[Appel à projets de recherche] Fonctionnalités des milieux terrestres et efficacité des pratiques de gestion

Données du projet
Structure(s) porteuse(s)
Office français de la biodiversité (OFB)
Centre méditerranéen de l’environnement et de la biodiversité - Cemeb
Date de début
2019
Date de fin
2023
Mise à jour
Image
Étude d'une prairie fleurie dans le Parc national des Écrins (Véronique Boussou, OFB)

L’OFB et le Centre méditerranéen de l’environnement et de la biodiversité (Cemeb), représenté par l’Université de Montpellier, ont lancé cet appel à projets de recherche (APR) pour soutenir des projets de recherche appliquée portant sur la fonctionnalité des milieux terrestres en France (hexagone et outre-mer), et permettant de venir en appui aux gestionnaires pour améliorer l’efficacité de leurs mesures de gestion.

Plus précisément, l’objectif des travaux de recherche est de développer des connaissances et d’apporter une meilleure compréhension des fonctionnements des écosystèmes terrestres dans un contexte de changements climatiques et de pression anthropique accrue, permettant de contribuer à l’évaluation de l’efficacité des pratiques de gestion. 

Détail des projets retenus et résultats publiés

  • Projet RenPop – Renforcement des populations comme source de sauvetage évolutif
    Évaluer l'importance de la diversité génétique dans les actions de gestion, notamment lors des actions de renforcement de populations végétales.
  • Projet Tranecol - Transitions écologiques et flore protégée : la gestion conservatoire à l’échelle de la niche
    Analyser la variabilité de la niche d’espèces végétales protégées en situation de transitions écologiques, très souvent en lien avec des impacts des activités humaines sur leurs populations.
  • Projet Fonte - Gestion des territoires et biodiversité fonctionnelle
    Comprendre le rôle des trames écologiques sur la diversité multi-taxons dans un contexte croissant d’anthropisation des paysages.
  • Projet ManagForRes - Effet de la gestion forestière sur la réponse des écosystèmes forestiers guyanais aux changements climatiques
    Évaluer les effets de l’exploitation sélective de bois d’œuvre en forêt tropicale guyanaise sur l’écosystème forestier, dans un contexte de changement climatique.

Projet RenPop – Renforcement des populations comme source de sauvetage évolutif

Porté par : Eric Imbert (Isem, Université Montpellier), Katia Diadema (CBN Méd., Reseda-Flore)

Un premier volet de l'étude a consisté à faire le bilan des connaissances de l'état de la diversité génétique sur les espèces végétales, en particulier pour les espèces protégées de la flore française.
Associé à ce bilan, une synthèse des plans de gestion portant sur 62 espèces végétales a permis de mettre en évidence l'intégration limitée de ce paramètre dans les mesures de gestion in situ, mais aussi une faible connaissance de traits biologiques impactant la diversité génétique.
En collaboration avec des gestionnaires du réseau Reseda-Flore, un guide méthodologique a été proposé pour une meilleure prise en compte de la diversité génétique lors des actions de renforcement.

Publications

Autres ressources

Projet Tranecol - Transitions écologiques et flore protégée : la gestion conservatoire à l’échelle de la niche

Porté par : John Thompson, Perrine Gauthier, Ninon Fontaine (UMR 5175 Cefe), Cyllène Chatellier & Mathilde Latron (CBN Med & Cefe), Adèle Rauzier (Parc national du Mercantour), Jérôme Paoli (PNR de la Narbonnaise, RNR Sainte Lucie)

Ce programme comporte 5 études de cas. Dans le cadre de chaque étude, un lien fort et direct a été construit avec les gestionnaires d’aires protégées concernées. Il a couvert une gamme de situations où la microtopographie et divers paramètres du substrat varient très fortement à fine et à large échelle : les mosaïques de milieux côtiers, les gradients d’altitude et de climat, les écotones entre grands types de substrat en montagne.

  1. Deux espèces endémiques à très fort enjeux de protection en région méditerranéenne française, Myriolimonum diffusum et L. companyonis. Elles se trouvent sur une variabilité d’habitats dans la Réserve naturelle régionale de Sainte Lucie et d’autres sites du Parc naturel régional de la Narbonnaise en Méditerranée.
  2. Quatre espèces de Génépi, Artemisia umbelliformis, A. glacialis, A. genipi et A. eriantha, à fort enjeu de conservation du fait de leur cueillette, sur différents types de substrat sur les crêtes et sommets dans le Parc national du Mercantour.
  3. Fritillaria moggridgei, une espèce endémique des sous-bois de mélézins et des alpages des Alpes maritimes et ligures dont certaines populations sont impactées par le pâturage.
  4. Lilium pomponium, une autre espèce endémique des Alpes maritimes et ligures qui pousse sur un gradient altitudinal important de 200 à 2 000 mètres (au-dessus du niveau de la mer).
  5. Atractylis humilis, une espèce commune dans l’est de l’Espagne mais rare (et protégée) en limite nord-est d’aire de répartition, en région méditerranéenne française, où certaines populations sont impactées par la transplantation d’une collection de vignes de référence.

Ces études illustrent, à travers une diversité de situations écologiques et de pressions anthropiques, comment une connaissance fine de la niche, à différentes échelles spatiales, peut informer les stratégies et actions de gestion. Elles montrent aussi comment les activités humaines peuvent créer des situations où les espèces sont très vulnérables au sein de leur niche réalisée.

Publications

Autres ressources

  • Webinaire de clôture de l'appel à projets - présentation des résultats, 23 janvier 2024 : vidéo et diaporama.

Projet Fonte - Gestion des territoires et biodiversité fonctionnelle

Porté par : François Chiron, Carmen Bessa-Gomes (ESE)

À l’échelle nationale, le rôle des principaux gradients paysagers sur la diversité des insectes pollinisateurs a été étudié. L’hypothèse testée est celle d’une complémentarité, synergie ou antagonisme entre écosystèmes urbains et non-urbains (10 ans de données du programme de science participative SPIPOLL).
Cette analyse a été complétée par une évaluation de l’efficacité des réservoirs de biodiversité dans un contexte de périurbanisation, à l’échelle du Plateau de Saclay (Île-de-France).
Enfin, une évaluation du rôle d’une variété d’espaces de nature en ville et leur gestion sur les communautés de chauves-souris en Ile-de-France a été menée.

Outre les effets de la fragmentation urbaine, cette étude met en lumière le rôle positif de la gestion et de l’entretien de ces espaces aux échelles locales et paysagères, et dans le temps.

Publications

Autres ressources

  • Webinaire de clôture de l'appel à projets - présentation des résultats, 23 janvier 2024 : vidéo et diaporama.

Projet ManagForRes - Effet de la gestion forestière sur la réponse des écosystèmes forestiers guyanais aux changements climatiques

Porté par : Géraldine Derroire, Daniela Krebber, Vincyane Badouard (UMR Ecofog, Cirad), Olivier Brunaux, Caroline Bedeau (ONF).

Le rôle des interactions biotiques (positive ou négative) entre arbres voisins sur les performances individuelles des arbres (croissance) en réponse aux facteurs climatiques a été étudié via des modèles hiérarchiques bayésiens.
Un package R de simulation d’exploitation forestière sur des données d’inventaire forestier a également été développé.
En les combinant, l’effet de différents scénarios d’exploitation forestière a été testé en termes de dégâts produits et d’impact sur la croissance des arbres, en années au climat normal ou anormalement sec.

Publications

Autres ressources

  • Webinaire de clôture de l'appel à projets - présentation des résultats, 23 janvier 2024 : vidéo et diaporama.

Les informations sur l'appel à projets

Cet APR vise à développer les connaissances et apporter une meilleure compréhension des fonctionnements des écosystèmes terrestres dans un contexte de changements climatiques et de pression anthropique accrue, permettant de contribuer à l’évaluation de l’efficacité des pratiques des gestionnaires d’espaces naturels.

Les projets de recherche pourront proposer par exemple, de manière non exclusive et non exhaustive, un état de l’art permettant de faire progresser les réflexions concernant la gestion d’espaces naturels terrestres, ou la réalisation d’une étude basée sur des expérimentations déjà mises en place ou à développer sur des espaces naturels gérés, ou encore des méthodes menant à la construction d’indicateurs fonctionnels.

Les résultats obtenus dans ce cadre devront être valorisables et transférables à d’autres territoires et diffusés au plus large public. 

    Financement

    Cet APR est doté d’une enveloppe d’un montant de 340 000 euros nets de taxe permettant de financer quatre projets de recherche qui devront débuter en 2019.  Il pourra financer jusqu’à :

    • deux projets d’un montant maximal de 60 000 € (identifiés comme « financements A1 et B1 »)
    • deux projets d’un montant maximal de 110 000 € (identifiés comme « financements A2 et B2 ») 
    Ouverture de l'appel
    Date limite de dépôt des dossiers