[Appel à projets national] Écophyto

Données du projet
Titre de l'appel
Appel à projets national Ecophyto
Mise à jour

Dans le cadre du plan Écophyto II+, des appels à projets nationaux sont lancés chaque année pour soutenir des projets en faveur de la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques, et de la limitation des risques et des impacts qui y sont liés.

Cadre général de l'AAP

L'appel à projets Écophyto vise à recueillir des propositions qui s’inscrivent dans les actions du plan Écophyto II+, en complément de ses actions structurantes (réseau des fermes Dephy, bulletin de santé du végétal...). Il permet de faire émerger de nouveaux acteurs concourant à l’atteinte des objectifs du plan.

Qui peut répondre ?

Tout type d'organismes peut candidater : association, institut de recherche, professionnel ou technique, collectivités, etc.

Quels types de projets sont soutenus ?

Chaque année, les axes financés diffèrent (se reporter au règlement de l'AAP).
Les projets sont de portée nationale ou ultramarine (parfois régionale comme dans le volet 2 de l’AAP 2020-2021) et intègrent un volet transfert et diffusion des productions. Ils doivent permettre :

  • de faire évoluer les pratiques et systèmes vers une sortie des produits phytopharmaceutiques (PPP) ou vers une moindre dépendance à ces produits, tant dans le domaine agricole que celui des jardins, espaces végétalisés et infrastructures (JEVI), en mobilisant divers leviers : itinéraires techniques alternatifs, biocontrôle, préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP), formation... ;
  • d'améliorer les connaissances sur les risques et impacts des PPP sur la santé et l’environnement, ainsi que sur l’exposition de la population et des opérateurs.

AAP Écophyto 2021-2022

AAP Écophyto 2020-2021

Volet 1 (27/07/20 - 11/10/20)

Les 26 projets lauréats du volet 1, classés par type d'action (résumé de présentation)

Action 1.3 - Inciter les exploitants agricoles à adopter des pratiques concourant à la diminution de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques - Promouvoir et développer le biocontrôle et faciliter le recours aux PNPP

Agro Lab Bio Med - Université de Perpignan Via Domitia
Le projet propose de supporter un processus d’acculturation de la production agricole méditerranéenne aux concepts du biocontrôle à travers la création d’un Agro Living Lab. Il est souhaité de  valoriser le savoir-faire des agriculteurs et l’expertise des chercheurs et des techniciens afin de proposer un démonstrateur (en arboriculture, viticulture et maraichage) proche des besoins de la production, sans pesticide de synthèse tout en promouvant le biocontrôle et les PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes).

BioFruIti - CDHR Centre Val de Loire
Le projet concerne la production en pleine terre d’arbres fruitiers pour le marché amateur (pommier, poirier, cerisier, prunier). S’appuyant sur les références ASTREDHOR acquises pour d’autres productions dont la pépinière hors-sol, il est souhaité d’élaborer des itinéraires en agriculture biologique combinant des leviers agro-écologiques et des produits de biocontrôle. Ainsi, il sera fourni aux producteurs des références techniques et les clés de raisonnement leur permettant d’élaborer des itinéraires adaptés à leur propre contexte d’entreprise.

OPTI-NEPs - Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE)
La part occupée par les nématodes entomopathogènes (NEPs) dans le marché du biocontrôle est faible et limitée à un marché de niche. La stratégie actuelle consiste à ajouter de façon massive des NEPs exogènes dans un sol, ce qui est coûteux et peu efficace. Ce projet a pour objectif d’optimiser l’efficacité insecticide des NEPs autochtones, dans le cadre de la lutte biologique par conservation. L’ambition est de développer l’utilisation des NEPs et diminuer ainsi l’usage des pesticides chimiques.

REPNPP 2 - Confédération paysanne
Le projet accélère le déploiement de l’usage des PNPP par l’organisation d’espaces d’échange sur le terrain et la création d’outils pour favoriser la diffusion des pratiques. Le projet intègre quatre activités principales : l’organisation de rencontres d’échange sur le terrain dans des exploitations ; une identification de l’offre de formation afin de la renforcer ; la conception d’un recueil d’expériences (format informatique) ; un colloque. Enfin, il renforce les partenariats avec plusieurs réseaux afin de mieux diffuser les pratiques et les outils auprès des utilisateurs.

TENOR - Chambre régionale d’agriculture de Bretagne (CRAB) - Station expérimentale d'Auray
Le but de ce projet est de mobiliser des conseillers en maraîchage déjà impliqués dans le programme Ecophyto pour co-construire et tester en station expérimentale des itinéraires techniques ne faisant appel qu’à des solutions de biocontrôle, sans utiliser aucun produit phytosanitaire même en ultime recours, ce qui présente un risque difficile à faire prendre à un maraîcher. L’objectif est de permettre aux techniciens et producteurs d’acquérir des références technico-économiques sur un système maraîcher de plein champ « 100 % Biocontrôle ».

TOXIBEES - Label Bee Friendly
Le projet vise à rendre accessible aux agriculteurs les informations sur la toxicité des substances actives des produits phytopharmaceutiques vis-à-vis des pollinisateurs grâce à un outil en ligne du type « moteur de recherche ». En plus des informations concrètes et factuelles (données réglementaires) sur les substances actives, des alternatives et des bonnes pratiques de traitement seront présentées. Ainsi informés, les agriculteurs pourront modifier leurs pratiques et diminuer le risque présenté par les traitements de protection des plantes pour les abeilles.

TransmYControl - Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre (FN3PT)
L’huile minérale est le seul traitement identifié pour limiter la propagation du Potato virus Y (PVY) en production de plants de pommes de terre. L’objectif majeur du projet est d’optimiser les applications de l’huile minérale pendant le cycle de culture en fonction de la pression environnementale, en vue de faire les meilleures préconisations aux producteurs. Ces travaux seront étendus à d’autres produits de biocontrôle afin de proposer des alternatives complémentaires à l’utilisation de l’huile minérale.

Action 11 - Renforcer la surveillance de la contamination des denrées alimentaires, de l’eau, des sols et de l’air. Evaluer et réduire les expositions de la population

Bt Impact - Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses)
Bacillus thuringiensis occupe le premier rang des bioinsecticides microbiens et son utilisation est grandissante. Son innocuité pour la santé et l’environnement faisant débat, il convient de mettre à disposition des pouvoirs publics, des données scientifiques d’aide à la décision. Il est ainsi proposé d’étudier l’exposition des populations à cette bactérie via l’alimentation, ainsi que son potentiel de virulence et les réactions immunitaires qui lui sont associées.

PESPOT - Centre nationale de la recherche scientifique (CNRS) – Délégation régionale Rhône Auvergne
PESPOT vise à faire le lien entre ressource et eau potable concernant la contamination en résidus de pesticides, notamment des molécules ultra-polaires (log KOW<1) actuellement peu connues. Il s’appuie sur (1) des analyses sans a priori (HRMS) et sur de l’échantillonnage innovant (Chemcatcher) afin d’abaisser fortement les seuils de quantification, tout en intégrant les variations de contamination sur plusieurs jours, puis (2) sur de la LC-MS/MS pour renseigner sur leur origine dans les réseaux.

PESTIPREV - Université de Bordeaux
L’étude PESTIPREV vise à mieux comprendre les déterminants de l’exposition des riverains de zones viticoles aux pesticides émis par les épandages agricoles de proximité. Elle implique le déploiement d’une campagne de mesures environnementales au domicile de personnes habitant le territoire néo-aquitain. La connaissance de ces déterminants servira à l’élaboration de mesures de prévention ciblées et proportionnées, contribuant à abaisser les expositions des populations.

Action 13 - Mieux connaître les expositions et réduire les risques pour les utilisateurs professionnels de produits phytopharmaceutiques

ACT-PEST - École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
Porté par le Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers d’origine professionnelle dans le Vaucluse (GISCOP 84), ce projet s’appuie sur une cohorte de patients atteints de lymphomes non-Hodgkiniens au Centre hospitalier d’Avignon. Grâce à la reconstitution détaillée et l’expertise collective des parcours professionnels des patients ayant travaillé dans l’agriculture, il propose d’identifier les activités de travail exposant aux pesticides des patients tout au long de leur parcours professionnel, de décrire les conditions d’exposition et d’analyser les données d’exposition à la lumière des transformations structurelles du travail en agriculture – en vue de la prévention.

BIOMECACONTRÔLE - INVENIO
Le projet vise à travailler deux leviers permettant de limiter l’exposition aux substances CMR : d’une part en proposant des solutions de substitution en identifiant les meilleures conditions d’application permettant de garantir l’effet des organismes de biocontrôle ; d’autre part en travaillant sur des méthodes d’évitement soit par limitation de la dérive, soit par limitation de l’exposition. Les démonstrations en fin de projet viendront exposer les résultats et former les applicateurs.

GERÉXPO - Université de Bordeaux
Sur la base de la caractérisation des expositions des professionnels de la viticulture aux produits phytopharmaceutiques, le projet visera à évaluer la pertinence de mesures de réduction des risques professionnels lors des travaux de rentrée en viticulture, en particulier le port de gants. Il s’agira de proposer des solutions permettant de compléter et d’améliorer l’efficacité des mesures actuelles.

PulvERGO - Université de Bordeaux
Les pulvérisateurs agricoles sont à l’origine de nombreuses difficultés d’usage, d’incidents et de situations d’exposition aux produits phytopharmaceutiques pour les agriculteurs. Ce projet a pour objectif de transférer des connaissances produites aux acteurs de la conception et de la normalisation pour positionner les besoins réels des agriculteurs comme une priorité dans les processus de conception et pour prévenir les situations d’exposition aux produits phytopharmaceutiques.

Action 17-18 - Accompagner les évolutions prévues par la loi « Labbé ». Engager les acteurs des JEVI dans la réduction de l’usage des produits phytopharmaceutiques et la diffusion des solutions alternatives

CO_ZP - France Nature Environnement Loire
Le « zéro phyto » n’est aujourd’hui pas réglementaire dans les habitats collectifs privés et publics non accessibles au public. Sa mise en œuvre se doit d’y être encouragée, quels qu’en soient les acteurs (gestion en interne ou en prestation). La boite à outils proposée fournira des supports de communication et des ressources techniques à destination des habitants et des acteurs en charge de l’entretien pour accompagner les syndicats de copropriétés et les bailleurs vers le « zéro phyto ».

Essais Vivaces - AQUI' Brie (Association de l’aquifère des calcaires de Champigny en Brie)
L’objectif de ce projet est de réaliser des essais variétaux de plantes vivaces sur les espaces inter-tombes et tombes abandonnées, espaces difficiles à désherber. Il sera prévu des retours d’expériences des collectivités adaptés au contexte technique, humain, géologique et climatique pour atteindre le zéro phyto dans l’entretien du cimetière.

JEDI - AKINAO
Le projet vise à créer et promouvoir des formations digitales gratuites dédiées au secteur JEVI afin d’accompagner la montée en compétence des professionnels à l’utilisation de techniques alternatives aux produits phytopharmaceutiques prévues dans la loi Labbé. Les contenus digitaux proposés dans le cadre de ce projet représentent une solution innovante pour favoriser le transfert de connaissances grâce à la collaboration active entre des experts du secteur et des ingénieurs pédagogiques.

PROMOTION DU BIOCONTROLE AUPRES DES JARDINIERS AMATEURS - JARDINOT
Le projet consiste à utiliser des parcelles de jardins familiaux dans différents sites répartis sur le territoire national avec des contextes de biotopes (sol, altitude, climat, environnement) différents, pour y organiser des tests comparatifs de l’action des produits de biocontrôle sur les plantes lors d’infestation par des bio agresseurs. Ces tests suivront un protocole rigoureux et seront mis à disposition des jardiniers amateurs aux travers divers médias dont les sites « www.ecophytopic.fr », « www.jardiner-autrement.fr » et « www.jardinot.fr ».

ROBIO - INRAE dans le cadre de l’UMR IRHS (Institut de recherche en horticulture et semences – Tutelles Institut Agro/INRAE/Université d’Angers)
Le contexte réglementaire actuel (Plan Ecophyto II+, loi Labbé) amène à promouvoir le développement de méthodes alternatives aux produits phytopharmaceutiques conventionnels, et ce d’autant plus pour les espèces ornementales. Le projet étudiera l’association des produits de biocontrôle avec la résistance variétale afin d’apporter une solution intégrée capable de réduire la sensibilité du rosier à ces principaux pathogènes.

UAFZP - Union des aéroports français et francophones associés
Afin d'anticiper la suppression de l'utilisation des produits phytosanitaires sur les aéroports français de métropole et d'Outre-Mer, et d'accélérer la transition globale du secteur aéroportuaire, le projet vise, d'une part, à identifier, valoriser et diffuser via des outils de communication (guide méthodologique, formations…) les bonnes pratiques de la gestion "zéro-phyto" déjà mises en œuvre sur quelques plateformes et, d'autre part, à tester des innovations permettant d'améliorer ces pratiques et de les pérenniser sur les aéroports déjà engagés en la matière.

Action 27 - Une agro-écologie en outre-mer - Engager un programme d’expérimentation sur les usages vides, mal pourvus ou pourvus exclusivement par des préparations chimiques de synthèse et développer les pistes de lutte biologique

AgriécoH V2 - eRcane
La maitrise de l’enherbement représente un des enjeux majeurs pour le maintien de la production cannière à La Réunion. Le projet AgriécoH a expérimenté de nouvelles pratiques de désherbage économes en herbicides. A la suite d’une première version concluante, la V2 se propose d’optimiser, de conforter et de valider les premiers résultats obtenus tout en combinant ces nouvelles pratiques en lien avec l’utilisation d’agroéquipements et d’outils innovants dans le but de réduire l’IFTH de 75 %.

AGRI-EPI+ - AGRIVALOR Guadeloupe
Depuis 2019, AGRIVALOR Guadeloupe gère les déchets de l’agro-fourniture en Guadeloupe. Les deux premières années ont été consacrées à la mise en place des filières pérenne de collecte et de traitement des principaux déchets des agriculteurs que sont les EVPP, PPNU, EVPF. L’éco-organisme propose par ce projet de gérer d’autre filières de déchets professionnels dont celles des EPI (équipements de protection individuels) usagés, et également les produits phytopharmaceutiques non utilisables des particuliers.

A-PIC - Établissement public national d’enseignement et de formation professionnelle agricole (EPNEFPA) de Mayotte
À Mayotte l’usage des produits phytosanitaires est souvent excessif, irraisonné et/ou insécurisé par manque de formation et d’accompagnement technique des agriculteurs. Le projet A-PIC vise à faciliter l’accès aux connaissances et à l’accompagnement des agriculteurs. En réponse à la demande du plan Ecophyto 2+ de réduction de l’usage des pesticides, il permettra la diffusion de pratiques innovantes économes en produits phytosanitaires à un plus large spectre d’acteurs.

Dog-Control - CimexDetect
Le projet Dog-control vise à utiliser l'odorat de chiens renifleurs, afin de développer un outil innovant, fiable et rapide d'aide à la décision. Celui-ci accompagnera les agriculteurs dans la lutte contre la propagation du Greening des agrumes, grâce à la mise en place d'une détection au champ précoce des arbres infestés ; permettant ainsi de contrôler sa propagation, tout en limitant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.

IDéCANNE - Centre technique de la canne à sucre CTCS Guadeloupe
Les filières agricoles de la Guadeloupe et en particulier la filière canne à sucre cherchent toutes à s’orienter vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement afin de répondre à la problématique sanitaire du territoire et répondre aux attentes des consommateurs. Des moyens ou équipements nouveaux pour accompagner ce changement ont été pour partie testés et vulgarisés, mais d’autres idées sont en réflexion pour les compléter. C’est le cas du désherbeur vapeur et de l’épailleuse.

RESILIANCE - Association réunionnaise pour la modernisation de l’économie fruitière légumière et horticole (ARMEFLHOR)
Les producteurs réunionnais et antillais sont confrontés à des difficultés majeures de gestion de l’enherbement mécanique, faute d’outils disponibles adaptés à leurs besoins. Afin de réduire l’utilisation des herbicides chimiques de 75% et atteindre l’objectif « 0 glyphosate », le projet vise à développer des outils auto-construits en synergie avec chacun des trois DOM, pour la gestion en contexte tropical des adventices et des couverts de services : (i) sur cultures annuelles et (ii) sur cultures pérennes.

Volet 2 (20/01/2021 - 03/03/2021)

Les 15 projets lauréats du volet 2, classés par type d'action (résumé de présentation)

Action 11 : renforcer la surveillance de la contamination des denrées végétales, de l’eau, des sols et de l’air et évaluer les expositions potentielles des citoyen.ne.s (soutien de projets régionaux sur cette thématique)

PADDeC - ATMO Hauts-de-France
Le projet vise à impliquer les acteurs locaux dans la co-construction d’un programme autour des pesticides, pour concilier les enjeux et attentes des riverains et agriculteurs, et favoriser leur cohabitation. Après avoir échangé sur leurs perceptions, les pratiques et les résultats des mesures de pesticides en zone rurale, les acteurs du territoire définiront un programme acceptable, réalisable et duplicable pour participer à la réduction des impacts des pesticides.

DiaT-ASS - Union régionale des Centres permanents d'initiatives pour l'environnement de Provence-Alpes-Côte d'Azur (URCPIE PACA)
Pour accélérer la transition agroécologique, il parait urgent de répondre aux préoccupations sociétales en matière de santé et d’exposition aux produits phytopharmaceutiques en même temps que valoriser les changements de pratiques du monde agricole. Dans un contexte de relations tendues entre les agriculteurs et les riverains, 3 sites pilotes expérimenteront des formes de dialogue territorial pour en faire l’exégèse pour d’autres territoires.

ORUP-Oc - CREAI-Occitanie
L’utilisation des produits phytosanitaires constitue un enjeu de santé publique en Occitanie compte-tenu de l’importance des populations potentiellement exposées. Le projet a pour objectif d’aider les cultivateurs dans leur décision de réduire, voire de supprimer l’usage des produits phytopharmaceutiques en produisant pour les acteurs publics une typologie des environnements locaux des cultivateurs à l’échelle communale et des préconisations (connues et utilisées) de ces mêmes cultivateurs afin de les aider à réduire leur utilisation de produits phytosanitaires le plus efficacement possible.
Les actions, ainsi préconisées par leur cible, seront par essence ajustées aux contextes locaux et complémentaires aux dispositifs existants.

Pestimar - École des hautes études en santé publique (EHESP)
Ce projet innovant en Martinique a pour objectif de documenter pour la première fois la fréquence et la concentration de pesticides dans l’air et les poussières dans des logements et écoles en zones rurales et urbaines sur une période d’un an. Il permettra d’identifier les pesticides détectés en intérieur, de comparer ces données en fonction des types de construction (âge, bois, bêton), des habitudes de vie ou des riverains et des niveaux de pesticides détectés en air extérieur.

Action 12 : connaître, surveiller et réduire les effets non intentionnels liés à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur l’environnement (biodiversité, sol, pollinisateurs)

« Fonecol – Impact des traitements fongicides sur la microflore non cible du nectar de fleurs de colza » - Université Lorraine CNRS UMR7360 LIEC
Ce projet de recherche va mesurer les effets des substances fongicides sur la composition du microbiome de nectar de fleurs de colza. Les insectes pollinisateurs se nourrissent du nectar et du pollen des plantes dont elles assurent la reproduction. Le nectar est un liquide sucré qui contient une microflore spécifique (bactéries, champignons) l’importance sur les traits biologiques et écologiques des insectes pollinisateurs sont peu étudiés.

CISTOX - CNRS Centre d'études biologiques de Chizé UMR 7372
Le projet évaluera l’exposition d’une tortue aquatique, la Cistude d’Europe (Emys orbicularis), aux pesticides dans plusieurs zones humides du territoire métropolitain en fonction du contexte agricole et environnemental. Les effets potentiels seront évalués à plusieurs niveaux biologiques via des biomarqueurs (stress oxydant, taille des télomères, perturbation endocrinienne), des indicateurs (microbiote, comportement, morphologie) et des suivis sur le long-terme (démographie, survie).

Action 15.3 : accélérer le retrait des substances les plus préoccupantes (cuivre, glyphosate, herbicides plus généralement) et faire évoluer les procédures d’approbation

Plantes de services et couverts végétaux au service de la gestion de l’enherbement : application à la réduction de la dépendance au glyphosate en ACS - APAD (Association pour la promotion d’une agriculture durable)
Le projet vise à identifier des itinéraires techniques en ACS (agriculture de conservation des sols) permettant de gérer efficacement et durablement les mauvaises herbes, afin de réduire, voire de supprimer l’utilisation du glyphosate. Les itinéraires techniques seront bâtis en s’appuyant sur le réseau de plateformes de démonstration système mises en place chez des agriculteurs. Ces itinéraires porteront leurs choix sur le développement de couverts maitrisables de manière alternative par la suite, afin de compter sur la compétition avec les adventices plutôt que sur le glyphosate.

Axe 2 : améliorer les connaissances et les outils pour demain et encourager la recherche et l’innovation en lien avec les produits phytopharmaceutiques (financement de projets de thèses)

BioindicFin - Institut de Recherche sur la Biologie de l’Insecte, Université de Tours
L’usage de pesticides entraîne souvent l'exposition non-intentionnelle et à faible dose d’organismes non-cibles d’importance majeure en agronomie, en économie ou encore sur l’écologie d’un milieu. Le projet BioindicFin vise à mettre en place des méthodes de diagnostic précoce de ces effets non-intentionnels en développant de nouveaux biomarqueurs protéiques (pour quantifier les effets sur les organismes non-cibles) permettant de mesurer finement et rapidement le niveau de contamination d’un milieu en produits phytosanitaires en utilisant un insecte auxiliaire de culture très commun dans les vergers. L’objectif de cet outil innovant de diagnostic des effets non-intentionnels des pesticides est de mieux instrumenter les acteurs face à leur usage des produits phytosanitaires.

FREINS - Chambre d'agriculture France (APCA)
La majorité des travaux antérieurs conduits sur le réseau DEPHY FERME ont été marqués par une logique de recherche de techniques alternatives à l’usage de pesticides, conduisant à des systèmes économes et performants, considérés comme des exemples à suivre. En rupture avec ces travaux, la thèse vise l’identification des difficultés des agriculteurs à changer leurs pratiques vers la réduction de l’usage des pesticides et des leviers efficaces mobilisables par leur accompagnement technique pour surmonter ces difficultés. Les groupes d’étude se feront sur la base d’une analyse de la base Agrosyst des groupes Ferme. Au sein de ceux-ci, des entretiens semi-directifs, avec des agriculteurs et des Ingénieurs-Réseau (conseillers) seront réalisés pour analyser, d’une part, les logiques d’action d’agriculteurs ayant ou non réduit leur IFT, dans le but de caractériser les obstacles au développement des techniques alternatives, et, d’autre part, les activités des Ingénieurs-Réseau animant des groupes ayant plus ou moins réduit les IFT, pour mettre en lumière les conditions d’un accompagnement favorable au changement. En fin d’étude, des recommandations seront adressées aux acteurs concernés par la massification du changement technique et pourront contribuer, non seulement, à améliorer le fonctionnement du réseau DEPHY FERME, mais également à alimenter les politiques publiques et les modalités des conseils stratégiques pour la transition agroécologique, dans leurs dimensions individuelle et collective.

ALTER-GLYPHO - INRAE, Centre de Bourgogne Franche-Comté, UMR Agroécologie
Le projet propose d’analyser les pratiques et les performances réelles des agriculteurs du réseau de fermes DEPHY qui utilisent le glyphosate, ceux qui ne l’utilisent pas et ceux qui l’ont abandonné, en grandes cultures et en viticulture. L’analyse permettra de construire et d’évaluer des scénarios de retrait du glyphosate, en tenant compte de la diversité des situations de production (sols, climats, contextes socio-techniques). Elle permettra de renseigner les conséquences prévisibles du retrait du glyphosate sur les coûts de production à l’échelle de l’exploitation, sur la charge de travail et sur les impacts environnementaux. Elle cherchera à évaluer les effets indirects possibles sur les assolements (du fait des impacts prévisibles sur l’organisation du travail dans les grandes exploitations) et les volumes de production par culture. Elle cherchera à identifier et caractériser les situations d’« impasse technique » vis-à-vis de l’abandon du glyphosate. Les résultats compléteront les études antérieures sur le sujet, en prenant en compte plus finement la diversité des situations de production, et en s’appuyant sur les pratiques réelles des agriculteurs DEPHY, et non sur des hypothèses de substitution technique. Ils viendront renforcer le corpus de ressources scientifiques disponibles pour la prise de décision des pouvoirs publics sur ce sujet délicat.

Pes0p - CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique)
Pour mobiliser le service écosystémique de régulation naturelle des ravageurs, il faut pouvoir le mesurer. Pest0p se propose de décrire les réseaux trophiques d’arthropodes diversifiés de l’île de La Réunion en mobilisant les méthodes disponibles les plus adaptées. Le résultat des interactions en termes de dégâts aux cultures sera analysé. Puis, sur la base de ces connaissances, les bioindicateurs du niveau de régulation utilisables par les producteurs eux-mêmes seront identifiés.

REBECA - CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique)
La cochenille, Rastrococcus invadens, arrivée récemment en Guyane, est un ravageur majeur des agrumes, contrôlé par des insecticides. Le travail de thèse permettra d’acquérir des connaissances sur la régulation de R. invadens par un parasitoïde exotique Gyranusoidea tebygi et par la coccinelle coccidiphage Cryptolaemus montrouzieri ; de valider des pratiques culturales favorisant l’acclimatation de G. tebygi et les populations de C. montrouzieri pour mieux contrôler R. invadens.

SynBioTox - INRAE Centre de Jouy-en-Josas – Antony, UR HYCAR
SynBioTox propose d’évaluer l’impact des pesticides sur le fonctionnement écologique des Zones Tampon Humides Artificielles et sur l’état des populations sauvages et de la biodiversité qu’elles abritent. Il s’agira d’identifier les périodes de vulnérabilité des communautés (amphibiens et macro-invertébrés) face à la saisonnalité des flux de pesticides et d’évaluer les processus écotoxicologiques sous-tendant les réponses fonctionnelles des communautés aux multi-expositions chroniques et leurs répercussions écosystémiques.

ESACV - Fondation nationale des sciences politiques (FNSP)
Ce projet de thèse propose une analyse sociologique des effets de la séparation des activités de conseil et de vente de pesticides sur les organisations économiques (coopératives, négociants) et les identités professionnelles (techniciens, agriculteurs, contrôleurs). L’objectif est de mesurer en quoi cette mesure contribue aux politiques de transition agroécologique, en évaluant son impact sur les changements de pratiques et en s’intéressant particulièrement à la mise en place du conseil stratégique.

ESPRES - INRAE Centre Grand-Est-Nancy, Laboratoire Agronomie et Environnement Nancy-Colmar, UMR 1121
La pollinisation est l’un des services les plus vulnérables aux pesticides. Afin d’accompagner la transition vers des systèmes de culture économes en pesticides, le projet ESPRES propose de d’évaluer la pollinisation à l’échelle des territoires et de fournir une méthodologie d’évaluation applicable à l’échelle nationale. L’effet des pratiques agricoles seront analysées, dont l’effet de la réduction des pesticides, sur la pollinisation, la régulation des ravageurs et leurs interactions.

AAP Écophyto 2021-2022

Volets 1 & 2

Les 39 projets lauréats, classés par type d'action (résumé de présentation)

Action 1.2 - Inciter les exploitants agricoles à adopter des pratiques concourant à la diminution de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques - renforcer la place des agroéquipements de nouvelle génération et des outils d’aide à la décision

ADOPA - Centre technique interprofessionnel des Fruits et légumes (CTIFL)
ADOPA a pour objectif de tester des scénarios d’adaptation de la dose de produits phytopharmaceutiques pulvérisés en fonction de l’évolution de la végétation en vergers de fruits à noyau. Ces scénarios seront construits à partir d’indicateurs mesurés sur le terrain ou par imagerie spatiale. Ils seront testés d’abord en station d’expérimentation par rapport à des références appliquant la dose maximale autorisée à la cible puis mis en démonstration chez les producteurs afin d’évaluer leur transférabilité.

OPTIMATAE - Fédération nationale des coopératives d'Utilisation de matériel agricole (FNCUMA)
Les agroéquipements sont un levier majeur pour réduire l'utilisation des herbicides. Les Cuma disposent d'un parc conséquent de matériels d’implantation et d’entretien mécanique des cultures. Or, nous constatons des déficiences en matière de réglage et d’entretien conduisant à des échecs de gestion d'adventices. Ce projet vise à améliorer l'adoption réussie des outils de désherbage mécanique, en agissant sur les dimensions diagnostic matériel, mobilisation des ressources et compétences des accompagnateurs et utilisateurs.

Action 1.3 - Inciter les exploitants agricoles à adopter des pratiques diminuant l’utilisation de produits phytopharmaceutiques, promouvoir et développer le biocontrôle, faciliter le recours aux préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP)

F&L responsables - Demain la terre
Demain la Terre regroupe 450 producteurs de fruits & légumes autour d'un même projet d’agriculture responsable. La réduction de l’utilisation des intrants chimiques constitue un engagement clé, qui passe notamment par le déploiement des solutions plus naturelles, de biocontrôle. Le présent projet vise à tester des itinéraires de production reposant majoritairement sur des solutions de biocontrôle, et à en mesurer les impacts environnementaux et sur la santé, dans l’optique de les généraliser.

PISTIL - Institut technique tropical (IT2)
Les cultures maraîchères sont prépondérantes aux Antilles. Afin de réduire le recours intensif aux produits phytopharmaceutiques de synthèse et à la fertilisation minérale azotée, trois groupements de producteurs maraîchers majeurs en Guadeloupe, engagés dans la transition agro-écologique, souhaitent évaluer et valider, en parcelles commerciales de production, des systèmes de culture innovants intégrant Protection Biologique Intégrée, usage de bio-intrants : essais sur salade, tomate et melon.

PNPPromotion - Institut technique de l’Agriculture biologique (ITAB)
La loi « Labbé » a introduit dans Code rural les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, qui sont soit des SNUB, (substances naturelles à usage biostimulant) soit des substances de base (SB) ; biostimulants (SNUB) ou utiles dans la protection phytosanitaire et sans LMR (SB). L’ITAB est leader dans leur homologation (19 SB, 4 dossiers SNUB). Mais leurs usages, différences et spécificités ne sont pas encore bien connues, il faut diffuser, informer, aiguiller les utilisateurs vers le bon statut.

SuZocarpo - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae)
Grâce à des primo-introductions de parasitoïdes exotiques, couplées à des suivis post-introduction et à des approches de dynamiques des populations, le projet vise à définir les conditions optimales pour acclimater des parasitoïdes pour lutter durablement contre les ravageurs Drosophila suzukii et Cydia pomonella, et préparer le large déploiement et l’intégration de ces deux méthodes alternatives de lutte dans les itinéraires techniques. Le résultat attendu est une forte diminution des densités de ravageurs, pérenne et sans coût pour les filières, permettant en retour une réduction notable de l’usage des pesticides.

Action 4 - 30 000 : multiplier par 10 le nombre d’agriculteurs accompagnés dans la transition vers l’agroécologie à bas niveau de produits phytopharmaceutiques

CODEFI ARVI 2 - Bio Occitanie (FRAB)
Ce projet est la suite du projet CODEFI-ARVI dont l’objectif est la co-création d’un Outil d’Aide à la Décision pour l’implantation de couverts végétaux en arboriculture et viticulture biologique. Cette deuxième phase prévoit des tests de la version bêta, l’amélioration de l’outil, son déploiement au niveau national, une communication large pour promouvoir l’outil et la pratique des couverts végétaux ainsi que la mise en place d’un modèle économique pérenne.

Organotropic - Chambre d’agriculture de Guyane
Le projet se structure autour de deux groupes de maraichers. 3 producteurs de la commune de Javouhey vont tester un itinéraire de culture sans désherbage et sans travail du sol, reposant sur la construction de planches pérennes inspirée des organopÓnicos Cubains en plein champ ; avec 8 agriculteurs du groupe DEPHY ferme maraichage de Guyane, déjà affranchis des herbicides, ils vont apprendre à utiliser des outils d’aide à la décision pour la gestion de la fertilité du sol. Les deux groupes vont partager leurs expériences et techniques.

VITIREPERE PNPP - Inrae
Les études moléculaires, en laboratoire, montrent que les PNPP interagissent avec les défenses des plantes, mais les résultats en vignoble sont décevants. Pourtant, certains viticulteurs ont développé des systèmes durables alliant PNPP et peu de fongicides. Mais, ces savoirs sont dispersés et peu partagés. Le projet de recherche-action-participative mobilisera sciences humaines et biologiques pour valoriser et préciser ces savoirs et raisonnements, chez plus de 200 viticulteurs à l’échelle nationale. Nous produirons également des connaissances sur la période de reconception de pratiques valorisant les PNPP, pour préciser quand la régulation des défenses de la vigne et les raisonnements sont stabilisés.

Axe 2 – Améliorer les connaissances et les outils pour demain et encourager la recherche et l’innovation

ABBIRD - La Rochelle Université
L’usage des pesticides en agriculture entraine souvent l’exposition non intentionnelle des espèces non-cibles à de faibles doses d’un cocktail de pesticides conjuguée à une baisse de leur nourriture. Cette thèse a pour objectif d’identifier la magnitude de ces effets négatifs sur les oiseaux des plaines agricoles et de déterminer si l’agriculture biologique peut être un levier permettant de préserver la santé des oiseaux et des territoires en opposition à l’agriculture conventionnelle.

BIOFUNG - Inrae
L'acide 4-phénylbutyrique (4-PBA) est un acide organique de faible poids moléculaire qui possède une activité bactériostatique. Son activité antifongique envers douze espèces d'ascomycètes et deux espèces d'oomycètes a été récemment caractérisée et a été brevetée en 2020 par AgroParisTech et INRAE. Dans le contexte d'un besoin croissant de méthodes de biocontrôle, le 4-PBA pourrait représenter une option nouvelle et unique dans la mesure où il montre non seulement un fort potentiel fongicide avec un large spectre d'action, mais aussi une activité suspectée de stimulation des défenses naturelles des plantes. Cette double activité pourrait donc garantir sa durabilité. Néanmoins, son mode d'action reste à élucider au niveau moléculaire, comme pour de nombreux autres bio-fongicides. Le décryptage de ces mécanismes moléculaires, tant chez les plantes que chez les champignons, pourrait améliorer l'utilisation future du 4-PBA, mais aussi aider à évaluer les risques associés à l'apparition éventuelle d'une résistance des agents pathogènes, permettant ainsi une prévention proactive de la résistance et le développement d'outils de diagnostic. Ce projet vise donc à (i) élucider le mode d'action moléculaire direct du 4-PBA chez le champignon phytopathogène modèle Zymoseptoria tritici, en utilisant des approches originales d'imagerie cellulaire, de génomique et de biochimie, (ii) confirmer, déchiffrer et optimiser l'activité de stimulation des défenses par le 4-PBA chez des plants de blé infectés par Z. tritici (mode d'action indirect), et (iii) anticiper l’utilisation du 4-PBA au champ. Ce projet ouvrira la voie à de futures recherches académiques sur les composés de la famille du 4-PBA chez les plantes et les champignons. Les connaissances produites permettront d’optimiser le développement technique du 4-PBA en tant qu'antifongique potentiel de biocontrôle à large spectre, prévu dans un projet parallèle.

MYCROBIOM, Inrae
Valoriser les régulations naturelles : un véritable défi ! en particulier lorsque l’on s’intéresse à des interactions complexes mais pourtant cruciales pour la santé des cultures : les mycorhizes. Évaluer des stratégies qui s’appuient sur ces symbioses nécessite de mieux comprendre comment leur diversité impacte la santé des cultures. Cette démarche, engagée aux Antilles, offre de nombreuses perspectives pour développer de nouvelles solutions de biocontrôle et de biofertilisants.

PolliHealth - Centre d’études biologiques de Chizé, USC1339 CNRS – La Rochelle Université – Inrae (Équipe Résilience)
Les pollinisateurs sauvages assurent une fonction essentielle au sein des agroécosystèmes : la pollinisation des plantes à fleurs et des cultures. Pourtant leur déclin actuel est imputé à différents facteurs anthropiques, dont l’utilisation de pesticides. Les connaissances sur l’exposition des pollinisateurs sauvages aux pesticides et les effets de cette exposition en conditions naturelles restent cependant éparses. Le projet de thèse PolliHealth vise à renforcer les connaissances sur les effets des pesticides en fonction de leurs modalités d’application et en tenant compte des facteurs pouvant les accentuer (usage d’herbicides, rémanence) ou les atténuer (habitats semi-naturels, agriculture biologique dans le voisinage). PolliHealth reposera sur des bases de données de suivis à long terme et à grande échelle, de pollinisateurs sauvages, de pratiques agricoles et de résidus de néonicotinoïdes dans les nectars de colza et tournesol et dans les sols d’une centaine de parcelles échantillonnées chaque année depuis 2013 dans un paysage dont l’usage des sols est connu, la Zone Atelier Plaine Val de Sèvre (450 km²).  L’analyse de ces données spatio-temporelles complexes mobilisera des approches statistiques innovantes. L’analyse sera effectuée de manière séquentielle afin d’identifier et quantifier (i) les effets des traitements insecticides en fonction de leur type, dose et date de traitement, et (ii) la modulation de ces effets en présence d’herbicides ou de résidus de néonicotinoïdes et en intégrant les effets du paysage. Les résultats obtenus permettront de proposer un indicateur de risque pour les pollinisateurs sauvages et notamment des pollinisateurs rares, et des caractéristiques de paysages de santé qui apporteront des connaissances quantitatives pour l’élaboration de recommandations et de mesures compensatoires.

ResAgri - Inrae
Cette thèse vise à évaluer l’efficacité de dispositifs publics reposant sur des réseaux d’agriculteurs, c.-à-d. des groupes d’individus connectés les uns aux autres pour le partage d’informations et/ou la prise de décisions concernant l’adoption de modes de production durables. L’objectif est d’identifier de nouveaux leviers politiques et organisationnels de diffusion des connaissances relatives aux nouvelles technologies agricoles, susceptibles de favoriser la transition agroécologique, la réduction des pesticides en particulier. Les dispositifs tels que le réseau DEPHY (Plan Ecophyto), le réseau IPMWorks (Union Européenne) et les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) de la PAC encourageant la coordination entre agriculteurs font l’objet d’une attention particulière. Les analyses proposées visent à mettre en évidence les effets directs et indirects des dispositifs étudiés sur les agriculteurs, et à quantifier les gains environnementaux et économiques associés, à l’aide des méthodes statistiques les plus avancées. Cette thèse s’inscrit dans le projet de recherche FAST, « Faciliter l’action publique pour sortir des pesticides », financé par le Programme Prioritaire de Recherche « Cultiver et Protéger Autrement », dont l’objectif général est de proposer des solutions concrètes, à la fois politiques et organisationnelles, directement utilisables par les décideurs publics.

Action 11 - Évaluer et maitriser risques et impacts - Renforcer la surveillance de la contamination des denrées végétales, eau, sols et air, et évaluer les expositions potentielles des citoyens : actions nationales et venant en appui à l’action régionale

DriftProtect - Institut français de la vigne et du vin (IFV)
DriftProtect vise à comparer et expliquer les niveaux de dérive de pulvérisation en amont et en aval de divers types de barrières physiques végétales ou artificielles implantées entre la parcelle cultivée en cultures pérennes et la zone sensible dans l’objectif de protéger les riverains de l’exposition aux pesticides. Ces comparaisons concernent à la fois la dérive sédimentaire et la dérive aérienne. Les expérimentations seront effectuées en conditions semi-contrôlées avec des bancs d'essai.

ECHPASS - CNRS, Délégation régionale Alsace
ECHPASS concerne le développement d’une méthodologie d’échantillonnage des produits phytopharmaceutiques et de leurs produits de transformation dans l’air à l’aide d’échantillonneurs passifs tant classiques (mousse de polyuréthane (PUF)) qu’innovants à base de carbure de silicium dans le but de mettre à disposition des gestionnaires et acteurs de la surveillance un outil fiable et simple de la qualité de l’air utilisable dans des stratégies de surveillance au long court des variations spatiales et temporelles de niveaux de contamination.

ESPES - Centre hospitalo-universitaire de Dijon, Laboratoire de Biologie de la reproduction
L’Homme moderne présente une diminution significative de la fertilité. Un des facteurs incriminés serait un exposome croissant aux polluants organiques persistants ou composés phytopharmaceutiques. ESPES étudiera l'épigénome spermatique et le métabolisme individuel face à un exposome socio-professionnel chez des hommes, afin d’identifier les altérations éventuelles et d’en déterminer la persistance et/ou la réversibilité. ESPES évaluera les liens entre exposome, métabolites des fluides biologiques et fertilité et les possibilités de résilience.

SN Biocontrôle - Inrae
Le projet SN-Biocontrôle vise à évaluer l’exposition de l’environnement aux produits de biocontrôle comprenant des substances naturelles ainsi que leurs effets écotoxicologiques, développer des outils d’évaluation des risques pour l’environnement adaptés à ces produits, établir le lien entre pratiques agricoles, exposition et impacts, déterminer si ces produits constituent une solution alternative durable aux pesticides de synthèse et ainsi éclairer les politiques publiques.

Action 13 - Évaluer et maitriser les risques et les impacts - Mieux connaître les expositions et réduire les risques pour les utilisateurs professionnels de produits phytopharmaceutiques

INDEXPRO - Institut de recherche et d’expertise scientifique (IRES)
Des bracelets en silicone seront utilisés pour mesurer in-situ l’exposition professionnelle des agriculteurs aux PPP, l’efficacité des Équipements de Protection Individuelle (EPI) et le niveau de protection des cabines de tracteur. L’objectif sera de mettre en place des indicateurs dont le suivi permettra aux professionnels d’agir pour réduire leur exposition aux PPP. Plus de 1000 points de mesure sont prévus (région Grand-Est) sur 30 à 40 exploitations agricoles (différents types de cultures et de PPP).

Action 15.3 - Évaluer et maitriser les risques et les impacts - Accélérer le retrait des substances les plus préoccupantes et faire évoluer les procédures d’approbation ; réussir la sortie du glyphosate

ORANGEADE - Station d'expérimentation nucicole Rhône-Alpes (SENuRA)
Dans le cadre du retrait annoncé du glyphosate, le projet ORANGEADE vise à accompagner les arboriculteurs vers des solutions alternatives de gestion de l'enherbement sur le rang tenant compte des contraintes culturales et techniques des vergers. Des tests, démonstrations et temps d’échanges entre arboriculteurs et constructeurs seront organisés pour aboutir à des solutions adaptées et économiquement acceptables, reprises dans une règle de décision pour choisir la solution convenant à chacun.

VINAIGRETTE - Comité d’Action technique et économique dit “Caté”
La fusariose est une maladie problématique sur allium et muguet. En l’absence de variété résistante et face au retrait du Thiophanate méthyl, les filières sont dans une impasse. Le vinaigre alimentaire a montré des résultats préliminaires probants en termes d’efficacité et de sélectivité en trempage échalote. En lien avec les risques opérateurs et environnementaux, l’objectif est de développer et promouvoir ce levier aux conseillers et aux producteurs, en production conventionnelle et AB.

Actions 17 & 18 - Accélérer la transition vers l'absence de recours aux produits phytosanitaires dans les jardins, espaces végétalisés et infrastructures (Jevi)

Chartes Terre saine 2.0 - Fredon Occitanie
Fredon Occitanie est l’acteur clé dans la mise en œuvre des plans Ecophyto en filière Jevi sur le territoire régional. Une charte d’engagement des gestionnaires Jevi (collectivité et privés) a été mise en place, permettant également un accès aux collectivités au label Terre Saine.
Face aux évolutions réglementaires, mais également face aux nouveaux défis révélés par ls stratégies « zéro phyto », Fredon Occitanie propose une expérimentation régionale d’adaptation d’une « charte » et test du nouveau « Terre Saine ».

COLVARGAZONS - AGREF : Association française des personnels d'entretien des terrains de golf / Institut Ecoumène Golf et environnement
Si la diversités espèces de graminées à gazons est très étendue aujourd’hui, la problématique du choix du gazon le mieux adapté à une emprise reste une difficulté́ à laquelle tout gestionnaire est confronté. Étant donné la diversité́ pédoclimatique métropolitaine, sélectionner les variétés ayant un comportement constant peut s'avérer complexe, même si l'on en connait les inconvénients et avantages de chacune d’elle. Ces collections implantées sur l’ensemble du territoire seront un outil d’aide à la décision, doublé d’un isorisque pour une surveillance biologique renforcée et une notion d'économie d’eau et d'intrants.

Prosubase - Institut technique de l’agriculture biologique (ITAB)
La loi « Labbé » a introduit dans le Code rural les Préparations Naturelles Peu Préoccupantes, qui sont soit des SNUB (substances naturelles à usage biostimulant), soit des substances de base (SB) définies par l’article 23 du Reg. 1107/2009, utiles dans la protection phytosanitaire et sans LMR. L’ITAB est leader dans leur approbation avec 17 des 23 SB. Mais leurs usages ne sont pas adaptés aux Jevi / pelouses spécialisées à vocation sportives Pro et ce besoin est réel avec le renforcement de la Loi Labbé. « ProSubase » consiste à soumettre des extensions d’usages sur 10 de ces SB, de diffuser les fiches correspondantes approuvés pour une utilisation sur les terrains.

PROXIDETECTGAZONS - AGREF : Association française des personnels d'entretien des terrains de golf / Institut Ecoumène Golf et environnement
Proxidetectgazons poursuit l’objectif de réduire de 70 % nos intrants et maintenir le bon état de nos surfaces de jeu en mobilisant les perspectives offertes par la technologie NDVI Proxi-détection, associée au RVB et l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des gazons.
Pour atteindre ces objectifs, l'Agref intervient en :

  • évaluant les appareils de préséries développés.
  • améliorant et complétant les outils d'aide à la décision mis à disposition des acteurs.
  • appuyant l'épidémiosurveillance par l'analyse des emprises géolocalisées.

Actions 21 & 22 - Susciter et soutenir des projets collectifs de réduction des usages des risques et des impacts des produits phytopharmaceutiques à l’échelle des territoires et au sein des filières

AROMACEA - Planète légumes
Le projet Aromacea vise à développer de nouvelles filières afin d’élargir l’offre en produits locaux, et de proposer des cultures de diversification économes en produits phytosanitaires aux maraîchers. Les filières herbes aromatiques et condiments sont identifiées comme des cultures porteuses. Ce projet se structure autour de 4 actions : (i) décrire l’existant et définir une stratégie commerciale, (ii) accompagner un groupe de producteurs engagés, (iii) soutenir la commercialisation et (iv) assurer la coordination du projet.

Bio[eau]Auxerrois - Communauté d’agglomération de l’Auxerrois
La Communauté d'agglomération de l’Auxerrois fait face à plusieurs enjeux liés à l’agriculture : préservation des captages d’eau potable, autonomie alimentaire et résilience face au dérèglement climatique. Le développement de filières territoriales en grandes cultures biologiques répond à ces enjeux. Il permet notamment d’inscrire la transition des exploitations vers un modèle durable, compatible avec la préservation des captages.

Blé Paysan Bio - Agribio04
Le projet “Structuration d’une filière panicole régionale “Blé Paysan Bio“ en Provence-Alpes-Côte d’Azur” vise la régionalisation de la filière “farines et pains bios issus de variétés paysannes” développée depuis 2017 sur le territoire du Lubéron à l’échelle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Porté par le réseau Bio de PACA pendant 3 ans, ce travail de régionalisation a pour objectifs de sécuriser l’approvisionnement en blé tendre panifiable issu de variétés paysannes et d’accompagner le développement commercial de la filière aux côtés des opérateurs de l’aval (e.g. boulangers, meuniers, industriels, distributeurs etc.). Ce projet a pour finalité la pérennisation de la filière et son développement en proposant une rémunération juste et attractive aux producteurs biologiques et à ceux désireux de se convertir, mais également une valorisation du savoir-faire des meuniers et des boulangers. Cette dynamique doit mettre en lumière le travail entrepris par l’ensemble des acteurs de la filière et encourager les producteurs vers des pratiques à bas niveau d’intrants s’extrayant de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques grâce à l’agriculture biologique.

Dev GC bio - FRAB AuRA
Ce projet permettra de répondre à des besoins identifiés par des acteurs de filières émergentes en grandes cultures, pour pouvoir concrétiser leurs projets de filières biologiques territorialisées. En animant des collectifs multi-acteurs locaux et en facilitant la création des outils post-récoltes manquants, la FRAB AuRA et ses partenaires contribueront au développement de filières rémunératrices et économes en produits phytosanitaires, en tant que levier pour inciter le changement de pratiques.

FAHME - Civam  56
Le projet FAHME est une démarche collective d’agriculteur.ice.s morbihannais.e.s souhaitant sécuriser leur revenu en diversifiant leurs productions avec des cultures alimentaires zéro phyto à forte valeur ajoutée. Grâce à un travail en filière, l’objectif est de se munir d’un outil de transformation de céréales, oléagineux et légumineuses cultivées dans le respect de l’environnement, pour la consommation locale. Il compilera également des références technico-économiques facilitant la lecture et l’essaimage du modèle

FARINEBIOZH - Fédération régionale des Agrobiologistes de Bretagne
Plusieurs projets de relocalisation de filières céréalières biologiques ont émergé en Bretagne ces dernières années. L’enjeu du projet est de fédérer une dynamique commune entre ces initiatives, fondée autour de l’échange d’expériences et de savoir-faire, de la traçabilité des approvisionnements, du développement des volumes, tout en sécurisant la qualité. Un collectif multi-acteurs nommé « Farines bio bretonnes » est en cours de création et souhaite être accompagné dans sa structuration.

FILEGBIO 35 - Agrobio 35
En Ille-et-Vilaine, les producteurs de légumes bio souhaitent s’organiser collectivement pour faire émerger une filière maîtrisée par les producteurs. Le présent projet vise à étudier la faisabilité pour créer cette filière légumes bio et amorcer l’organisation de l’offre. Il s’agit d’accompagner les producteurs dans la phase d’émergence, étape primordiale pour créer un groupe solide et définir un projet commun en phase avec l’environnement d’implantation.

OPTILEGUME - Agrobio Périgord
Ce projet vise à structurer l’approvisionnement en légumes bio et local en Dordogne pour la restauration collective par l’optimisation de la logistique, la mise en place de lieu de stockage et de conservation adapté mais aussi par la diversification des fermes impliquées, via la création d’ateliers dédiés.
L’objectif sera aussi d’assurer un revenu rémunérateur pour les producteurs impliqués via un accompagnement et une mise en commun sur les couts de revient.

Valsaup - Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (Civam) de Valençay et du Pays de Bazelle
Il s’agit de mettre en place une filière protéines végétales en Boischaut Nord en vue d’améliorer l’autonomie protéique des exploitations, notamment celle des élevages, de promouvoir la qualité et la localité des protéines alimentant les animaux, et de réduire l’utilisation, les risques et les impacts des produits phytopharmaceutiques.

Action 27 - Construire avec les outre-mer une agroécologie axée sur la réduction de l’utilisation, des risques et des impacts des produits phytopharmaceutiques

AH MPC Guyane - CTIFL
Le projet vise à proposer aux agriculteurs de Guyane des moyens de lutte efficaces contre les adventices en cultures maraîchères plein champ, avec pour objectif de réduire l’utilisation de méthodes chimiques (usage des herbicides) et de proposer des techniques alternatives, efficientes et pérennes adaptées au contexte et aux moyens du territoire.

AS0P-OI - EPLEFPA Forma'Terra
Le projet vise à développer un espace d’échange inter-régional, entre Mayotte et La Réunion, favorable à l’amélioration des pratiques agricoles pour garantir des produits alimentaires de qualité en préservant la biodiversité et l’environnement. Il repose sur des actions visant à développer une agriculture syntropique en s’inspirant du jardin mahorais et de méthodes alternatives à l’utilisation de produits chimiques (PNPP et biocontrôle), la production de semences paysannes maraîchères adaptées au milieu et résistantes aux maladies, la mise en place de jardins familiaux en zone urbaine.

AttracTIS - Cirad
La Mouche orientale des fruits, Bactrocera dorsalis, organisme de quarantaine prioritaire, a été détectée en 2017 à La Réunion et a aussitôt causé des dégâts considérables sur mangues. Une des répercussions a été une augmentation de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques comme moyen de lutte. Face à ce constat, l’objectif du projet est de tester l’efficacité de la Technique de l’Insecte Stérile comme nouveau levier d’action de biocontrôle associé à des méthodes de piégeage innovantes.

Phytocollect 973 - Chambre d’agriculture de la Guyane
Le projet « Phytocollect 973 » doit permettre à la Chambre d’Agriculture de Guyane de développer et pérenniser la collecte des EVPP, PPNU et EPI usagés sur le territoire. Il répond à un besoin avéré par les campagnes de collecte des années précédentes. Il consiste à augmenter le nombre de sites de collectes fixes pour faciliter leur accessibilité aux agriculteurs, en s’appuyant sur des partenariats locaux permettant le financement et la gestion de ces points de collecte.

AAP Écophyto 2023

Éditions précédentes

Outils issus des précédents AAP

AAP Écophyto : les outils disponibles pour les acteurs des jardins, espaces végétalisés et infrastructures | Page éditoriale

Chaque année, les appels à projets du plan Écophyto permettent de financer des projets en faveur de la réduction de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Retrouvez les projets retenus de 2016 à 2021, et les outils développés à destination des acteurs des jardins, espaces végétalisés et infrastructures.

À noter

Les outils développés pour les acteurs du monde agricole sont à retrouver sur le site EcophytoPIC

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Plan Écophyto, réduire et améliorer l'utilisation des produits phytosanitaires | Page éditoriale

Le plan Écophyto fait partie du projet agoécologique pour la France et vise à réduire progressivement l’usage des pesticides. Agriculteurs, collectivités locales, professionnels liés aux espaces végétalisés et particuliers sont ainsi mobilisés, et de nombreuses ressources et outils issus des travaux sont désormais disponibles.