Séminaire 2016 "micropolluants des eaux urbaines"
Le séminaire "Micropolluants des eaux urbaines" s'est tenu le 6 décembre 2016 à l’Aquarium tropical du Palais de la Porte Dorée, à Paris
Un réseau des 13 projets lauréats de l’appel à projets « Micropolluants des eaux urbaines » a été constitué pour favoriser les échanges entre les équipes et pour mutualiser les méthodologies, les outils et les résultats. Le séminaire du 6 décembre 2016, organisé principalement sous forme d’ateliers thématiques, a pour objectif de favoriser le travail transversal entre les projets.
Les présentations de cette journée technique
9h - Accueil
9h30 - Introduction de la journée, éléments de contexte et présentation du GT SHS
Etat des lieux de la mise en réseau des 13 projets, fonctionnement du séminaire - Estérelle Villemagne, Pierre-F. Staub (Onema)
Quelques actualités autour des micropolluants - Laure Souliac (Direction de l’eau et de la biodiversité, MEEM)
La gestion des micropolluants sous le regard des sciences humaines et sociales - Animation : Julia Barrault (Lyre), Cyrille Harpet (EHESP)
11h/12h30 - Ateliers
Atelier 1 : Partage d’informations sur les approches d’évaluation des risques basées sur les mesures chimiques
L’atelier s'est attaché à recueillir les recommandations et les expériences issues des divers projets ; en particulier sur l’opportunité et les modalités de partage envisageables sur divers aspects du diagnostic de risque à l’échelle de la collectivité, basé sur la mesure chimique. Sont concernées les listes de substances mesurées, la documentation des caractéristiques de transfert et d’impact des substances, et leur métrologie, ainsi que les approches utilisées pour estimer et hiérarchiser les risques.
Atelier 2-5 : Quels sont les points de blocage poour la caractérisation des sources d'émissions de micropolluants dans les systèmes d'assainissement, afin d'aider les collectivités à appliquer la réglementation en matière de micropolluants rejetés par la station de traitement des eaux usées
L'arrêté du 21 juillet 2015 en son article 13 (raccordements d'eaux usées non domestiques au système de collecte) indique que si des micropolluants sont susceptibles d'être rejetés au milieu récepteur par le système d'assainissement avec une conséquence néfaste sur le milieu, le maître d'ouvrage procède à des investigations sur le réseau de collecte en vue d'en déterminer l'origine. Dès l'identification, l'autorité qui délivre les autorisations de raccordements doit prendre des mesures pour faire cesser la pollution. L'autorisation de déversement dans ce cas doit fixer les flux et concentrations maximaux admissibles et les valeurs moyennes journalières et annuelles. L'action RSDE pour les STEU va permettre de déterminer ces substances déclassantes (voir la note technique du 12 aout 2015) et le cas échéant déclencher un diagnostic du réseau ainsi qu'un plan d'action.
Or, concernant les micropolluants, les collectivités peuvent rencontrer des difficultés pour identifier des sources d'émissions dans les réseaux, les caractériser ou encore les hiérarchiser dans l'objectif de prioriser leurs actions de réduction. L'objectif de l'atelier est de partager les écueils qui peuvent se présenter dans la réalisation des différents projets, de mieux identifier les réels points de blocage (techniques, méthodologiques, moyens humains ou financiers ....) mais aussi de bénéficier des acquis de certains projets, tout ceci dans l'objectif final de faire le point sur les besoins des collectivités pour mettre en oeuvre cette réglementation, sachant qu'un guide est en cours de rédaction par le CEREMA, attendu pour début 2017.
Atelier 3 : Quelles méthodes pour évaluer les solutions de réduction des micropolluants ?
Les solutions développées dans le cadre des projets de l’appel à projets peuvent être de natures diverses (réduction à la source, changement de pratiques, technologies de traitement) et concerner des sources diverses (rejets hospitaliers, eaux usées domestiques, eaux pluviales). Les moyens de juger de leurs efficacités ne sont pas toujours facilement identifiables et transposables, et semblent être dépendants du type de solution envisagée. Il était proposé de discuter sur les critères d’évaluation des solutions de réduction des micropolluants. Les questions suivantes sont abordées : Quels sont les critères à prendre en compte sur le plan technique, économique, social ? Comment les mesurer ou les évaluer ? Sur la base de ces critères, comment comparer plusieurs solutions ?
Pause-déjeuner et visite libre de l'Aquarium
14h/15h30 - Ateliers
Atelier 4 : Communication des résultats des projets de recherche vers les différents utilisateurs potentiels.
L'objectif de cet atelier est d'échanger sur le mode de communication des résultats des 13 projets de recherche vers les parties prenantes concernées (élus, gestionnaires, citoyens, entreprises, secteurs professionnels...) afin de favoriser les comportements vertueux concernant les micropolluants des eaux urbaines. L'idée est de mutualiser les retours d'expérience (qu'ils soient positifs ou négatifs) et de partager les idées nouvelles concernant : le contenu des messages (qui doivent être simples pour être percutants), les cibles concernées par les différents messages, et enfin les modalités de diffusion de ces messages (qui sont à adapter au cas par cas).
Les échanges portent sur ces éléments ainsi que sur les suites à donner à cet atelier (création d'un GT ? Mutualisation de prochains événements de communication sur certains projets pour amplifier leurs effets ? ...).
Remarque : il ne s'agit pas de communication intra-projet (qui relève plus de la gestion de projet) ou inter-projet (qui relève plus de la mutualisation et du comité de pilotage), mais bien vers les tiers (citoyens, professionnels, élus…).
Atelier 6 : Bioessais, biomarqueurs et approches bio-analytiques pour la caractérisation de la qualité des rejets et des milieux : échanges autour des verrous limitant (encore) l’utilisation de ces outils.
De nombreux outils issus de l’écotoxicologie (bioessais, biomarqueurs et autres outils bio-analytiques) sont utilisés dans le cadre de projets issus de l’appel à projets micropolluants des eaux urbaines pour caractériser la toxicité potentielle des rejets, mettre en évidence l’impact de mélanges de produits chimiques sur les milieux aquatiques, identifier des substances chimiques responsables d’effets biologiques indésirables, évaluer l’efficacité de traitements et de solutions innovantes permettant de limiter les émissions polluantes….
Cette session permet de partager les connaissances et expériences autour de ces outils biologiques et d’identifier les verrous résiduels limitant leur utilisation. Parmi les questions abordées figurent :
• L’apport de ces outils « innovants » par rapport aux approches plus classiques d’évaluation, leur complémentarité vis-à-vis des mesures chimiques (mais également les uns par rapport aux autres), leur(s) domaine(s) d’application, leur(s) limites ;
• les performances relatives de bioessais permettant de mesurer un même effet (ou une même activité biologique) ;
• la capacité de des outils à faire le lien entre un effet/une réponse et un groupe de polluants ?
• l’élaboration de référentiels d’interprétation des réponses mesurées, la construction d’indices agrégés simples à utiliser et interpréter ;
• les critères de validité des bioessais, les démarches d’assurance qualité, l’activité normative voire réglementaire ;
• l’industrialisation de ces outils pour un déploiement à des territoires plus importants (i.e. changement d’échelle), rationalisation des coûts de la surveillance .
Atelier 7 : Echanges sur la gestion des eaux pluviales, en lien avec les micropolluants.
Les préoccupations croissantes liées la qualité des milieux récepteurs et les exigences de la directive cadre sur l'eau concernant l'atteinte du bon état écologique nécessitent de mieux évaluer l’impact des ouvrages de gestion des eaux pluviales vis-à-vis de la rétention des micropolluants.
L’objectif de cet atelier était d’initier un groupe de réflexion et de mutualisation des informations entre les projets de l’AAP ayant une thématique Eaux Pluviales, visant à :
- Définir des méthodes et des indicateurs d’évaluation des performances des ouvrages de gestion des eaux pluviales centralisés et à la source vis-à-vis des micropolluants,
- Identifier les actions qui permettront d’améliorer l’acceptabilité, le fonctionnement dans la durée, la gestion et l’entretien de ces ouvrages afin de limiter les rejets des micropolluants dans les milieux récepteurs.
Lors de ce premier atelier, il pouvait être mené une réflexion sur :
- L’identification des problématiques communes aux différents projets sur la thématique des eaux pluviales et des micropolluants,
- Les thèmes plus particuliers à aborder,
- La méthodologie et le plan d’action pour répondre aux problématiques identifiées,
- Le partage des résultats.
Cet atelier était aussi l’occasion d’échanger sur les premières réflexions menées par le GLIP URBIS réunissant les projets Matriochkas, Micromegas et Roulepur.
15h50 - Restitution des ateliers
16h20 - Echanges en plénière et conclusion de la journée