets particuliers : l’étude des barrages de castor pour DAM-IT, la participation au PNA Loutre et l’animation du PNA Vison.
Fiches techniques
Mesures de protection des arbres et cultures
Modèle de contrôle du niveau de l'eau
Lettres et synthèses du réseau
À noter : les lettres d'information et synthèses nationales annuelles de l’activité du réseau antérieures à l'OFB seront prochainement disponibles sur la nouvelle base documentaire de l'OFB : lien à venir courant 2023.
Lettre d’information des réseaux Petits et méso carnivores et Castor | Page éditoriale
Articles techniques
- Bressan Y., Hurel P. (2018). Le castor canadien sous surveillance. Faune Sauvage, 321.
- Bressan Y., Hurel P., Guinot-Ghestem M., Ruette S. (2018). The French beaver network. How does France manage with the beaver? 8th International Beaver Symposium, Denmark, 18-20 September 2018.
- Bressan Y. (2017). La gestion des barrages de castor causant des problèmes de cohabitation avec l’homme. Faune Sauvage, 316.
- Ouvrage collectif, Hurel P. coord. (2015). Le Castor et la Loutre sur le bassin de la Loire. Synthèse des connaissances 2014. Réseau Mammifères du bassin de la Loire, ONCFS, Plan Loire Grandeur Nature, 84p.
- Dubrulle, P.-M., Catusse, M. (2014). Les castors à l’assaut des cours d’eau à régime torrentiel. Faune Sauvage, 303.
- Dubrulle, P.-M., Catusse, M. (2012). Où en est la colonisation du castor en France ? Faune Sauvage, 297.
Articles scientifiques
- Halley D.J., Saveljev A.P., Rosell F.N. (2020). Population and distribution of beavers Castor fiber and Castor canadensis in Eurasia. Mammal Review, 51(1), 1-24.
- Dewas M., Herr J., Schley L., Angst C., Manet B., Landry P., Catusse M. (2012). Recovery and status of native and introduced beavers Castor fiber and Castor canadensis in France and neighbouring countries. Mammal Review, 42(2), 144-165.