Globicéphale tropical (Globicephala macrorhynchus)
Le Globicéphale tropicale est un mammifère marin pesant entre 1 000 et 3 600 kg et mesurant de de 4 à 7,3 mètres. Cette espèce protégée vit en groupes de 15 à 50 individus. Il s'agit d'une espèce principalement nocturne.
Noms
Classification : Chordés / Mammifères / Cétacés / Delphinidés |
Statuts de conservation (liste rouge UICN) :
Statut réglementaire : protégée |
Poids entre 1 000 et 3 600 kg
Longueur allant de 4 à 7,3 m
Teinte :
- noire,
- marques gris-blanc sur la gorge et la poitrine en forme d’ancre,
- ‘‘selle’’ grise autour de la dorsale.
Nageoires :
- dorsale arrondie avec une base très large (30 cm de hauteur) et placée vers l’arrière du corps,
- pectorales courbées, fines, longues et pointues (14-22 % de la longueur totale).
Tête :
- ‘‘melon’’ bulbeux,
- absence de rostre.
Dents :
- petites,
- 7 à 9 paires par mâchoire.
Nouveau-nés : environ 1,4 m pour 60 kg
Habitat
Ce mammifère marin vit en eaux profondes, jusqu’à 900 m, près de l’extrémité des plateaux continentaux
ou plus rarement dans les zones côtières.
Cycle de vie (alimentation, reproduction, paramètres démographiques)
Alimentation
Le Globicéphale tropical est un carnivore qui se nourrit de mollusques et de quelques petits poissons.
Reproduction
- Maturité sexuelle atteinte entre 8 et 17 ans (sevrage à 24 mois).
- 1 petit après 15-16 mois de gestation ; tous les 5 à 7 ans.
- Pic de reproduction en juillet-août et naissances en hiver.
- Fin des reproductions passé 40 ans chez les femelles.
Longévité : de 40 à 60 ans
Comportement (mode de vie, déplacement, domaine vital...)
Cette espèce principalement nocturne vit en groupes de 15 à 50 individus.
- Migration entre groupes chez les mâles.
Répartition géographique et situation de l'espèce
Présence dans les eaux tropicales et subtropicales (entre 50°N et 40°S).
On peut le trouver dans les espaces maritimes de métropole (sauf Méditerranée) et d’outre-mer (sauf Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Adélie).
Réglementation
Sont interdites sur tout le territoire national et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction, en tout temps, que les individus soient vivants ou morts, les actions suivantes :
- destruction, mutilation, capture ou enlèvement intentionnels incluant les prélèvements biologiques ;
- perturbation intentionnelle incluant la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel ;
- destruction, altération ou dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux.
Ces interdictions s’appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l’espèce considérée, aussi longtemps qu’ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l’altération ou la dégradation compromette la conservation de l’espèce en remettant en cause le bon accomplissement des cycles biologiques ;
- détention, transport, naturalisation, colportage, mise en vente, vente ou achat, utilisation commerciale ou non des spécimens marins prélevés dans le milieu naturel :
- du territoire national, et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction après le 1 er octobre 1995,
- du territoire européen, et dans les eaux marines sous souveraineté et sous juridiction des autres États membres de l’UE, après la date d’entrée en vigueur de la directive du 21 mai 1992 (n° 92/43/CEE).
Exception : l’interdiction de capture intentionnelle ne s’applique pas à la capture accidentelle dans les engins de pêche au sens du règlement (CE) n°812/2004 qui doit faire l’objet d’une déclaration.
Dérogation : sur autorisation exceptionnelle de l'autorité administrative compétente (préfet).
Sanctions applicables
- Perturbation intentionnelle : contravention de la 4 e classe (art. R. 415-1 1° C.Env – 750 € d’amende)
- Infraction : délit (art. L. 415-3 1° C.Env) puni de trois ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende
- Amende doublée lorsque l’infraction est commise dans les réserves naturelles et les cœurs de parcs nationaux (art. L. 415-3 5° C.Env)
- Aggravation des sanctions si commise en bande organisée (art. L. 415-6 C.Env)
À noter qu’un dispositif spécifique de protection des cétacés a été introduit dans le livre III du code de l’environnement, à l’article L. 334-2-2. Il s’agit d’un dispositif anticollisions qui doit obligatoirement équiper certains navires dans les sanctuaires pour les mammifères marins situés dans les aires marines protégées Pelagos et Agoa. L’absence de dispositif constitue un délit puni de 30 000 € d’amende. Les navires utilisés pour proposer des sorties commerciales comprenant une activité d'observation des
mammifères marins ne peuvent se munir de cet outil sous peine d’une amende équivalente.
Textes de références
Niveau national
- art. L. 411-1 et s. & R. 411-1 et s. du C.Env (protection des espèces) ;
- art. L. 411-2 (4°) et R. 411-6 à R. 411-14 du C.Env (dérogations) ;
- art. L. 334-2-2 C.Env (dispositif sonore anticollision) ;
- arrêté du 1er juillet 2011 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection - art. 2.
Niveau de l’Union européenne
- directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages (dite directive habitats-faune-flore) - annexes IV ;
- règlement n°338/97/CEE du Conseil du 9 décembre 1996 relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce (dit Règlement CITES) - annexe A.
Niveau international
- convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, faite à Bonn le 23 juin 1979 - accord d’ASCOBANS ;
- convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, faite à Berne le 19 septembre 1979 - annexe II ;
- convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, faite à Washington le 3 mars 1973 (dite CITES) - annexe II.
Informations complémentaires et références
- Fiche espèce sur le site Animal Diversity Web - Dombrowski (C.) 2012. (Online), Animal Diversity Web. Accessed October 30, 2017
- NOAA fisheries : Endangered Species Conservation.
- Jefferson (T.A.), Leatherwood (S.) & Webber (M.A.) Short-finned pilot whale (Globicephala macrorhynchus) in : Marine Species Identification Portal.
- Kiszka (J.) & Oremus (M.), Globicephala macrorhynchus Gray, 1846, Atlas des mammifères sauvages de France, volume 1, 2016, pp. 304-307.